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Deuxième période

de 1922 (reconstruction des Bains Saint Pierre) à 1985 (arrivée de la nouvelle gérante)

de 1938 à 1950

En 1938, (maire : Eugène Milliès-Lacroix) Jean Barrau médecin rhumatologue aujourd’hui retraité et petit fils d’Edouard Dufoug venait, enfant, découvrir les bains avec son grand-père. (Serge Airoldi - sud ouest 3-6-2007) - Quels souvenirs en garde-t-il aujourd’hui ? Lors de plusieurs rencontres avec le Dr Barrau, il précise qu'il a exercé sa profession de rhumatologue en ville et qu'il habitait au 19 boulevard Saint Pierre. Son cabinet se trouvait près des Bains Saint Pierre, dans la rue Julia Augusta, à l'endroit où sont actuellement deux de ses confrères. C'était l'ancien cabinet d'architecture de Albert Pomade qui a présidé à la reconstruction des Bains Saint Pierre (diapo 15.1) "Mon grand-père, Edouard Defoug était très ami avec Albert Pomade qui était quelqu'un de très doué en architecture. Pomade avait passé sa jeunesse à Paris aux Beaux Arts où il avait été "massier" (Dans les écoles d’art et d’architecture, dans les ateliers de peinture ou de sculpture, le massier est un élève élu par ses condisciples pour les représenter et pour assurer diverses tâches, notamment gérer les finances communes de la classe ou de l’atelier. La masse est le regroupement des élèves dans des buts de solidarité, d’entraide et de festivités partagées,(Wikipedia). Dans le catalogue des architectes élèves de l'école des Beaux arts de 1793 à 1907, on trouve le nom de Pomade dans la promotion de 1905 (1ère classe) et dans le dictionnaire page 375 avec la mention "Pomade Jean Albert né 1880 Mont de Marsan, promotion 1903-1, élève Scellier de Gisors et Bernier, 1ère classe 1905 (ler de la promotion)... rue du Cherche Midi,21" (cf annexes : ressources internet) "Je me souviens que déjà à 5 ans mon grand père, Edouard Defoug, fondait de grands espoirs sur moi pour reprendre les Bains Saint Pierre. C'était un homme brillant, efficace et dur en affaire. Prix d'honneur au collège de Dax dans sa jeunesse, il a étudié à Paris grâce à ses tantes auquel il disait :"je vous laisse car je vais à la messe" c'était certainement pour leur faire plaisir ! Il a fait une carrière militaire exemplaire, travaillé au Val de Grace à Paris et participé à la bataille de Verdun. En 1914, il était médecin major au 34° régiment d'infanterie de Mont de Marsan. Il m'expliquait "qu'il faut faire sortir les clients des bains de boue quand la sueur perle au bout de leur nez. Ni avant, ni après. Puis il faut les mettre en sudation." Il semble que la sudation soit moins pratiquée aujourd'hui. A cet âge là, je l'écoutais mais moi, j'aimais plutôt le dessin. Mon père, André Barrau, m'a fait comprendre que je devais prendre sa suite dans son cabinet médical et je suis devenu médecin thermal en ville. J'ai aussi le souvenir de bergers basques qui venaient d'Amérique se faire soigner sur la terre de leurs ancêtres disaient-ils Sous le mandat d'Eugène Milliès-Lacroix, la compagnie fermière a effectué des forages pour les Thermes. Aux Baignots on a aussi foré profondément pour faire sourdre deux geysers. La Fontaine Chaude n'a plus coulé pendant 3 jours. La ville de Dax a été véritablement soulagée quand on a vu que l'eau revenait. Je ne me souviens pas très bien à quel moment les Bains Saint Pierre ont perdu leur source au profit d'une gestion municipale. C'était avant le forage des Baignots. Je pense que c'était sous le mandat d'Eugène Milliès Lacroix et de mon grand père Edouard Defoug. Il faudrait recherche cela. A propos d'Eugène Milliès-Lacroix, mon grand père le connaissait bien et il lui disait, lorsqu'ils se disputaient, "entre toi et moi, il y a l'épaisseur de mes diplômes" ! Pourtant Eugène Milliès-Lacroix avait fait H.E.C. ! A une certaine époque mon grand père s'est présenté sur la liste de Mr de Laurent pour l'élection municipale. Il a voté contre la destruction des remparts. Dès que nous avons perdu l'accès à la source des Bains Saint Pierre, mon grand père en est mort. Je me souviens qu'il allait écouter le murmure de la source derrière les Bains.

Vers 1938 (j'avais 8 ans), je me rappelle aussi de ce Monsieur, assis devant les Bains Saint Pierre qui faisait des dessins avec sa canne sur le sol. Ma grand mère m'expliquait que ce Monsieur était le grand Léonide MASSINE, danseur du Bolchoï de Moscou qui après Nijinski reprit tous les rôles et la direction des ballets russes de Monte-Carlo. En 1938 il avait 42 ans et venait probablement soigner une arthrose maladie propre aux danseurs ! Peut-être les dessins sur le sol étaient des ébauches de ses mises en scène !"(cf annexes : ressources internet ,page sur Leonide Massine). Mon grand père utilisait aussi le train pour faire la publicité des Bains Saint Pierre. On raconte dans la famille qu'il conseillait aux personne qui allaient à Lourdes de s'arrêter chez lui à Dax pour guérir de leurs rhumatismes. ! Pour faire connaître les Bains Saint Pierre, Il distribuait une affiche de publicité dans tout le Sud-ouest

 

 

L. Massine

En 1926/1927, des clients appelaient d'un peu partout surtout de Paris et d'Europe où il avait fait sa carrière militaire. Pour les clients des Baignots qui voulaient venir aux Bains saint Pierre, il fallait passer par le Dr Lavielle et payer la consultation avant d'avoir son dossier. Je veux rendre hommage à Mademoiselle DUCOURAU Marie Claire, épouse de mon grand père, qui me racontait ce qu'elle vivait en Algérie au temps des "colonies" avant la guerre de 1914. Elle m'a donné l'envie de lire Proust. Elle m'apprenait beaucoup de choses car elle avait côtoyé, en tant que femme de médecin major militaire, des personnes très cultivées et des fêtes magistrales Il faut signaler aussi que la première période que vous signalez, n'a pas été toujours facile entre les différents établissements thermaux. On cherchait à concurrencer les Bains Saint Pierre et même un ingénieur en creusant la place des Salines pensait trouver la source qui arrivait aux Bains Saint Pierre pour créer une nouvelle source. De fait, il a trouvé du sel et de l'eau salée... et il favorisé l'effondrement de la place. On a longtemps parlé du Trou des Salines. Mon père, le Docteur André BARRAU avait épousé Mademoiselle Jeanne DEFOUG le 6/10/1925, fille de Edouard Defoug. Il était médecin en ville et ne voulait pas mélanger son travail de ville et la gestion des Bains Saint Pierre. Aussi c'est sa femme qui s'occupait des comptes des Bains Saint Pierre. Elle était aidée dans la gérance de ces bains par Mr Mathieu, puis Mr Duguet, deux héritiers de la branche dde Gabrielle Defoug, soeur d'Edouard Defoug..

le Docteur Edouard Defoug - collection privée du Dr Barrau

En 1950, les Thermes Bains Saint Pierre perdent leur source (maire : Milliès Lacroix) C’est le grand tournant dans la distribution de l'eau thermale et de la fabrication des boues de Dax. Sous le mandat d’Eugène Milliès-Lacroix, la ville de Dax prend en charge par sa Régie des Eaux, différents sondages de l'eau thermale et la fabrication standardisée et contrôlée des boues nommées PELOÏDE sous le nom de TERDAX à partir des boues recueillies aux alentours de Dax. A l'heure actuelle, on trouve d'une part la source Elvina pour les Thermes Adour et les hôtels du même groupe et d'autre part les autre sources propriété de la ville de Dax qui alimentent les autres établissements de la station. Les Bains Saint Pierr e reçoivent donc - contre financement - les eaux thermales et les boues médicinales. Comment se passait, autrefois, alors la maturation des boues ? Au tout début chaque établissement faisait mâturer ses boues dans des bassins de maturations puis des établissements se sont associés pour une production de boues en commun. Aux Bains Saint Pierre, si à l'origine on se baignait dans ce qu’on appelait « des bourbiers » où la boue se fabriquait naturellement grâce au limon de l’Adour laissé par les inondations, à l’eau thermale au niveau de la source, au soleil et aux algues, on a ensuite installé des bassins de maturation dont on peut encore voir la trace au niveau du parking arboré de l’établissement. L'année 1950 voit développement du thermalisme médical avec la création de la Sécurité Sociale

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