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Première période du Moyen Age à 1922,

date de l'incendie des Bains Saint Pierre

1901-1920

1901, le guide national et catholique du voyageur en France dans son tome II, présente au voyageur des circuits de visites en citant 3 fois les Bains Saint Pierre en précisant "du boulevard Saint Pierre, on va aux thermes ou Bains Lauquet ou Saint Pierre, avec eaux et boues minérales" (cf : Guide national et catholique du voyageur en France, avec notices religieuses, historiques et biographiques, pélerinage, réseaux d'Orléans-Etat et du Midi et lignes en correspondance, 1901, DAX , Éd, Maison de la bonne presse, Paris, p. 71)

 

1902, "...Autrefois les bains se prenaient sur les bords de l'Adour, dans des piscines en plein air, et hommes et femmes s'y rencontraient dans une promiscuité des moins décentes et avec le costume primitif que l'on devine. Aujourd'hui, cette pratique est abandonnée et les bains de boue se prennent dans de baignoires ou des piscines spéciales"(cf : Dr Charles Lavielle - Dax médical et thermal, 1902, Éd. Paul Brodard, Coulommiers, p. 72)

 

le 6 juillet 1902, (maire Théodore Denis) courrier de Jeanne Lauquet  (fille de Pierre et Magdelaine Lauquet, les fondateurs des Bains Saint Pierre) Ã  Monsieur Denis, Député  et Maire de la ville de Dax.

Monsieur le Maire, Je regrette infiniment de ne pas pouvoir faute de temps, répondre comme il le faudrait à votre lettre. Je vous dirais donc pour l'instant que ceci : Si nous avons refusé de donner gratuitement des bains à cette Dame, c'est qu'elle s'est présentée avec une arrogance des plus insolentes en nous disant que les bains qu'elle avait pris l'année dernière nous avaient été payés, et que ceux de cette année nous le seraient également payés; parce que la ville de Dax recevait l'argent voulu pour payer les bains des indigents.

          Après le reçu de votre lettre, la fille de cette Dame est venue me provoquer et me menacer. Dans ces conditions, nous paierait-elle cent francs par bain qu'elle n'en aurait pas ! Vous le comprenez.

          Je vous prie donc Monsieur le Maire d'être assez bon pour envoyer cete Dame si hautaine, si insolente à un autre établissement. Ils doivent comme nous, recevoir des indigents. Nous servons comme toujours, les indigents que vous nous envoyez en attendant que nous fassions valoir nos droits : car franchement , Monsieur le Maire, nous ne pouvons plus servir de domestique pour rien, dépenser de 15 à 20 mille francs pour faire bâtir, dépenser tous les ans des sommes énormes pour les réparations, payer les domestiques, les impositions, les contributions ... pour donner les bains gratuitement et encore souffrir toutes les injures, les menaces, les injustices et forfaitures continuelles que l'on ne cesse de nous faire pour détruire notre gagne-pain et le seul avenir thermal de Dax. Il faut pour tout une fin. Il y a beaucoup trop longtemps que nous sommes victimes des méchants, et pour cela, Monsieur le Maire, j'ai besoin, ne serais-ce que pour l'avenir thermal de notre chère ville, de vous parler; car je tiens d'avoir non seulement votre approbation mais vos conseils parce que nous vous connaissons réellement bon et réellement juste. 

Sitôt que ma santé me le permettra, je vous écrirai pour vous prier de m'accorder à ce sujet une audience particulière. En attendant, veuillez agréer, Monsieur le Député et Maire, l'expresson de mes sentiments les plus repectueux.    Jeanne Lauquet

P.S. J'ai sous les yeux l'ordonnance de Monsieur le Ministre de l'Agriculture et du Commerce qui a autorisé l'Etablissement des Bains Saint Pierre à la date du 1er juillet 1841 et non à la date du 20 juillet 1842. Ordonnance qui nous a été notifiée plutôt à l'Hospice de Mont de Marsan qui était proriiétaire de l'Etablissement le mois de juillet 1841. Cette ordonnance a été faite en vertu des lois du 18 juin 1823 que je vous prie d'avoir la bonté de lire attentivement car elle n'est faite et ne concerne que les médecins inspecteurs que nous n'avons plus depuis 1892-1893. Or vous savez Monsieur le Maire que toutes lois , toute ordonnance ne valent que par l'application qu'on en fait et ne peur avoir d'efficacité que si elle est appliquée avec clairvoyance et fermeté, continuellement.  Si la ville de Dax avait cru avoir le droit de nous obliger à donner des bains aux indigents, elle ne nous aurait pas payé jusqu'à 1891,1892 3 à 400 francs par an. (collection privée de Madeleine Jogan)

 

En 1906, Théodore Denis deviendra maire de Dax. Malheureusement il décède en 1908. Jeanne Lauquet, épouse Defoug  qui a 74 ans, son mari Jean Baptiste qui a 77 ans et leurs 2 enfants, gabrielle (42 ans) et Edourd (41 ans)  perdent un grand allié et un précieux soutien par ses conseils avisés. Elle n'a pas pu régler avec lui  une dernière affaire, "une affaire de famille" dit-elle. 

1907, création de la ligne de chemin de fer du réseau Chalosse-Béarn : Dax-Amou et Dax-Peyrehorade. "La tête du réseau est la gare du Midi où la petie compagnie dispose de son propre bâtiment, d'une halle, d'un quai et d'un atelier de réparation. Le tramway franchit l'Adour sur le pont de pierre, emprunte le cours du Maréchal-Foch et du Maréchal Joffre pour se diriger vers Amou par la route de la Chalosse. Concurrencé par la route, il stoppe le service des voyageurs en 1935 et le service des marchandises en 1937. (cf : Christophe Belser, 2009, Dax il y a 100 ans, Éd patrimoines et médias, p. 92)

 

 

4 septembre 1907, (le maire est Théodore Denis)

Jeanne Lauquet demande un rendez-vous pour une affaire de famille. Laquelle ? la lettre est précédée d'une croix en haut à gauche - à Monsieur Théodore Denis, Député du département des Landes, Monsieur le Député, Je vous serai infiniment obligée et bien reconnaissante si vous aviez la bonté de me dire, par  la poste si vous pouvez me recevoir chez vous samedi prochain ou lundi prochain en me fixant votre heure pour ne pas vous déranger. J'aurais grand besoin de vous communiquer une affaire (pas de ville). Je serais heureuse d'avoir vos conseils avant d'agir en conséquence. Confiante en votre extrême bonté pour que vous me fassiez une réponse favorable. Veuillez agréer, Monsieur le Député, de votre dévouée administrée, avec mes remerciements anticipés, mes plus sincères et respectueuses salutations. Jeanne Lauquet P.S. je vous écris par la poste... il ne faut pas que l'on sâche que je vous connais. (collection personnelle de Madeleine Jogan)

 

Situation de famille :  En 1907, Jeanne Lauquet a 74 ans et sa mère Magdelaine Lacuquerain est décédée en 1891 -  Pierre Lauquet, l'époux de Magdeleine et le père de Jeanne Lauquet est décédé depuis novembre 1868 soit 37 ans qu'elle gère les BSP seule depuis 16 ans - Jean Baptiste Defoug, le mari de Jeanne Lauquet, gendarme, a 77 ans. Jeanne Lauquet épouse Defoug et Jean Baptiste Defoug ont 2 enfants :  Gabrielle Defoug, 38 ans  et Edouard Defoug, 37ans.

 

9 septembre 1907 - (le maire est Théodore Denis)  

Lettre de Jeanne Lauquet à Théodore Denis. La lettre est précédée d'une croix en haut à gauche - à Monsieur Théodore Denis, Député du département des Landes. Monsieur le Député, Je viens vous prier d'avoir la bonté de dire verbalement à la commissionnaire par un OUI ou par un NON si vous avez reçu ou pas reçu ma lettre que je vous ai envoyée par la poste le jeudi dernier 5 septembre.  Avec mes remerciements, veuillez agéer, Monsieur le Député mes respectueuses salutations. Jeanne Lauquet (collection personnelle de Madeleine Jogan)

 

Situation de famille : En 1907, Jeanne Lauquet a 74 ans et sa mère Magdelaine Lacuquerain est décédée en 1891 -  Pierre Lauquet, l'époux de Magdeleine et le père de Jeanne Lauquet est décédé depuis novembre 1868 soit 37 ans qu'elle gère les BSP seule depuis 16 ans - Jean Baptiste Defoug, le mari de Jeanne Lauquet, gendarme, a 77 ans. Jeanne Lauquet épouse Defoug et Jean Baptiste Defoug ont 2 enfants :  Gabrielle Defoug, 38 ans  et Edouard Defoug, 37ans.

 

11 septembre 1907, envoi du dossier pour l'affaire de famille - laquelle ? Lettre de Jeanne Lauquet à Théodore Denis. La lettre est précédée d'une croix en haut à gauche - à Monsieur Théodore Denis, Député du département des Landes, Monsieur le Député,

Il m'était impossible d'aller hier à la Mairie. Je n'avais personne pour vous en faire avis. J'allais vous écrire ce matin quand j'ai reçu votre lettrre que vous avez eu la bonté de m'écrire; ...vous dire quelques furent les motifs sérieux, je ne puis aller à la Mairie; et quand vous les connaitres vous direz : Elle a.......  cette pauvre .....Voici alors mon bilan que vous trouverez bien j'espère; Mon affaire de laquelle je tiens à vous entretenir, est une affaire de famille, et certes, si je sollicite de vous, un conseil, c'est que je vous crois réellement, non seulement  un des rares honnêtes hommes; mais plus encore, très juste et un homme de grand coeur . J'ai dès lors décidé de vous envoyez samedi prochain quelques papiers que vous pourrez lire à votre loisir afin d'être bien fixé sur cette affaire et mardi prochain, s'il plait à Dieu, j'irai à la Mairie vous expliquer le fond de l'affaire et obtenir vos conseils. Je ne vous en dis pas davantage seulement garder le secret, je vous prie, vous ne vous en repentirez pas. Osant espérer votre bonté, veuillez agréer, Monsieur le Député de votre administrée, les plus respectueuses salutations. Jeanne Lauquet (collection personnelle de Madeleine Jogan)

Situation de famille : En 1907, Jeanne Lauquet a 74 ans et sa mère Magdelaine Lacuquerain est décédée en 1891 -  Pierre Lauquet, l'époux de Magdeleine et le père de Jeanne Lauquet est décédé depuis novembre 1868 soit 37 ans qu'elle gère les BSP seule depuis 16 ans - Jean Baptiste Defoug, le mari de Jeanne Lauquet, gendarme, a 77 ans

Jeanne Lauquet épouse Defoug et Jean Baptiste Defoug ont 2 enfants :  Gabrielle Defoug, 37 ans  et Edouard Defoug, 36ans.

Le maire en exercice à cette époque de 1900 à 1908 est  Théodore DENIS avocat et député des Landes. IL DÉCÈDE PENDANT SON MANDAT LE 17-5-1908.

 

 

Le 18 octobre 1911, décès de Marie Jeanne LAUQUÉ, à l'êge de 78 ans. Elle était veuve depuis 43 ans de Jean Baptiste DEFOUG. Elle était la fille de Pierre et Magdelaine LAUQUÉ, fondateurs des Bains Saint Pierre. Son fils Jean Edouard DEFOUG, médecin militaire à 41 ans et sa fille marie madeleine jeanne gabrielle DEFOUG, épouse DESCAZEAUX a 42 ans. C'est la troisième génération des Bains Saint Pierre. C'est Edouard qui reprendra la gérance des Bains Saint Pierre. Et c'est à partir de ce moment là que se constituent les deux branches des héritiers  Gabrielle Defoug épouse DESCAZEAUX et Edouard DEFOUG

 

En 1913, c'est la construction des arênes; c'est aussi le temps de l'entrée de la ville dans la modernité : éclairage au gaz, l'électricité, le cinéma, l'automobile, le développement de la rue Saint Vincent avec les grands magasins, l'aménagement urbains

 

En 1920, construction du Splendid Hotel 2 septembre 1922, (maire : Joseph de Laurens, 68 ans après l'achat), un incendie détruit les BSP

1913 - (maire Gabriel Despax avocat) Ã  la veille de la première guerre mondiale les Baignots connaissent un pic de fréquentation avec près de 1000 clients par an (Cyril Delmas-Marsalet, Dynasties thermales dacquoises, Actes du Colloque tenu à Dax le 12 octobre 2002 à l'hôtel Splendid, Centre Généalogique des Landes, Société de Borda)  

 

 

1913 - (maire Gabriel Despax avocat) ... l'essor de la station de Dax reste limité justemant en raison de la gestion "familiale". Les moyens manquent souvent, en particulier pour faire face aux importants frais entraînés par l'entretien des machineries et équipements thermaux et par la nécessaire modernisation; les augmentations de capital ne suffisent plus. La première guerre mondiale dans un premier temps (des hôtels sont requisitonnés pour accueillir les blessés) puis la crise économique des années 1930 vont porter un coup fatal au thermalisme "familial" créé un demi-siècle plus tôt. Dès 1925 une société sous l'impulsion de la municipalité de Dax. (Cyril Delmas-Marsalet, Dynasties thermales dacquoises, Actes du Colloque tenu à Dax le 12 octobre 2002 à l'hôtel Splendid, Centre Généalogique des Landes, Société de Borda)  

 

Les Grands Thermes du Dr Delmas seront remplacés en 1920 par le Splendid Hotel lui-même fermé aujourd'hui.

 

Il faut noter que progressivement  dans cete période et plus tard,  l'activité thermale a été "médicalisée" et que la vie de la cité a souvent été confiée à des médecins.

Une … illustration de l'importance prise par les médecins, et singulièrement par ceux liés au thermalisme dans la vie dacquoise, réside dans leur participation à la vie politique, non seulement municipale, mais aussi parfois départementale. Ainsi le docteur Emile Darracq est-il maire en 1848-1850, le pharmacien Hector Serres maire en 1868-1870, et Lucien Larauza, membre du Conseil général de la Gironde. Aux élections municipales de mai 1896, quatre médecins entrent au Conseil municipal, ainsi que Prosper Séris. En mai 1908, c'est au tour de Maurice Delmas. Le docteur Ernest Pécastaing est quant à lui, maire en 1919-1920. Enfin Armand Delmas-Marsalet sera

conseiller municipal dans les années 1925 (ainsi que Louis Lavielle), au moment du projet Milliès-Lacroix (on peut voir là peut-être une sorte de compensation à la cession des Thermes à la S.I.F.E.D.). Il l'est encore en 1938 lorsqu'il présente au Conseil municipal un rapport sur l'avenir du thermalisme dacquois. On peut d'ailleurs noter que l'habitude prise par les Dacquois de confier les destinées de leur ville à des représentants des professions médicales semble être réactivée depuis quelques décennies, avec les mandats de messieurs Yves Goussebaire-Dupin et Jacques Forté. (Cyril Delmas-Marsalet, Dynasties thermales dacquoises, Actes du Colloque tenu à Dax le 12 octobre 2002 à l'hôtel Splendid, Centre Généalogique des Landes, Société de Borda)  

 

 

Dans l'espace des Bains Saint Pierre, on peut noter l'évolution du bâtiment à l'arrière. On ne sait pas grand chose sur cette construction à 1 étage présentée comme le local technique. Mais il est certain que ce local avec 1 étage est construit sur un espace surélevé probablement pour protéger le matériel des inondations. Il y a en effet dans un établissement thermal beaucoup de linge à nettoyer tous les jours, une chaufferie pour le soins et beaucoup de stockage. Edouard Defoug, dans un courrier à la mairie voulait faire dans cet endroit un bâtiment d'hydrothérapie. Une enquête à ce sujet est restée vaine à ce jour. Ce qui est certain c'est que l'architecture de ce bâtiment a évolué et que le bâtiment blanc actuel respecte l'architecture générale des BSP

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