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Première période du Moyen Age à 1922,

date de l'incendie des Bains Saint Pierre

de 1892 à 1900

A partir de 1891, au décès de Magdelaine, c'est Jeanne,  la deuxième génération qui gère les Bains Saint Pierre, aidée probablement de ses soeurs et des enfants de celle-ci, Gabrielle et Edouard,  jusqu'au 18/10/1911 où elle décède, 20 ans après sa mère Magdelaine.

 

14 mars 1892, cession à la société des Thermes d'une zone de terrain située sur le quai haut rive gauche de l'adour 291 m2 prlongeant Dax Salins Thermal 1 500 F

14 mars 1892, la mairie réclame 4 000 F + les intérêts pour la somme qui reste à devoir surles terrains de l'ancienne place saint marguerite vendue le 30/10/1890 (référence ?)

14 mars 1892, la mairie réclame 4 000 F + ldes intérêts pour la somme qui reste à devoir sur les terrains de l'ancienne place sainte Marguerite vendue le 30/10/1890

 

En 1892, le Dr Garrigou dans la revue des Pyrénées et de la France méridionale traite largement des Bains Saint Pierre " Nous devons ajouter que l'un des établissements le plus intéressants de Dax ... est l'établissement Saint- Pierre, appartenant aux dames Lauquet. Les bains y sont pris dans des boues naturellement formées sur place, spontanément réchauffées par des griffons d'eau minérale naissant au milieu même de ces boues. Malheureusement, les inondations fréquentes de l'Adour envahissent souvent eet etablissement et le rendent alors inabordable. Nous croyons qu'il y aurait moyen de l'utiliser, même en temps d'inondation; mais il faudrait pour cela faire des dépenses considérables pour un aménagement nouveau. On pourrait également appliquer ces boues d'une manière toute spéciale encore inconnue, et 1'on devrait surtout dans certains cas, les employer moins chaudes (cf : Julien Sacaze et le Dr F.Garrigou, chargé de cours d'hydrologie à la faculté de médecine de Toulouse, 1892, tome IV, 1er fascicule, stations thermales et sanatoriums des Pyrénées, coup d'oeil général, Éd, Revue des Pyrénées et de la France Méridionale, organe de l'Association Pyrénéenne et de l'Union des Sociétés Savantes du Midi, p. 425, Gallica.bnf.fr)

 

En 1893, le s baignots font un forage à 90 mètres de profondeur entraînant le jaillissement d'une source (grand geyser) à 3,30 m au-dessus du sol et débitant 2000 m3 d'eau par jour. Une seconde source dite le petit geyser forée à 18 m de profondeur fournit 500 m3 par jour. (belser page 69) Les baignots bénéficient de l'apport de trois autre sources; en fait les infrastructures seront quasiment isentiques aux Grande Thermes avec en plus une salle de massage (cf : Christophe Belser, 2009, Dax il y a 100 ans, Éd Patrimoines et médias, p. 71) Ces geysers sont sous le contrôle du personnel qui les ouvre et ferme selon les besoins et les horaires.

 

En résumé, en 1893, tous les établissements thermaux  se rangent  en trois grandes catégories :

1° Etablissements uniquement balnéaires, n'offrant pas de logement aux malades :  Saint-Pierre, Bains Lavigne, César, Sarrailh, Lacouture.

2° Etablissements balnéaires annexés à un hôtel : Bains Romains (dépendance de l'Hôtel de la Paix). — Les Baignots reliés par un couloir vitré à un ensemble de bâtiments où se trouve l'organisation nécessaire pour nourrir et loger les baigneurs.

3° Etablissement balnéaire faisant partie intégrante d'un hôtel : Les Thermes. Du reste, plusieurs personnes louent des appartements meublés dans les maisons voisines de ces derniers Etablissements, où elles se rendent pour suivre leur traitement. (Dr Barthe de Sandfort, Dax pittoresque et thermal, Guides Dentu et Hotel des Thermes, 1883, p. 224,257,278, 307)

Commentles Bains Saint Pierre pers-cevaient-ils Dax salins thermal ...  

 

1894, construction de l'hôtel des Baignots (avec ascenseurs, électricité et téléphone) et de nouvaux bains en 1897

1894, ouverture de l'établissement dax-salin-thermal-Casino qualifié de splendide ensemble architectural avec un casino (Christophe Belser, 2009, Dax il y a 100 ans, Éd Patrimoines et médias, p. 77)

Cette ouverture avait été précédée en 1962, par un forage fait par Claude Lorrin d'un terrain des fossés saint pierre, non loin es Bains Saint Pierre pour trouver une source thermale. Il découvre à 32 mètres, un gisement de sel gemme qui sera exploité de 1872 à 1883 puis stoppé suite à l'effondrement à la place des Salines. 

Mr Genreau, ingénieur des mines à Pau présente cet épisode : "… De nombreuses sources d'eau chaude… viennent sourdre… sur la rive gauche de l'Adour, s'alignant à peu près sur une ligne droite orientée de l'Est à l'Ouest â€¦ce qui donna l'idée vers 1862, à un habitant intelligent de la ville, de pratiquer dans le jardin de sa maison, au faubourg Saint Pierre et au pied des anciens remparts, un sondage de découverte. Son but était de rencontrer, par la voie de forage, un filet de nappe souterraine et d'en utiliser les eaux thermales dans un établissement de bains qu'il se proposait de construire…mais au lieu del'eau thermale, ce fut le sel gemme qu'il trouva à 28,m60 de profondeur…" Ce témoignage prouve que l'objectif de Claude Lorrin projetait de créer un établissement thermal… non loin des Bains Saint Pierre. S'il  avait réussi, cela aurait-il pu porter atteinte aux sources Saint Pierre ? (bulletin de la société des sciences, lettres et arts de Pau,  1871-1872, tome 1rt, Note sur le site de sel gemme de Dax, Léon Ribaut, Pau, p. 46)

            

 

1895 - la famille Delmas s'installe à Dax en la personne de Maurice, (1869-1919) le fils ainé de Paul Delmas fondateur des Grands Thermes. (Cyril Delmas-Marsalet, Dynasties thermales dacquoises, Actes du Colloque tenu à Dax le 12 octobre 2002 à l'hôtel Splendid, Centre Généalogique des Landes, Société de Borda)

 

Dans un courrier qu'elle échange avec Théodore Denis le  24 aoüt 1896, Jeanne Lauquet se plaint de l'attitude des médecins envers les Bains Saint Pierre

"...Je ne parle pas non plus de tous les complots des médecins qui peuvent nous ruiner et ruinent la ville de Dax. En effet, ils n'ordonnent aux malades que des douches, hélas; Dieu seul sait de quelle manière elles sont ordonnées. Ils n'ordonnent que des bains de cure, bains à vapeur, etc... etc... et des bains salés depuis 20 ans. Les baigneurs fuient de Dax; ils vont prendre leurs bains ailleurs, il y en a partout. Pour mieux nous ruiner, à nos baigneurs ils leur ordonnent de mélanger les bains puis faire mettre les cures aux autres établissements. C'est infame, infame.

Nous n'avons pas répondu au Docteur Mora, petit problème. Il y avait en effet des Dames de Paris, la demoiselle était très très malade, d'une maladie qu'on prétend que les bains salés guérissent, nous qui savons ce que l'on préfère depuis de longues années et qui sommes  sures que les bains St Pierre guérissent promptement toutes ces maladies.

J'ai dit à la Dame que j'avais appris que la demoiselle avait pris un bain salé en ville, que nous ne pourrions pas lui donner des bains si elle devait continuer de prendre des bains salés, que nos boues possédant le sel avec les autres richesses miraculeuses pour faire guérir toute espèce de maladies. La Dame nous crût; mais elle ne nous avait pas nommé son médecin... Ce médecin ne vint donc pas nous parler. Nous savons enfin que c'est le Docteur Mora. Il aurait mérité d'être mis à sa place et d'être bien réglé mais Dieu le fera bientôt mieux que nous. La demoiselle est parfaitement guérie, elle est maintenant aux Bains et logée chez Mr Labat, boulevard Saint Pierre.

Maintenant on prétend faire des bains salés. Ce n'est qu'un prétexte; personne ne l'ignore à Dax; c'est pour relever un établissement, qui depuis plusieurs années est aux abois et pour rembourser l'argent à ceux qui n'ont jamais eu un centime d'intérêt.  Les bains salés feront comme ledit établissement et ça sera bien fait pour ceux qui y mettront leur argent..." (collection personnelle de Madeleine Jogan)

 

24 aout 1896,  Lettre de Jeanne Lauquet à Théodore Denis - différents avec la mairie de Dax (palissade,  demi-lune, bornage, immondices infectants, attitudes des concurrents, etc etc)

            J'aurais dû vous remercier plus tôt au sujet de la palissade. Monsieur le Maire avait raison. J'aurais dû demander l'autorisation que je croyais nulle puisque nous en avons toujours fait  sans demander. (collection personnelle de Madeleine Jogan)

Situation de famille en 1890 :  En 1890, Jeanne Lauquet a 58 ans et sa mère Magdelaine Lacuquerain épouse Lauquet a 86 ans - Pierre Lauquet, l'époux de Magdeleine est décédé depuis novembre 1868 soit 22 ans qu'elle gère les BSP avec sa mère - Jean Baptiste Defoug, le mari de Jeanne Lauquet, gendarme, a 60 ans. Jeanne Lauquet épouse Defoug et Jean Baptiste Defoug ont 2 enfants :  Gabrielle Defoug, 21 ans  et Edouard Defoug, 20ans.

1896 - construction d'une véranda ( en fer et verrre) sur la terrasse de la façade nord

 

Dans une letre à Théodore Denis,  le 24 Août 1896, Jeanne Lauquet se plaint : "Je ne parle pas non plus de tous les complots des médecins qui peuvent nous ruiner et ruinent la ville de Dax. En effet, ils n'ordonnent aux malades que des douches, hélas; Dieu seul sait de quelle manière elles sont ordonnées. Ils n'ordonnent que des bains de cure, bains à vapeur, etc... etc... et des bains salés depuis 20 ans. Les baigneurs fuient de Dax; ils vont prendre leurs bains ailleurs, il y en a partout. Pour mieux nous ruiner, à nos baigneurs ils leur ordonnent de mélanger les bains puis faire mettre les cures aux autres établissements. C'est infame, infame.

Nous n'avons pas répondu au Docteur Mora, petit problème. Il y avait en effet des Dames de Paris, la demoiselle était très très malade, d'une maladie qu'on prétend que les bains salés guérissent, nous qui savons ce que l'on préfère depuis de longues années et qui sommes  sûres que les bains St Pierre guérissent promptement toutes ces maladies.

J'ai dit à la Dame que j'avais appris que la demoiselle avait pris un bain salé en ville, que nous ne pourrions pas lui donner des bains si elle devait continuer de prendre des bains salés, que nos boues possédant le sel avec les autres richesses miraculeuses pour faire guérir toute espèce de maladies. La Dame nous crût; mais elle ne nous avait pas nommé son médecin... Ce médecin ne vint donc pas nous parler. Nous savons enfin que c'est le Docteur M.… Il aurait mérité d'être mis à sa place et d'être bien réglé mais Dieu le fera bientôt mieux que nous. La demoiselle est parfaitement guérie, elle est maintenant aux Bains et logée chez Mr L…, boulevard Saint Pierre.

Maintenant on prétend faire des bains salés. Ce n'est qu'un prétexte; personne ne l'ignore à Dax; c'est pour relever un établissement, qui depuis plusieurs années est aux abois et pour rembourser l'argent à ceux qui n'ont jamais eu un centime d'intérêt.  Les bains salés feront comme ledit établissement et ça sera bien fait pour ceux qui y mettront leur argent.

Du reste c'est inévitable, on veut étouffer l'établissement qui ferait la fortune de Dax. (collection personnelle Madeleine Jogan)

Dax, 24 aout 1896 -  Lettre de Jeanne Lauquet à Théodore Denis - différents avec la mairie de Dax (palissage,  demi-lune, bornage, immondices infectants, attitudes des concurrents, etc etc)

"...Je ne parle pas des autres injustices qui sont : de nous faire passer par l'aqueduc des immondices infectants, sans en avoir le droit. Je ne parle pas des deux gargouilles qu'on fait également passer dans notre ruisseau d'écoulement dans lequel il n'y doit passer que l'eau de la fontaine Saint Pierre et le débit des services de l'Etablissement et des terrains lui appartenant. Je ne parle pas des quais de la rive droite de l'Adour, qui nous font éprouver des pertes considérables puisqu'ils font rejeter toute les eaux chez nous à la moindre pluie et qu'avant il fallait trois ans de pluie et des fois, l'eau ne venait pas à l'établissement de trois ou quatre ans..." (collection personnelle de Madeleine Jogan)

24 aout 1896,  Lettre de Jeanne Lauquet à Théodore Denis - différents avec la mairie de Dax (palissage,  demi-lune, bornage, immondices infectants, attitudes des concurrents et de la mairie, etc etc)

            Jeanne Lauquet termine sa lettre en dénonçant, sans détours, l'attitude de la mairie : ..."on veut étouffer l'établissement qui ferait la fortune de Dax. Car ne serait-ce que ce livre infame que la ville a payé 500 francs, livre qui dit que les boues sont faites du limon de l'Adour et des herbes aquatiques quand les boues arrivent bouillantes des entrailles de la terre à l'établissement Saint Pierre.

Ne serait-ce encore que l'audace de Monsieur le Maire de faire une exposition à Paris des ordures ignobles en disant que c'était les boues de St Pierre, quand nous lui avons écrit, d'une manière irréfutable, que nous nous opposions à ce que les produits des Bains Saint Pierre figurassent à l'exposition ni sur aucun livre. Quand le moment sera venu, il s'en repentira.

P.S. je vous écris à la hâte. je vous demande pardon de vous causer de toutes ces choses, mais je ne veux point que vous me jugiez mal; j'ai voulu vous donner un simple aperçu de toutes les injustices qu'on ne cesse de nous faire, et vous dire combien nous regrettons de ne pouvoir vous avoir pour notre avocat pour cette affaire.  Avec tous mes regrets recevez monsieur nos plus sincères remerciements avec nos respectueuses salutations.  (collection personnelle de Madeleine Jogan)

 

Situation de famille en 1896  :

Jeanne Lauquet a 63 ans et sa mère Magdelaine Lacuquerain est décédée en 1891 -  Pierre Lauquet, l'époux de Magdeleine et le père de Jeanne Lauquet est décédé depuis novembre 1868 soit 28 ans qu'elle gère les BSP seule depuis 5 ans - Jean Baptiste Defoug, le mari de Jeanne Lauquet, gendarme, a 66 ans

Jeanne Lauquet épouse Defoug et Jean Baptiste Defoug ont 2 enfants :  Gabrielle Defoug, 27 ans  et Edouard Defoug, 26ans

 

1897, création de nouveaux bains aux Baignots

 

En 1898, (maire : de Théodore Denis) le Dr Ch. Lavielle signale « qu’aux bains saint Pierre dit aussi Bains Lauquet, on donne des bains de boue, des bains d’eau minérale et des douches. Ces installations… attirent une nombreuse clientèle composée de basques et de gens du pays qui prennent des logements dans les maisons avoisinantes, à bon marché… » (cf : Dr Charles Lavielle, médecin thermal des Baignots, 1898, Dax pittoresque , Éd le livre d'histoire Lorisse Paris, p.193)1900, installation de la voie ferrée du tramway dans la ville

 

25 Août 1898, différend avec la mairie au sujet d'une palissade. Lettre de Jeanne Lauquet à Théodore Denis.  sa lettre commence en haut à gauche par le sigle  "+J.M.J. soit Jésus, Marie, Joseph"

Monsieur, Je suis vraiment désolée de vous avoir donné la peine de me faire retourner la simple marque de reconnaissance que je vous avez envoyée, pour votre gracieuse intervention au sujet de la palissade. Il me semble pourtant que vous auriez pu l'accepter; car les différents que nous avons avec la ville sont de côté, chaque partie fera valoir ses droits, et vous n'auriez été engagé à rien puisque seul vous ne pouvez rien faire et que nous savions par avance que nous n'aurions pas en vous un adversaire redoutable par sa méchanceté, qu'au contraire vous feriez tout pour concorder les choses justes à l'amiable, et je ne crois pas que nous nous serions trompées. Recevez, Monsieur,avec mes regrets mes salutations les plus respectueuses - Jeanne Lauquet (collection personnelle de Madeleine Jogan)

11 Août 1899, les Grands Thermes envoie une pétition à la mairie contre Dax Salins Thermal. Monsieur le Maire regrette que la pétition des Thermes lui ait été adressée. Depuis la création de l'établissement, les Grands Thermes se sont une première fois augmentés d'un premier étage; ils ont ensuite créé un restaurant avec l'autorisation de la ville sur un terrain que la ville aurait pu céder et enfin une troisième fois, les Thermes se sont aujourd'hui agrandis d'un nouvel étage. C'est donc à tort que la société des Grands Thermes allègue un préjudice quelconque causé par l'exploitation des l'établissement Dax Salin Thermal. La pétition est envoyée au contentieux. (Mairie de Dax, archives municipales, compte rendu des séances 1 D 106) 

 

 

1900, on voit que dès cette période on faisait des enveloppements de boue probablement aux personnes plus fragiles qui ne supportaient pas les bains complets dans la boue. (photo archives Bains Saint Pierre)Plusieurs médecins et spécialistes à cette époque, dont Charles Lavielle, ont précisé le mode d'application des boues (cf : 1900-Dr Charles Lavielle, médecin thermal des Baignots, 1902, Dax médical et thermal, Éd. Brodard, Coulommiers, p. 8 à 13, 72). C'est un vaste sujet qui mérite une recherche particulière sur l'historique de l'application des boues

En 1900, les Baignots (avec deux classes de soins) sont le premier établissement thermal de France avec une clientèle aisée de politiques, de financiers et d'acteurs1894, construction de l'hôtel des Baignots1894, ouverture de l'établissement dax-salin-thermal-Casino qualifié de splendide ensemble architectural avec un casino (cf : Christophe Belser, 2009, Dax il y a 100 ans, Éd Patrimoines et médias, p. 77). 

Aux Baignots, on n'oublie pas les pauvres " Service des Pauvres. — Enfin, les pauvres ont aussi leur installation gratuite, particulière et indépendante des précédentes ; c'est là que les malades désignés par l'Administration Municipale viennent prendre leurs bains et leurs douches. Aucune différence, du reste, pour ce service, au point de vue de l'eau minérale et des boues; seulement, les piscines, plus spacieuses, sont destinées à recevoir deux malades à la fois. Les Thermes ont été obligés d'adopter cette combinaison défectueuse pour donner plus de rapidité aux opérations de cette troisième classe toujours assez nombreuse. Du reste, dans la plupart des autres Etablissements de la station, le bain de boue individuel est l'exception, tandis que la règle la plus générale est le bain en commun. Plusieurs personnes sont plongées dans des bassins limoneux où elles doivent fraterniser d'une façon toute patriarcale avec les voisins que le hasard leur impose..".

 (Dr Barthe de Sandfort, Dax pittoresque et thermal, Guides Dentu et Hotel des Thermes, 1883, p. 224,257,278, 307)

+ 2 photos page 48

Les crues de l'Adour

On ne peut quitter cette période sans parler des crues "bienfaisantes" de l'Adour et de leur maîtrise. Le Dr Ch. Lavielle dans « Dax pittoresque » fait remarquer que « par sa situation topographique, l’établissement de Saint Pierre est malheureusement exposé aux débordements de l’Adour qui l’inonde plusieurs fois par an » ( Notes : 1902- Dr Charles Lavielle - Dax médical et thermal, 1902, Éd.Paul Brodard, Coulommiers, p. 72)Et Alex Cazalis dans son livre "Dax" ... dès que l'Adour était en crue, l'eau couvrait les nombreuses prairies aux alentours ... et s'avançaient derrière les arênes jusqu'au Bains Saint Pierre. Inondés à peu près régulièrement chaque saison, le Maire Eugène Milliès-Lacroix eut l'idée de mettre tous ces terrains. dénommés la «Pédouille» (terrain sur lequel on ne trouve que des déchêts), à l'abri des caprices de l'Adour et de valoriser ainsi ... dix hectares; ... En 1934 on édifée la digue Saint-Pierre par des moyens artisanaux: avec une pelle mécanique on prenait la terre sur les prairies voisines et l'on établissait un barragequi tient assez bien ... tant qu'il n 'eut pas a supporter une forte pression des flots. Sur les terrains ainsi gagnés la ville établissait après 1945 un lotissement dont le cahier des charges prévoyait que toutes les maisons devaient avoir un rez-de-chaussée surélevé. Aucune pièce d'habitation ne devait être prévue à même le sol. En même temps on jetait les bases du futur terrain de sports ainsi que le tracé de nouvelles avenues.Mais l'Adour devait rappeler les riverains au sens de la réalité avec la crue de 1952 : l'Adour atteignit Ie 5 février 1952 la côte inconnue depuis 1770 de 6 m. 52...à Saint-Pierre où la barrière de terre lâchait à une extrémité, l'eau approchait de la place des salines. La digue Saint-Pierre fut alors consolidée et sérieusement renforcée. Toutefois, après une autre alerte en 1961, une mission d'ingénieurs hollandais forts d'une longue expérience dans la lutte contre les flots, vint donner d'utiles conseils aux responsables dacquois. Aujourd'hui la digue prend naissance à l'entrée du pont des arênes et se prolonge sur près d'un kilomètre jusqu'aux bâtiments de la gendarmerie, au quartier Berdot : elle mesure trente mètres à la base et seize mètres au sommet, à une hauteur de près de sept mètres. (47) ( AlexCazalis - 1974 - Dax, Éd.bibliothèque de Borda, page 92) C'est donc vers 1961 que fut construite la digue qui protège tous les terrains de ce quartier des Bains Saint Pierre."

Cette carte datant de 1850-1900 montre le "boulevard" qui s'offrait à l'Adour, avant la construction des digues, lors des inondations dont certaines sont montées jusqu'à la place Saint Pierre

fin 1800 - début 1900, les fondateurs des Grands Thermes et des Baignots et leurs associés disparaissent. La nouvelle génération se consacre au développement du thermalisme et à la gestion des établissements. C'est l'apogée de "l'âge d'or pour Dax … Maurice Delmas s'est installé à Dax en 1895.(Cyril Delmas-Marsalet, Dynasties thermales dacquoises, Actes du Colloque tenu à Dax le 12 octobre 2002 à l'hôtel Splendid, Centre Généalogique des Landes, Société de Borda) 

En 1900, il faut noter le tournant du début du XX° siècle comme le raconte Christophe Belser dans son livre "Dax il y a 100 ans". "Vers les années 1900, la situation du thermalisme est moins florissante qu'elle peut paraître. Les Grands Thermes, Dax-Salin, dont les équipements sont deja usés, et Dax Thermal souffrent de difficultés financières. Les Baignots sont en meilleure forme, (ils sont le premier établissement thermal de France) mais leur croissance est faible." (cf : Christophe Belser, 2009, Dax il y a 100 ans, Éd Patrimoines et médias, p. 80)

 

En 1900, Mr Séris vend son affaire (Bains Séris - Dax Thermal) au Dr Larauza qui fonde avec ses associés une société d'exploitation de ces bains. L'ensemble très fragile sur ses fondatons est finalement rasé et remplacé par l'immeuble Dax Thermal. (Notes : Christophe Belser, 2009, Dax il y a 100 ans, Éd.Patrimoines et Médias, p.78,79)

 

Le tournant dans la gestion thermale à Dax se produit vers 1900.   Christophe Belser note  que " la situation du thermalisme est moins florissante qu'elle peut paraître. Les Grands Thermes, Dax-Salin, dont les équipements sont deja usés, et Dax Thermal souffrent de difficultés financières. Les Baignots sont en meilleure forme, (ils sont le premier établissement thermal de France) mais leur croissance est faible. (Christophe Belser, 2009, Dax il y a 100 ans, Éd Patrimoines et médias, p. 80)

            Il semble dans les années 1900  que le "gigantisme" thermal soit en bout de course comme le précise Cyril Delmas-Marsalet :

            A la veille de la première guerre mondiale les Baignots connaissent un pic de fréquentation avec près de 1000 clients par an. Cependant l'essor de la station de Dax reste limité justemant en raison de la gestion "familiale". Les moyens manquent souvent, en particulier pour faire face aux importants frais entraînés par l'entretien des machineries et équipements thermaux et par la nécessaire modernisation; les augmentations de capital ne suffisent plus. La première guerre mondiale dans un premier temps (des hôtels sont requisitonnés pour accueillir les blessés) puis la crise économique des années 1930 vont porter un coup fatal au thermalisme "familial" créé un demi-siècle plus tôt.  (Cyril Delmas-Marsalet, Dynasties thermales dacquoises, Actes du Colloque tenu à Dax le 12 octobre 2002 à l'hôtel Splendid, Centre Généalogique des Landes, Société de Borda)  (cf document B11) 

 

sur 70 ans, de 1854 (achat des Bains Saint Pierre) à leur incendie en 1922,  d'un thermalisme privé familial (dont il existe encore à cette époque des établissements que certains appelaient "un thermalisme boutiquier", on passe aussi et surtout à un thermalisme d'investissement de capitaux avec création de sociétés financières où l'on rachète des cures existantes et des terrains pour construire de grands ensemble avec hôtels intégrés et le soutien financier public de la ville de Dax. 

 

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