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Deuxième période
de 1922 (reconstruction des Bains Saint Pierre) à 1985 (arrivée de la nouvelle gérante)
de 1922 à 1924

2 septembre 1922, (maire : Joseph de Laurens, 68 ans après l'achat), un incendie détruit les BSP

 

En 1922, ( 68 ans après l'achat, maire Joseph de Laurens) des nouvelles relations sont établies entre la mairie de Dax et les Bains Saint Pierre. Demande d'aqueduc dans la propriété Lauquet - cession de la demi-luneDans une lettre à la Mairie, Edouard Defoug et de Mme Descazeaux, sa soeur, demandent un d'aquaduc sur le ruisseau qui se trouve dans leur propriété et la cession de la demi-lune appartenant à la ville : "L'incendie du 2 septembre 1922 nous met dans l'obligation de reconstruire les bains Saint Pierre. Nous avons l'intention d'élever sur l'ancien emplacement un établissement qui, tout en gardant le caractère spécial qui a fait la réputation de ces bains aura tout le confort désirable et sera d'un rendement bien supérieur. Pour atteindre ce but, il est absolument indispensable pour nous que le ruisseau-égout qui traverse notre propriété soit dévié ou recouvert et qu'en outre un échange de terrain soit fait avec la ville. Nous demandons à la ville que le ruisseau dit des remparts soit dévié ou recouvert par ses soins. Ce ruisseau qui avant la démolition des remparts servait seulement à l'écoulement d'eaux très pures provenant de diverses fontaines situées sur la périphérie de la ville a été peu à peu transformé en égout parce que les règlements administratifs concernant les fosses d'aisance, l'éloignement des immondices, les eaux usées sont restés à Dax lettre morte, les municipalités qui se sont succédées n'en ayant jamais demandé l'application. Ce ruisseau déjà fortement souillé va être pollué d'une façon telle par les eaux résiduaires, les matières fécales, les liquides pathologiques provenant de l'hôpital qu'il va devenir une cause d'insalubrité pouvant faire courir de très grands risques à la santé des habitants du quartier Saint Pierre et à celle de nombreux baigneurs qui le fréquentent. Pour notre part, nous ne pouvons plus tolérer de recevoir tous les immondices etc... etc... de la moitié de la ville; aussi, Monsieur le Maire, vous nous permettrez d'insister d'une façon toute particulière pour que satisfaction nous soit donnée à ce sujet. Nous savons que dans le nouveau projet des égouts, il a été prévu la construction - par la ville dans notre propriété, entre la rue du théatre et le parc théodore Denis - d'une canalisation faisant disparaître l'égout à ciel ouvert dont les gros inconvénients viennent d'être signalés. Entreprenant ce travail sur-le-champ, la municipalité ne ferait que commencer l'éxécution de son plan de construction d'égouts. Elle dispose de 40000 francs votés par la chambre d'industrie thermale et destinée à la construction des égouts. Cette somme demeure cette année sans emploi. Il serait facile, croyons-nous, d'en affecter immédiatement une partie à la construction du tronçon de l'égout Saint Pierre pour faire disparaître très rapidement une grosse cause d'insalubrité dans une ville thermale qui reçoit de nombreux étrangers à la critique facile. La ville de Dax possède au pied des remparts le tout petit emplacement d'une demi-lune sur lequel s'élevait l'angle d'une maison qui y fut édifiée après autorisation donnée par la commission municipale en date du 1-3-1864 et qui fut démolie en partie dans le courant de l'année 1890 sur les ordres formels de R.Milliès-Lacroix qui dans la circonstance avait outrepassé ses droits. L'emplacement de cette demi-lune dont la surface probable de 40 m2 est à déterminer d'une façon précise nous serait utile car il nous permettrait de donner suite à notre projet consistant à élever sur ce point un pavillon d'hydrothérapie. Aussi demandons nous à la ville de nous le céder contre une égale surface de terrain à prendre sur notre partie, à la partie de l'angle formé par le bd saint pierre et la rue du théatre (borne F du PV de bornage dressé en 1871). Comme, d'après une lettre de Monsieur le Maire en date du 1-3-1890 la ville a besoin pour l'exécution du projet d'élargissement du boulevard conduisant aux arênes d'une emprise sur notre propriété à l'angle de la rue de théatre et du boulevard d'une surface de terrain de 210 m2 nous nous engageons à lui céder le reste du terrain qui lui est nécessaire soit 170 m2 à charge pour elle de s'engager de son côté de nous permettre d'accéder à la rue du théatre dans toute la partie au regard de notre propriété.Nous demandons également qu'au moment où la ville voudra achever le boulevard Saint Pierre dans la direction des arênes, il y ait un accord entre elle et nous quand à l'élévation de ce boulevard. Nous espérons que nos demandes seront examinées avec bienveillance et qu'une solution aussir rapide que possible sera favorablement donnée aux questions que nous venons de poser. (signatures : Dr Defoug et G. Descazeaux née Defoug - avec autorisation maritale de Jean Descazeaux huissier) (cf: Mairie de Dax

espace appelé demi-lune appartenant à la ville cédé en  1925 aux héritiers Lauquet

ruisseau à recouvrir d'un aqueduc

Le 18 avril 1924, (70 ans après l'achat, maire Joseph de Laurens) c'est le projet de construction d'un mur de soutènement des terres de la route suivant le bornage du 24/5/1871; c'est aussi le projet de construction d'un égout et d'un échange de terrains entre les héritiers Lauquet et la Mairie, pour le plan d'alignement du boulevard saint pierre.Le 23 avril 1924, le conseil Municipal étudie les questions suivantes : - exhaussement de la chaussée Saint Pierre, de plus de 50 cm, (ce qui augmente l'enclavement au pied des remparts des BSP qui sont déjà le point le plus bas de Dax) et construction d'un mur de soutènement des terres de l'avenue au niveau du chemin des Bains Saint Pierre- construction d'un égout (aqueduc) traversant la propriété des Bains Saint Pierre et se raccordant à l'égout traversant le parc Th.Denis et se jetant dans l'Adour- échanges de terrain entre la ville et Les consorts Lauquet pour élargissement de la voie publiqueMonsieur le Maire résume la question de l'aqueduc des Bains Lauquet aujourd'hui propriété Defoug. Un ruisseau, venant du quarteir Sain tPierre, traverse à ciel ouvert les terrains Lauquet. Les eaux de ce ruisseau sont polluées par les immondices qu'elles reçoivent, elles forlent dans cetepartie de la station thermale, surtout à diverses époques de l'année, de véritables cloaques insalubres. Pour remédier à cet état de choses il y a lieu de canaliser ces eaux depuis l'aqueduc établi sur la voie publique "cours du théâtre" pour les amener à la sortie des terrains Lauquet par un raccordement à la canalisation existante qui se déverse dans l'Adour en passant sous le parc Th. Denis. Ces travaux permettront de supprimer les eaux stagnantes dans le voisinage d'un établissement de bains et du parc public et, en temps d'inondation, au moyen d'une pompe aspirante et foulante d'évacuer dans le fleuve, suivant entente avec Mr Defoug, toute les eaux d pluie se confond-dant avec le ruisseau, de l'aqueduc. Cette dernière mesure sera de nature à préserver tout un quartier des inondations périodiques. Trois projets ont été dressés par M. Bellocq Directeur dela voirie : l'un en béton de ciment, …le deux!ème en maçonnerie … le troisième en buses de ciment.. Ce dernier projet mons couteux que les précédents et de nature à donner toute satisfaction a été adopté par la commisson de la voirie, la chambre thermale et à eu l'adhésion de M. Defoug.M. le Maire expose au Conseil Municipal, que la Commission de la Voirie a estimé qu'il y avait lieu d'entreprendre, en même temps quela construction de l'aqueduc Lauquet, la réfection totale de la route qui passe devant l'Etablissement et qui relie le cours albert per au parc Denis. Cette route très fréquentée par les promeneurs et les malades se rendant à l'établissement de bains, est en surélévation sur les terrains Lauquer-Dzefoug. Aucun mur du talus ne soutenant les terres, il en résulte un affaissement continuel qui fait de ce chemin un cloaque boueux par temps de pluie… La reconstruction de cette route, entraîne l'exécution du plan d'alignement dressé en 1890 suivant le bornage de 1871. Ce plan a été retouché légèrement poour permettre le raccordement avec le Parc, non construit à l'époque, il est communiqué au Conseil. Les héritiers Lauquet acceptent d'av-bandonner la zone de terrain nécessaire à l'élargissement de la chaussée… la ville en retour doit aliéner à leur profit la parcelle se trouvant en excédant sur la voie publique et ils demandent en outre l'ancienne demi)lune des remparts déjà en partie occupée par un petit bâtiment. De plus le droit d'accès direct au cours du théâtre et à titre de simple tolérance leur serait concédé.La propriété Lauquet en effet en raison du remblai ou talus appartenant à la Ville n'a pas droit de sortie sur cete voie publique. M. Pache est certes partisan des travaux projetés. Il voudrait néanmoins que soit poursuivie en même temps l'amélioration de l'entrée du Parc en cet endroit où les laveuses font habituellement sécher le linge. Il préconise l'installation de fendoirs derrière le lavoir et la construction d'une route en prolongement de celle qui doit être réfectionnée en suivant le mur d'enceintedu Parc jusqu'à l'Adour. Cette route complantée de platanes formerait une très agréable promenade. Mr le Maire répond que ce projet peut-être mis à l'étude mais en attendant il demande au conseil d'approuver la reconstruction de la route du parc avec alignement comme il vient d'être dit pour permettre l'établissement d'un mur de soutènement...

 

délibération du conseil municipal : La commission de voirie a estimé qui'l y a lieu d'entreprendre en même temps que la construction de l'aqueduc Lauquet, la réfection totale de la route qui passe devant l'établissement et qui relie le cours Albert ler au parc Thédore Denis. Cette route très fréquentée par les promeneurs et les malades se rendant à l'établissement de bains est en surélévation sur les terrains LAUQUET-DEFOUG, aucun mur de soutènement ne soutenant les terres, il en résulte un affaissement continuel qui fait de ce chemin un cloaque boueux par temps de pluie. La reconstruction de cette route entraîne l'exécution du plan d'alignement dressé en 1890 suivant le bornage de 1871.Les héritiers Lauquet acceptent d'abandonner la zone de terrain nécessaire à l'élargissement de la chaussée soit 294,75 m2. La ville en retour aliène à leur profit la parcelle se trouvant en excédent de la voie publique soit 100 m de terrain et ils demandent den outre la demi-lune des remparts environ 44 m2 déjà en partie occupée par un petit batiment. De plus le droit d'accès direct au cours du théatre et à titre de simple tolérance leur serait concédé. La propriété Lauquet en effet en raison du remblai ou talus appartenant à la ville n'a pas le droit de sortie sur cette voie publique. Le conseil municipal décide la reconstruction de la route qui relie le cours Albert ler au parc Denis en passant devant les Bains Lauquet avec établissement d'un mur de soutènement... Les héritiers abandonnent à la ville tout terrain nécessaire à l'alignement... cet abandon étant consenti par eux à titre de participation aux travaux (cf : Mairie de Dax - registre des délibérations du Conseil Municipal, référence ? )En 1924 (maire joseph de Laurens) - 70 ans après l'achat - Après l'incendie de 1922, dont la famille pense encore aujourd'hui qu'il était "criminel" (un concurrent jaloux peut-être) c'est en 1924 que les BSP sont reconstruits avec Mr Pomade comme architecte; Le docteur Edouard Defoug et sa soeur Mme Descazeaux, ainsi que Mr Matthieu étant commanditaires. Selon Me Laussu que j'ai interrogé sur la nouvelle architecture des BSP, il y a beaucoup à raconter sur cette construction qui annonce l'art déco et qui représente une esquisse "aboutie" de ce qu'il fera plus tard ailleurs. Voici ce qu'il en dit : "Avec le projet des Bains de Saint-Pierre, Albert Pomade (1880-1957) propose une nouvelle définition de l'architecture thermale à Dax: Contraint de devoir réaliser un bâtit enclavé dans un fossé régulièrement exposé aux aléas de l'Adour et d'une superficie limitée, l'architecte dacquois avait imaginé une proposition originale et innovante. Le nouvel édifice, créé en lieu et place des anciens Bains de Saint-Pierre, allait devenir un des principaux symboles de la transformation des établissements balnéaires de la région. C'est le projet ambitieux de Mr Edouard Defoug et sa sœur Madame Descazeaux. Le choix d'Albert Pomade dans cette commande est significatif dans l'esprit de ces nouveaux commanditaires landais, avides de nouveauté, qui cherchent une signature moderne et enviée pour sa singularité. Sa désignation dans le projet des Bains de Saint-Pierre est représentative du succès croissant qu'il n'a cessé de connaitre auprès des édiles dacquoises durant toute sa carrière. Cependant, ce choix à un coût. L'architecte est à la mode dès les années 1920. S'octroyer ses services lorsque l'on souhaite bâtir un bel édifice ou une belle villa est un critère d’excellence et de bon gout, un marqueur de réussite pour beaucoup de notables. Mais cet engouement a aussi séduit la nouvelle bourgeoisie landaise associée notamment à l'industrialisation du département. La commande des Bains de Saint-Pierre intervient à cette époque où solliciter l'architecte Pomade reste pour beaucoup une forme de caprice bien onéreux. Engagés dans cette démarche, Mr Defoug et Mme Descazeaux, projetèrent de bâtir un établissement thermal dont la modeste superficie serait admirablement compensée par son confort et ses installations flambant neuves. Les dépenses à envisager sont grandes et ne permettent pas de bâtir un hôtel pour héberger les curistes. Le choix de l'architecte étant de beaucoup responsable dans la réduction de l'infrastructure thermale, on attendait de ce dernier qu'il rivalise de talent pour conférer à cette froide et massive structure fonctionnelle, élégance et noblesse.

 

L'établissement thermal de Saint-Pierre est composé d'un pavillon central surélevé, ajouré de part et d'autre par une aile basse. La façade très symétrique, se signale par son architecture sobre et son enduit blanc qui contraste avec la couverture du corps central, elle-même supportée par une large et saillante corniche semi-circulaire (comme aux Arènes). L'ensemble est massif est relativement imposant. On retrouve quelques emprunts discrets à l'architecture balnéaire antique (large baie, terrasses, bas-reliefs, tuiles mécaniques, clairs-voie). Les jeux de symétries présents dans tout l'édifice apportent un rythme. D'une manière générale, l'ordre et l'harmonie dominent. Le bâtiment est mis en valeur par la clarté sobre de sa modénature particulièrement mis en évidence par l'aspect lisse des murs. Des balustrades couronnent les toitures-terrasses des ailes connexes, tandis qu'une épaisse corniche moulurée, appuyée sur de puissantes consoles lisses, soulignent la géométrie du bâtiment. En opposition, seul le pavillon central a bénéficié d'un traitement ornemental qui lui confère grâce et caractère: Sur une large tablette en saillie encadrée de volutes auxquelles se suspendent des gouttelettes, est inscrit le nom de l’établissement. L'enceinte est percée de petites baies surélevées, tantôt isolées, tantôt jumelées. Un cordon filant au dessus d'elles, parcourt l'édifice en accentuant son graphisme lourd et singulier. Cette ornementation minimaliste, contribue à aérer la puissance volumétrique de l'édifice en l'égayant. La couverture des ailes par des toits-terrasses percées de verrières zénithales, bien que peu courants dans les Landes, peut trouver sa source dans l'architecture moderniste que l'on bâtissait alors dans les colonies, notamment au Maroc. L'aménagement intérieur fut pensé selon une logique de circulation; Ainsi toutes les salles de traitement convergent vers le grand hall baigné de lumière par un clair-voie. Une grande piscine, point névralgique de l'établissement, est disposée à l'arrière du bâtiment à l’abri des regards indiscrets.Certainement tributaire d'un devis conséquent, ce projet fut réduit sa forme architecturale la moins onéreuse: celle d'un parallélépipède rectangle plat. Bien que sans originalité, cette enceinte de quatre murs constitue la page blanche originelle devant laquelle tout architecte est confronté à un moment donné. Aussi, loin d'être freiné par cette configuration, Pomade se propose de démontrer combien il est aisé de faire oublier la lourdeur de cette structure par un judicieux habillage des façades. L'épuration est cette quête qui anime l'esprit des architectes du XXe siècle. 11 ans après la commande des arènes de Dax et la rupture stylistique qu'elle avait introduit dans le paysage architectural landais, Pomade est toujours en quête d'épuration.Son style, sans cesse en devenir, point désormais de manière précoce vers l'Art Déco. Bien qu'il ne sera pas un adepte de ce style, il s'exercera comme ici, au dessin d'une architecture réduite à son expression la plus concise

L'ornementation vient souligner avec parcimonie le caractère extrêmement graphique de l'édifice. C'est un véritable tour de force architectural où le dialogue entre l'esthétique et la fonctionnalité sont exprimés à la limite de la sévérité. Comme souvent dans sa production, Albert Pomade s'amuse à réduire la modénature jusqu'à temps de ne plus pouvoir enlever un élément, au risque de voir son projet accusé de “non-aboutit”.Le parti pris de l'élégance n'a en rien été négligé au détriment du volume et c'est ce qui confère aux Bains de Saint-Pierre une présence manifeste qui doit beaucoup aux poncifs de l'architecture monumentale. La réalisation de cet établissement thermal doit être considérée, au regard de la production de Pomade, non comme une fin en soit mais plutôt comme un moyen d'aller plus loin dans le travail d'épure. La création des thermes des Baignots en 1926 marquera véritablement cette forme d’aboutissement stylistique: La définition qui est ici donnée de l'architecture thermale à valeur de manifeste. On retrouve, dans cette importante commande, tous les éléments déjà mis en œuvre deux ans auparavant dans le projet de Saint-Pierre. Seulement réagencée, dupliquée à l'envie à une plus grande échelle, la modénature des Bains se retrouve inchangée aux Baignots dans une formule colossale. Preuve, s'il en est, que l'architecte fut pleinement satisfait par son projet de 1924. Il est intéressant de noter que les Bains furent conçue un an avant de l'Exposition Internationale des Arts décoratifs de Paris. Cette maturation stylistique d'une efficacité graphique redoutable est permise entre-autre par l'utilisation d’éléments en béton armé moulé. Pour finir, le bâtiment blanc tout en hauteur derrière les BSP qui sert aujourd'hui de local technique: Sur une carte postale ancienne, on peut noter cette construction sur pilotis. Pourquoi ce local technique est-il aussi haut ? est-ce que cela a à voir avec les crues qui inondaient les BSP plusieurs fois par an ? Lors de la restructuration des Bains, cette bâtisse sera restaurée et les galeries extérieures seront murées afin de mieux s'intégrer au nouvel ensemble thermal."En 1924, les Bains de Saint-Pierre figurent déjà une forme architecture moderniste à Dax. La proposition de Pomade, qui autrefois aurait fait pâlir les défenseurs de l’Académisme, oblige à reconsidérer la place trop importante que l'ornementation occupait tout au long du XIXe siècle dans l'architecture. Ce dernier, en guise de réponse à l'égard des Beaux-Arts, lance un clin d’œil lorsqu'il place en haut du pavillon de Saint-Pierre ce bas-relief classique au milieu d'une façade moderniste. Il a fallu du temps avant que reconnaisse qu'un édifice dépourvu d'ornementation puisse être esthétique.Dans les années 1970, les Bains de Saint-Pierre furent réagencées afin d'agrandir l'espace consacré à leurs installations thermales. La ville ayant rattrapé ce quartier, l'établissement autrefois isolé, s'est retrouvé intégré au cœur d'une nouvelle zone urbaine densément lotie. Ces multiples modifications n'ont pas altérées l’œuvre de Pomade, cependant, elles en ont dépréciées son cachet. Il n'est plus possible d'embrasser dans sa totalité comme autrefois la situation des Bains. La clôture extérieure de l'établissement date de 1940-1950. Elle est en ciment armé et habille le périmètre de la propriété par son découpage décoratif” Mr Laussu Kevin Etudiant-chercheur - Histoire de l'Art et Archéologie - Université Montaigne-Bordeaux III (cf annexes : personnes ressources) On pourrait résumer l'histoire de la construction des nouveaux Bains Saint Pierre par A.Pomade en disant : Albert Pomade, (1880-1957) architecte avait 44 ans lorsqu'il a construit les BSP en 1924. Je ne dis pas reconstruit mais construit les BSP car d'un bâtiment en bois qui avait brûlé en 1922, il a fait, une création singulière, originale, un bâtiment en pierre qui annonce une architecture futuriste efficace. Il a construit le Biraben en 1919, le splendid et l'atrium en 1928. Il a son bureau à côté des BSP et il est architecte de la ville depuis 1908...Au BSP il a tiré le maximum avec une économie les moyens fournis par les commanditaires : Edouard Defoug, sa soeur Madame Descazeaux (et le mari de celle-ci, Monsieur Mathieu, négociant en tissu à Dax et possédant une fortune personnelle notamment dans l'hotellerie à Biarritz) : architecture sobre, habillage élégant, préoccupation art déco. Les BSP dans leur architecture sont une esquisse "grandeur nature", un croquis de l'image que Pomade se faisait de l'architecture thermale qui sera aboutie dans la construction des Baignots. l'architecture des BSP annonce bien une architecture futuriste On a la construction d'un module original, un long parallépipède symétrique blanc avec un enduit lisse surmonté d'une corniche saillante à type de voussure (comme aux Arênes) qui borde le bâtiment. Il y a un parti pris néo-classique épuré avec une balustrade sur le toit et un seul ornement au niveau central avec des corbeaux. (ou est écrit bains saint pierre) . Il y a aussi une préoccupation art déco avec le toit en terrasse, l'accès de la lumière zénitale puisque dans certains espaces, les plafonds sont des verrières et une architecture simplifiée. Les BSP sont un établissement qui donne une sensation d'harmonie, d'ordre et de rigueur. Ils ont été remaniés en 1970. La clôture de l'établissement date de 1940-1950. Elle est en ciment armé et habille le périmètre par son découpage décoratif A noter, le bâtiment blanc tout en hauteur derrière les BSP qui sert de local technique. Sur une carte postale ancienne, on voit une construction sur pilotis derrière les BSP. pourquoi ce local technique est-il aussi haut ? est-ce que cela a à voir avec les crues qui inondaient les BSP plusieurs fois par an ? alors les soins se donnaient -ils à l'étage ? " Kevin Laussu

Né le 31 Janvier 1880 à Mont-de-Marsan, Albert Pomade fut diplômé de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. Très jeune (23 ans), il s'installe à Dax et est nommé architecte municipal en 1908. Un des premiers ouvrages qu'il réalise fut l'immeuble Biraben, en bordure de la place des Salines. Albert Pomade avait épousé une richissime Argentine qui parlait un français merveilleux en rrr...oulant les rrr... Il fit construire, boulevard de Cuyés, la villla "Chinita". Lorsqu'on lui demandait de quel pays était originaire sa femme, il répondait d'un air candide "...elle est Argentine, mais on peut aussi dire argentée...” En 1913, il réalise la construction des arènes de Dax, et, en 1932, il en augmente la capacité de 2 500 places, portant à 8 000 le nombre de places assises. Il collabora avec l'architecte Granet lors de l'édification du Splendid-Hôtel et son style, très reconnaissable, fit de nombreux émules. Nombreuses sont les demeures, toutes dans le style Pomade, qui jalonnent les rues et avenues dacquoises. On en voit boulevard de Cuyes, boulevard Carnot, rue du Tuc d'Eauze, rue Chanzy, mais aussi d'autres villes de la région : Hossegor, Soustons, Tyrosse, Hendaye,.. et bien d'autres. Ecoles, locaux administratifs, maisons de repos comme le Lanot, commerces... rien ne le laissait indifférent et il excellait dans toutes les disciplines. Il possédait une grosse voiture, une Panhard et Levassor, qu'il remisait dans son garage, situé rue Wlérick, juste à l'arrière de sa villa. Il lui arrivait fréquemment de "rater" l'entrée au garage, et sa Sa villa était entourée d'un grand jardin, et sa terrasse arrière donnait sur une clôture que choisissaient les couche-tard pour satisfaire leurs besoins naturels ; il allumait alors toutes les lumières et disait : "mais rentrez donc dans le jardin, comme ça vous pisserez dehors ...". Son esprit de répartie faisait mouche à tout coup. A une de ses amies lui disant qu'elle était à moitié abrutie par son travail, il répondait "qu'il était très content qu'elle aille mieux...". A cette autre qui lui disait de venir manger "à la fortune du pot", il répondait qu'il préférait avertir de sa venue, car "on mangeait beaucoup mieux...". Il avait comme assistant un jeune architecte, qui roulait ses cigarettes. Il lui disait : "Joseph, tu ne sauras jamais ce qu'est une bonne cigarette ; quand c'est ton tabac, tu les roules trop fines, et quand c'est celui des autres, tu les roules trop grosses...". Il travaillait beaucoup, et très tard ! Lorsqu'un client lui reprochait un retard dans une étude, il avait un mot merveilleux " Vous savez, cher Monsieur, je suis persuadé que je ne suis pas assez nombreux ..." Une de ses plaisanteries les plus féroces était, lorsqu'il était invité à déjeuner ou à dîner quelque part, de se présenter la veille du jour convenu, chapeauté et ganté, de se régaler de l'embarras de la maîtresse de maison, et après un interminable apéritif de prendre congé d'elle en lui donnant rendez-vous pour le lendemain.domestique, Jeanne, savait que c'était l'heure de servir le repas. Il faut dire que cet homme de l'art était un extraordinaire pince-sans-rire et que personne n'échappait à ses plaisanteries. (photo et texte extraitsdehttp://expressionsdici.com/crbst_32.html)

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