top of page

de 1661 à 1854

Première période de 1661 Ã  1922,

date de l'incendie des Bains Saint Pierre

qui sont Pierre Lauquet et Magdelaine Lacuquerain ?

 

          Il a été possible de faire leur connaissance grâce aux sites généalogiques sur internet, au centre généalogique des Landes, aux mairies de Doazit et d'Horsarrieu où ils sont nés.  Il a été établi une généalogie des ascendants (à partir de 1660) et des descendants jusqu'à la génération d'aujourd'hui (cf pages 6 à 9). Il était intéressant de rechercher pour ces créateurs d'une cure thermale à Dax, quels étaient les métiers exercés par les différentes personnes afin de voir d'où elles venaient. La plupart des ascendants jusqu'à Pierre Lauquet étaient charpentiers ou charpantiers. Ce métier était aussi attribué aux femmes. Cela est surprenant.

          Le courrier, reçu de la mairie de Doazit, précise : Vous mentionnez (à coté de Lauqué) l'orthograhe LAUQUET. Peut-être l'avez-vous trouvée sur quelques documents, ...c'est une mention fautive et accidentelle. Il faut employer le nom de LAUQUÉ et prononcer  Lawqué ou laouqué".  c'est un nom de famille gascon qui représente la forme agglutinée de l'auque, ...l'auquier, nom de métier désignant un  éleveur d'oies (auqua : oie). Il semble que dans les Landes, des hameaux ou des fermes s'appellent Lauqué :

 (http://www.geneanet.org/genealogie/fr/lauquet.html)

          La transformation du nom de Lauqué en Lauquet s'est probablement faite à Dax pour les fondateurs des Bains Saint Pierre.

          La mairie de Doazit complète ses informations "Je suppose que vous avez remarqué que la mention de "charpentier ou charpantier" qui revient à l'envie dans les actes, s'applique aussi aux femmes. Elle ne désigne pas (ou pas seulement) la profession des personnes auxquelles on l'applique; elle désigne leur classe sociale, celle des Gésitains ou Cagots, population méprisée injustement depuis l'obscur Moyen Age. Les noms de Lauqué, Daraignés, Lavie, Ducassou... sont assez fréquents parmi ces familles. Si vous étiez déjà informée de ces particularités, vous aurez fait le parallèle avec la thèse du Dr Duhourceau en 1891" Cagots de Cauterets et les bains" (Dr DUHOURCEAU.E de Cauterets, 1892, les cagots aux bains de cauterets, 

Le Dr Fay  rappelle que dès 1675, on renonce à inscrire la qualité de gésitains dans les registres paroissiaux mais on écrit le mot "charpentier" ou charpantier et qu'à  "Horsarrieu, des cagots du nom de Lauqué y vivaient " , qu'au XVII° siècle, à Doazit, la famille Lauqué, gézitaine, y était fort connue."

(Dr FAY.H.-M. Histoire de la lèpre en France . I. Lépreux et cagots du Sud-Ouest, notes historiques, médicales, philologiques,  suivies de documents, 1910, Éd. H.Champion, Paris, p.547)

            Les parents de Pierre Lauqué se sont mariés à Horsarrieu et lui-même est né à Horsarrieu.

            Lors de l'achat des Bains Saint Pierre,  l'Hospice de Mont de Marsan, dans sa séance du 31 Octobre 1854, propose de vendre le lot 26 au Sieur Pierre Lauquet. En cela l'Hospice n'emploie pas le mot charpentier d'autant plus que Pierre Lauquet était fermier aux Bains Saint Pierre depuis 1830. C'est le notaire de Dax, Maître Mène, qui dans son acte, nomme Pierre Lauquet comme charpentier et Magdelaine Lacuquerain comme ménagère alors qu'elle était couturière.

            En 1858, la qualification de "charpentier" nommant la classe sociale des Cagots, est encore en vigueur, puisque sur un contrat signé par Pierre Lauquet et Charles Pardeilhan, maire de Dax, pour la fourniture d'une prise d'eau à la Fontaine Chaude, Pierre Lauquet est mentionné comme propriétaire et charpentier .

Etait-il d'usage à cette époque de mentionner le métier des personnes dans les contrats ? Je n'ai pas trouvé dans les recherches, de propriétaires et avocat, ou de propriétaire et maçon etc... Et si Pierre Lauquet était charpentier de métier, il n'exerçait plus cette profession; il était fermier , puis propriétaire aux Bains Saint Pierre

            Les édiles de Dax, de cette époque  étaient-elles au courant, que depuis 1675, on ne nommait plus les gésitains par leur appartenance sociale, si tel était le cas ? 

 

photo contrat lauquet

 

Mon propos n'est pas de traiter de ce sujet des gésitains qui est un grand, intéressant et obscur sujet ouvert à beaucoup d'hypothèses, mais de signaler qu'il existait des gésitains charpentiers à Dax (Dr FAY.H.-M. Histoire de la lèpre en France . I. Lépreux et cagots du Sud-Ouest, notes historiques, médicales, philologiques,  suivies de documents, 1910, Éd. H.Champion, Paris, p.547)

 

            Ils devaient se connaître entre eux. Car pour le traitement des affections de la peau, les gésitains utilisaient les sources thermales. Dès le XV° siècle , un médecin gésitain, Jean de Mahoc était propriétaire d'une cabane de bains à Cauteret. D'ici à penser que Pierre Lauqué, outre son envie de faire des affaires, avait connaissance de ce qui se passait à Cauterets... peut-être... c'est possible. Mais je n'ai trouvé de confirmation nulle part !  Une recherche sur ce sujet paraît intéressante.

 

pour plus d'informations voir aussi :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57243705/f98.image

(OLAIZOLA Kepa, Agot Cagot, l'après Catharisme, Éd. Kepa Arburua Olaizola, 3 rue Lehena, 64500 Ciboure, France. Voir http://agot-cagot.com (Kepa Olaizola pense que les cagots sont les derniers descendants des Cathares.

DESCAZEAUX René, Les cagots, histoire d'un secret, 2002, Ed. Princi Negué (René descazeaux souligne, lui, qu'il s'agirait de l'éradication sociale d'une  société secrète, genre compagnons du devoir,  qu'auraient formée les cagots)

Gilbert Loubès, l'énigme des cagots, 1995, Éd. SUD OUEST, (approche facile et ocmplète avec une grande documentation sur l'historie des cagots)

Auguste Dompnier de Sauviac, Chroniques de la cité et du diocèse d'Acqs, 1873, livre 1, ÉD. DAX, E.CAMPION, p. 89-90

 

Le 26 mars 1855, la compagnie des Chemins de Fer du Midi ouvre la ligne ferroviaire  Dax-Bayonne

 

Le 22 juin 1855, Mr Thomas Hirigoyen demande à la mairie l'autorisation d'établir une prise d'eau à la Fontaine Chaude pour son établissement de Bains = accordé (8)

 

8 septembre 1855 - déclassement du château

 

12 février 1856, indemnité de terrain aux Lauquet. Par suite de la reconstruction d'une partie de maison de la Fontaine Chaude, le sieur Lauquet ayant dû bâtir en exécution du plan d'alignement de la ville et conformément à l'autorisation qui lui a été donnée à cet effet, a abandonné à la voie publique une surface de terrain de 14,25 m2 évalué à 222,75 F, évaluation acceptée par le sieur Lauquet. Considérant que déjà précédemment une indemnité de terrain a été allouée au sieur Lauquet pour l'implantation de la première partie de sa maison démolie, le Conseil vote la somme indiquée. (9)

Deux ans après l'achat des Bains Saint Pierre, le 12 février 1856, Pierre Lauquet demande une prise d'eau à la Fontaine Chaude. La plupart des établissements de bains n'ayant pas de sources, avaient une prise d'eau à la Fontaine Chaude, fournie par la ville contre  redevance

Or Pierre Lauquet avait une source dans son terrain. Dans son courrier, on ne retrouve pas les raisons de cette demande mais on peut estimer que le nombre de client rendait nécessaire d'avoir plus d'eau thermale que pouvait en donner la source. En effet,  "la chronique signale que décennies après décennies, l'établissement ... finit par accueillir jusqu'à 8000 curistes par an." (extrait d'un article de Serge Airoldi - Sud Ouest, 2007) .

            Avec leur vie de travail aux Bains Saint Pierre,  Magdelaine et Pierre Lauquet, voient aussi malheurs et bonheurs dans leur vie de famille.

            Le 12 février 1858, le malheur vient frapper la famille :  le fils de Pierre et Magdelaine LAUQUET, Jean Edouard, décède à Dax, au 19 place de la Fontaine Chaude à l'âge de 15 ans. C'était le 2° enfant de Pierre  et Magdelaine LAUQUET, fondateurs des Bains Saint  Pierre. Mais le Le 11 mars 1862,  un évênement heureux vient apporter  un moment de joie : Marie Jeanne LAUQUÉ, fille de Magdelaine et de Pierre Lauquet, se marie à l'âge de 29 ans avec Jean Baptiste DEFOUG, âgé de 32 ans,  cocher, gendarme, maréchal des logis né le 5-6-1830  Ã  Navarrenx, titulaire de la Légion d'honneur. (mairie de Dax : tables décennales 2 E 6)

                  Entre ces deux dates, un évênement important n'a pas été signalé par la chronique : le 24 septembre 1861 «L 'Empereur a daigné honorer de sa visite la ville de Dax... », « S.M était accompagnée de M Ie prince de la Moskowa, son aide de camp et de M. Ie commandant baron de Vasart, officier d 'ordonnance. Elle a été reçue à la gare de Dax par Mr le prefêt des Landes, qui lui a présenté M Ie sous-préfêt, et M Darricau, maire de Dax. A la nouvelle de l'arrivée de I 'Empereur, la population toute entière s 'est portée avec autant d'élan que de respect sur Ie passage de I'Empereur, qu 'elle a salué sur toute la ligne de ses plus vives acclamations. L 'Empereur a visité la Fontaine chaude, les boues Loquet, la cathédrale et son vieux porche du XIII° siècle et les remparts gallo-romains qui ont, dans le monde savant, une haute renommée de valeur historique. Sa Majesté a parcouru tout ce trajet à pied, au milieu d 'une population que la présence de l'auguste souverain comblait de joie. Le train impérial est reparti pour Bayonne à 5 heures" Il faut savoir que Napoléon III aimait "les eaux" car il avait tendance à souffrir de rhumatisme. (extrait de Charles Corta, le Landais qui servit deux empereurs (1805-1870, p.168) citant le Journal des Landes du 24 septembre 1861 (Archives Départementales des Landes, journal des Landes)

Cette visite de l'Empereur signifie, que pour cette époque, les Bains Saint Pierre géré par Pierre Lauquet comme fermier pendant de nombreuses années et acheté sept ans plus tôt par les époux Lauquet, avait une renommée de qualité et étaient "présentables" à moins qu'il fussent les seuls bains à Dax ! 

 

1857, mise en service du nouveau pont de pierre et ouverture de nouvelles rues et boulevards

 

Le 12 février 1858, décès de Jean Edouard LAUQUÉ, le 12-2-1858 à Dax au 19 place de la Fontaine Chaude à l'âge de 15 ans. C'était le 2° enfant de Pierre et Magdelaine LAUQUÉ, fondateurs des Bains Saint Pierre

 

 

C'est donc entre 1851 et 1855, que l'Hospice de Mont de Marsan, avec l'autorisation du Président de la République, vend ses propriétés (immeubles et terrains) à Dax, aux enchères à la bougie, à des particuliers et à la mairie de Dax ( archives municipales Dax 1 N 1). Le 4 mai 1859 - (Maire Augustin Darricau, avocat) suite à un courrier de la mairie de Dax demandant où doit se conclure la vente  des terrains appartenant à l'Hospice de Mont de Marsan : "c'est au domicile du vendeur que se passent les actes. C'est à Mont de Marsan que le contrat devra être passé" Le notaire est Maître Sourdois successeur de Maître Dupouy  , avec son confrère Maître lacroix (Mairie de Dax, archives municipales, 1 N 1). Le 28 mai 1859 - (Maire Augustin Darricau, avocat) La mairie de Dax demande un paiement échelonné des terrains à acheter à l'hospice de Mont de Marsan.

Dans un courrier, l'Hospice de Mont de Marsan signale à la mairie de Dax que si elle veut des terrains à vendre au niveau du lavoir Saint Pierre, il faut un paiement comptant. La commission de l'Hospice de Mont de Marsan "veut bien faire plaisir à la ville de Dax en acceptant un paiment échelonné MAIS elle ne le peut car elle doit sauvegarder avant tout les intérêts des pauvres de l'Hospice". (Mairie de Dax, archives municipales, 1 N 1)  Le 3 juin 1859 - (Maire Augustin Darricau, avocat) L'hospice de Mont de Marsan vend à la Mairie de Dax les terrains figurés sur le plan 27 à 35 dressé par le géomètre en chef du cadastre Mr Saintignan : 9 lots non vendus de 1854. Le notaire de Dax est Mr Cuyoula. (Mairie de Dax, archives municipales 1 N 1 )

 

Le 9 avril 1859, 5 ans après l'achat des Bains Saint Pierre par Pierre et Magdelaine Lauquet, Monsieur Lorrin,       demande l'autorisation de créer un établissement thermal sur les terrains de la ville au niveau du château. La      ville constate que ces projets présentent pour l'avenir pour la ville de Dax des intérêts évidents et renvoie      l'étude de cette demande à une commission (Mairie de Dax, registre des délibérations du conseil municipal, l D14, p. 114).

            Cette demande n'aura pas de suite mais Claude Lorrin fait, en 1862,  un forage sur un terrain des fossés       Saint Pierre, non loin des Bains Saint Pierre pour trouver une source thermale. Claude Lorrin avait bien   compris l'intérêt de posséder un  établissement de bains. Il découvre à 32 mètres, un gisement de sel gemme            qui sera exploité de 1872 à 1883 puis stoppé suite à l'effondrement à la place des Salines. 

            Mr Genreau, ingénieur des mines à Pau présente cet épisode : "… De nombreuses sources d'eau chaude… viennent sourdre… sur la rive gauche de l'Adour, s'alignant à peu près sur une ligne droite orientée de l'Est          à l'Ouest â€¦ce qui donna l'idée vers 1862, à un habitant intelligent de la ville, de pratiquer dans le jardin de     sa maison, au faubourg Saint Pierre et au pied des anciens remparts, un sondage de découverte. Son but             était de             rencontrer, par la voie de forage, un filet de nappe souterraine et d'en utiliser les eaux thermales   dans un établissement de bains qu'il se proposait de construire…mais au lieu de l'eau thermale, ce fut le sel    gemme            qu'il trouva à 28,m60 de profondeur…" Ce témoignage prouve que l'objectif de Claude Lorrin projetait de créer un établissement thermal… non loin des Bains Saint Pierre. S'il  avait réussi, cela aurait-il            pu porter atteinte aux sources Saint Pierre ? La famille Lauquet le craignait.  (bulletin de la société des sciences, lettres             et arts de Pau, 1871-1872; II série, tome 1er, Note sur le site de sel gemme de Dax, Léon Ribaut, Pau, p.46)

            C'est ce qui fait dire à Mr Genreau, ingénieur des mines de Pau, à l'occasion des explorations pour trouver   les mines de Sel gemme à Dax : "qu'il existe dans le sol,  au niveau de  la fontaine Chaude de Dax, des   sources            chaudes, des bains Lauquet de la rive gauche de l'Adour à l'établissement des baignots , une grande ligne de fracture, une faille donnant passage aux eaux thermales (M. Genreau, ingénieur des mines à Pau, 1871/1872, Note   sur le site de sel gemme de Dax, Bulletin de la société des sciences, lettres et arts de Pau , IIè série, Tome 1er, p. 50)  

                  C'est en 1872, que s'ouvre l'exploitation de la mine de sel gemme sur la place saint pierre. C'est  ce qui incita          à la construction de l'établissement de bains Dax Salin Thermal. Elle sera fermée en 1883.

 

En 1859, il n'y a pas encore de grands établissements de Bains à Dax. Le Docteur Félix Roubaud visite les stations françaises et note "qu'il n'existe pas à Dax un établissement thermal à proprement parler ; on n'y rencontre que des bassins et quelques baignoires en mauvais état, abrités par des baraques en planches. Les eaux de Dax sont surtout employées en bains et en douches; on y utilise aussi les boues" (Pascal Counilh, Jean-Luc Gibert et Raymond Viale, Bull. Soc. Borda, Dax, 2005, 130° année, n° 479, p. 303-320)

 

3 juillet 1862 -  Monsieur Blanchet pose une demande pour obtenir la concession gratuite des sources thermales Sainte Marguerite pour y élever un établissement de Bains. Il fonde la société des Bains Sainte Marguerite ( Mairie de Dax, registre des délibérations du conseil municipal,  1 D 14, p. 219) 

 

5 novembre 1862, le conseil municipal vote la concession des sources thermales de la place Sainte Marguerite au Dr Blanchet pour y construire un établissement thermal. La réalisation de ce projet était soumise… à l'exécution d'un échange  projeté entre la ville et le génie militaire. Cet échange étant aujourd'hui accompli depuis le 6-7-1862 (Mairie de Dax, archives municipales, 1 D 103)

 

Pierre Lauquet eut à régler, à l'amiable, en 1842,1849,1856,1863, plusieurs questions avec la Mairie :

1842 - mise en place d'un règlement fait par la Mairie pour les établissement thermaux Bains Saint Pierre et Bibi

1849 - demande de soutien face à l'autorité militaire qui doit donner la permission de réparer les Bains Thermaux qu'il gère en ferme.

1856 - plan d'alignement pour une partie de sa maison, 19 place de la Fontaine Chaude,  le 12 février 1856 pour lequel il reçut une indemnité dont il accepta l'évaluation. (Mairie de Dax, registre des délibérations du conseil municipal, mai 1863- mai 1872, 1 D 15, p. 2)

1863 - demande de concession d'une prise d'eau à la fontaine chaude, le 12 février 1856,  pour l'alimentation de son établissement de bains.  ( 3 N 202, archives municipales de Dax)

 

Dans les années 1860-1880,  une génération de médecins formés à la médecine "moderne" prend en main le destin du thermalisme à Dax, alors qu'on assiste à une prise de conscience par les Dacquois du potentiel de leur station. Ces pionniers sont les docteurs Paul Delmas-Marsalet (1834-1898), son gendre Jean-Marie Barthe de Sandfort (né en 1853), leur assoclé dans la gestion des Thermes Lucien Larauza (1815-1881), Camille-Raillard et Jean-Adolphe Lavielle (1819-1895), auxquels on peut ajouter le pharmacien Hector Serre (1807-1899 dont la famille est de Dax.  (Cyril Delmas-Marsalet, Dynasties thermales dacquoises,  Actes du Colloque tenu à Dax le 12 octobre 2002 à l'hôtel Splendid, Centre Généalogique des Landes, Société de Borda)  

Ces batisseurs des premiers grands etablissements thermaux modernes se mettent en action avec une certaine emulation : Baignots, Thermes, Dax-Salins, Institut de mecanotherapie, sont construits et font de Dax la station de la boue. (Pascal Counilh, Jean-Luc Gibert et Raymond Viale, Bull. Soc. Borda, Dax, 2005, 130° année, n° 479, p. ?  Ã  rechercher)

 

En 1861, le docteur Constantin James, lors de son périple à travers l'Europe, observe pour la Fontaine Chaude que « les abords en sont souillés par des dépôts de toute nature et le plus souvent immondes. Aussi quel malade serait tenté de venir suivre une cure ?». II relève toutefois que près de la source des Fossés «sont disposées la quelques baignoires de sapin. Les gens du pays y viennent aussi prendre des bains de boue, car on a creusé dans la terre, détrempée par I'eau thermale, plusieurs trous ou I'on peut s'asseoir et même s' etendre : ces bains, à vrai dire ces cloaques, sont, assure-t- on, souverains contre le rhumatisme; seulement il faut un certain courage pour y avoir recours» (Pascal Counilh, Jean-Luc Gibertet, RaymondViaIe, Bull.Soc.Borda, Dax, 2005, 130°année, n°479).

Petit à petit des améliorations ont été apportées, des constructions sommaires (barraques) ont été construites pour la commodité des malades.

n 1861, (Maire Augustin Darricau, avocat) Le docteur Constantin James, lors de son périple à travers l'Europe, observe pour la Fontaine Chaude que « les abords en sont souillés par des dépôts de toute nature et le plus souvent immondes. Aussi quel malade serait tenté de venir suivre une cure ?». II relève toutefois que près de la source des Fossés «sont disposées là quelques baignoires de sapin. Les gens du pays y viennent aussi prendre des bains de boue, car on a creusé dans la terre, détrempée par l'eau thermale, plusieurs trous ou l'on peut s'asseoir et même s'étendre : ces bains, à vrai dire ces cloaques, sont, assure-t-on, souverains contre le rhumatisme; seulement il faut un certain courage pour y avoir recours » (Pascal Counilh, Jean-Luc Gibert et Raymond Viale, Bull. Soc. Borda, Dax, 2005, 130° année, n° 479, p. 303-320)

 

Conflits de la mairie avec d'autres habitants de Dax

Dans cette première période, les Bains Saint Pierre ne furent pas les seuls  à avoir des conflits avec la Mairie. Les registres des délibérations du Conseil Municipal de la ville de Dax attestent de la première modification urbaine de la ville avec de très nombreuses cessions, acquisitions, échanges de terrains et de maisons, des expropriations pour voie d'alignement etc... Il n'est pas de mon propos de citer l'ensemble des consentements amiables ou par voie de justice. Je citerai trois conflits pour appuyer la thèse qu'il ne s'agit pas ou pas seulement dans ces relations de problèmes personnels, "de sacré caractère" comme je l'ai entendu à propos de Madame Veuve Lauquet, ou de tempéramment "fougeux" (on se battait à l'épée pour de simples mots même). Il s'agit seulement d'une manière "normale" pour l'époque de traîter des affaires soit à l'amiable soit par voie de justice.

18 mai 1861 - (Maire Augustin Darricau, avocat) Au Conseil Municipal de la ville de Dax, Monsieur le Maire expose que Monsieur Thore demande par requête au conseil municipal à la date du 8 mai présent, à ce que pour prix aux immeubles dont il est dépouillé, il lui soit payé une somme de 20 000 Francs à titre d'indemnité avec intérêts à partir du 25 mars dernier date de l'arrêté d'alignement. Et dans le cas où ce chiffre ne serait pas accepté l'exposé ne voulant pas entrer dans aucune espèce de pourparlers demande que l'indemnité soit réglée sans retard dans les formes voulues par l'expropriation pour cause d'utilité publique.

Considérant que les motifs sur lesquels s'appuie Monsieur Thore pour demander une indemnité de 20 000 francs ne sont nullement fondés et que cette indemnité serait tellement en dehors de toute proportion avec le préjudice causé qu'il n'y a pas lieu de faire droit à de telles prétentions  ( Mairie de Dax, registre des délibérations du conseil municipal, 1 D 14, p.158)

le 17 aout 1861, Monsieur Thore a demandé au Préfet l'autorisation d'assigner la ville de Dax devant les tribunaux compétents… citée en justice la ville doit se défendre… ( Mairie de Dax, registre des délibérations du conseil municipal,  1 D 14, p. 186) 11-2-1863, Monsieur Thore demande la convocation du jury d'expropriation pour le règlement de l'indemnité qui'l prétend lui être due par suite du recul qu'il devra opérer lorsqu'il construira sur sa propriété à l'allée des Baignots. (Mairie de Dax, registre des délibérations du conseil municipal,  1 D 14, p. 245)  

 

- Accusation d'empiètement sur le domaine public et bornage des propriétés

 

            C'est l'affaire la plus ancienne  celle qui a mis plus de  60 ans à se résoudre !

Le 9 août 1861, (7 ans après l'achat des Bains Saint Pierre) Mr Lauquet demande à la mairie, la concession d'un terrain occupé par une tour des remparts démolie et la vente d'un certaine quantité de matériaux sis au pied des remparts. Une vente à l'amiable pour les  matériaux est conclue mais la concession est rejetée. (Archives municipales, registre des délibérations 1 D 14, p. 179)

 

1862, forage par Claude Lorrin d'un terrain des fossés saint pierre, non loin es Bains Saint Pierre pour trouver une source thermale. Il découvre à 32 mètres, un gisement de sel gemme qui sera exploité de 1872 à 1883 puis stoppé suite à l'effondrement à la place des Salines. Mr Genreau, ingénieur des mines à Pau présente cet épisode : "… De nombreuses sources d'eau chaude… viennent sourdre… sur la rive gauche de l'Adour, s'alignant à peu près sur une ligne droite orientée de l'Est à l'Ouest …ce qui donna l'idée vers 1862, à un habitant intelligent de la ville, de pratiquer dans le jardin de sa maison, au faubourg Saint Pierre et au pied des anciens remparts, un sondage de découverte. Son but était de rencontrer, par la voie de forage, un filet de nappe souterraine et d'en utiliser les eaux thermales dans un établissement de bains qu'il se proposait de construire…mais au lieu de l'eau thermale, ce fut le sel gemme qu'il trouva à 28,m60 de profondeur…" Ce témoignage prouve que l'objectif de Claude Lorrin était de créer un établissement thermal… non loin des Bains Saint Pierre. S'il avait réussi, cela aurait-il pu porter atteinte aux sources Saint Pierre ? (11)

 

 Le 11 mars 1862, mariage de Marie Jeanne LAUQUÉ à l'âge de 29 ans avec Jean Baptiste DEFOUG, âgé de 32 ans, cocher, gendarme, maréchal des logis né le 5-6-1830 à Navarrenx, titulaire de la Légion d'honneur. (10)

 

-Le 24 juillet 1862, Pierre Lauquet pose la même demande; même refus (Archives municipales, registre des délibérations 1 D 14, p. 218)

 

Le 1er octobre 1862, mise en service du nouveau pont SNCF ou pont ferroviaire de Dax, quartier du Sablar. "Le premier projet était la construction d'un pont métallique type Eiffel. La compagnie du midi et Ia municipalité dacquoise abandonnent cette idée sur les conseils de Mr l'ingénieur Crouzet qui venait de construire le pont de pierre de Dax (1851). Il est donc proposé par la compagnie un ouvrage de pierre pour le franchissement de l'Adour par le chemin de fer. Les travaux débutent le 30 janvier 1861. Le maître d'oeuvre sera l'entreprise Lachaud et Brémaud. Le pont comportera six arches d'une hauteur faitale de 9.4 m et mesurera 166 m de long : Ciments de Guétharry, chaux hydraulique d'Echoisy , moellons de Bidache, gravier de Saubusse, sable dragué de l'Adour seront Ies matériaux utilisés. Des centaines d'ouvriers travaillent nuit et jour sur le chantier. La première arche est terminée le 31 octobre 1861, la sixième le 25 août 1862, la plate forme et les parapets le 25 septembre 1862. Les essais de résistance en charge sont effectués le 1 octobre 1862. Toutes les mesures donnent satisfaction, le pont peut désormais entrer en service. C'est la limite formée par le pont et la digue qui nous fait appartenir à Ia ville de Dax et c'est cette même digue qui protège depuis 140 ans notre quartier (le sablar) des inondations (en 1952 ce n'est pas cette digue qui s'est rompue mais Ia digue (côte gare Avenue Georges Chaulet).(12)

 

Le 15 octobre 1862, Mr le Maire signale que "le sieur Lauquet, baigneur, s'est permis d'élever des constructions sur les propriétés de la ville dans les Fissès Saint Pierre, notamment sur une partie de la1/2 lune dépendant des murs d'enceinte du rempart Est" ... La Commission Municipale autorise Mr le Maire à faire respecter la propriété de la ville et à ester en justice contre le sieur Lauquet. (Archives municipales, registre des délibérations 1 D 14, p. 234)

 

18 décembre 1862, l'architecte Sanguinet fait une expertise des terrains et sources du quartier Bibi. 

- les terrrains communaux et les sources du quartier Bibi représentent 1 538 m2  + les murs des anciennes fortifications (à détruire par l'acheteur) + une prise d'eau à la Fontaine Chaude pour 13 390 F

Lr Dr Blanchet, gérant de la Société des Bains Sainte Marguerite, demande la cession gratuite en échange de la construction d'un établissement thermal; le préfet donne son accord.  (Mairie de Dax, archives municipales, 1 D 103)

 

1863, la ville concède à la nouvelle société des Bains Sainte Marguerite, l'espace des Bain Bibi en ruine, pour construire des thermes et un hotel de luxe mais la société fait faillite (14)

 

Le 13 mai 1863, Cette question de l'ancienne tour démolie ou demi-lune revient au conseil municipal

 Monsieur le Maire expose à la Commission que par suite de la construction d'une maison dans les fossés du rempart, le sieur Lauquet a empiété sur le terrain de la ville. - que pour cet objet et par délibération du 15-11-1861, il a été autorisé à intenter une action contre ce dernier - invité à présenter ses moyens de défense ce propriétaire reconnaît qu'il a bâti sur le terrain de la ville et offre d'en payer le montant sur estimation qui sera faite par deux experts; la commission renvoie la proposition de Mr Lauquet à la commission des budgets. ( Mairie de Dax, registre des délibérations du conseil municipal, mai 1863- mai 1872, 1 D 15, p. 2)  (Archives municipales, registre des délibérations 1 D 15, p. 2)

 

Le 13 mai 1863, (9 ans après l'achat, maire : Augustin Darricau), construction à l'arrière des BSP par Mr Lauquet d'une maison qui empiète sur les terrains de la ville au pied des remparts, sur un espace que l'on retrouvera plus tard sous le nom de la demi-lune. Monsieur le Maire expose à la Commission que par suite de la construction d'une maison dans les fossés du rempart, le sieur Lauquet a empiété sur le terrain de la ville. - que pour cet objet et par délibération du 15-11-1861, il a été autorisé à intenter une action contre ce dernier - invité à présenter ses moyens de défense ce propriétaire reconnaît qu'il a bâti sur le terrain de la ville et offre d'en payer le montant sur estimation qui sera faite par deux experts; la commission renvoie la proposition de Mr Lauquet à la commission des budgets. (13)

 

Le 12 Août 1863,  . Par devant Maître Cazaux, notaire à Dax, la ville concède à la nouvelle société Blanchet et Cie, - les sources d'eaux thermales place Saint Marguerite avec le terrain qui en dépend de 1538 m2

- les matériaux provenant de la démolition du bastion qui se trouve sur le terrain à charge par Mr Blanchet d'en opérer la démoliton à se sfrais

- une prise d'eau à la fontaine chaude  (cf contrat12 aout 186 - 3 18 bis)

 

Elle semble réglée le 24 décembre 1863.

...Considérant que le sieur Lauquet a établi en partie la maison qu'il a bâtie dans les fossés des remparts sur un terrain dépendant d'une ancienne tour démolie et qui est par conséquent propriété de la ville, qu'un arrangement est proposé pour régulariser cette situation que la commission municipale autorise Monsieur le Maire à abandonner au sieur Lauquet la portion de terrain occupé par sa maison à la condition par lui de s'engager à n'élever aucune  constructions qu'il pourra faire sur les fossés et au dessus de la hauteur du terrain plein des remparts et de laisser une entrée entre les murs des remparts et ces constructions, à la même distance que celle existant entre la maison actuelle et le dit rempart, que ces deux conditions d'ailleurs sont déjà acceptées par Lauquet qui toutefois demande que la question ne soit définitivement réglée en cas d'une occasion de vente qui peut se présenter que lorsqu'elle sera conclue sans que néanmoins ce délai puisse dépasser au delà de novembre prochain considérant qu'il n'y a ni danger ni préjudice pour la ville. 

Le conseil municipal autorise Mr Le Maire à abandonner au sieur Lauquet une portion de terrain sur lequel repose une partie de sa maison à la charge par lui de s'engager à n'élever aucune constructions qu'il pourra faire dans les fossés et au-dessus de la hauteur du terre-plein des remparts. (Mairie de Dax, registre des délibérations du Conseil Municipal, n° 1 D 15, p.65).

Y-a-til eu un contrat signé par la ville,  pour cet abandon en faveur de Pierre Lauquet ? Cela n'avait pas l'air de se faire systématiquement dans cette période telle que le dit la cour des Comptes, le 7 Août 1889. La Cour des Comptes  rappelle à la Mairie de Dax que les actes d'échanges de terrains doivent être faits avec des actes administratifs préalables. Trop d'échanges sont faits sans actes administratifs . (Mairie de Dax, archives municipales, compte rendu des séances 1 D 106)

 

Le 17 mai 1865, la famille Mène pour les dommages causés à sa maison lors de la construction du pont et de la place Thiers se pourvoi  en conseil d'Etat , le 17 mai 1865. Ce conflit représente six pages du grand registre des délibérations du conseil Municipal de 1863 à 1872. Commencé le 18-11-1863, il se terminait par une transaction le 28-3-1866 après que le Conseil d'Etat et le Ministre de l'Intérieur fasse annuler certains travaux de la Mairie; mais la Mairie à son tour vote une action en justice contre la famille Mène qui se sert d'un escalier en pierre et d'un petit portail donnant sur la promenade des remparts afin d'interdire le passage et condamner le portail. C'était aussi un mode de fonctionnement de la ville face aux administrés qu'elle n'arrivait pas à convaincre et que j'ai retrouvé dans les relations entre la ville et la famille Lauquet. Faire preuve d'intimidation sur un sujet pour obtenir satisfaction sur les autres !

Le 16 août 1864, la Veuve Lamaison, se voit demander par la ville une indemnité pour  voie d'alignement  sur un terrain communal. Elle refuse le métré et l'estimation faite par la Ville. C'est le 10 juin 1868 que le Préfet engage la ville à terminer par une transaction amiable l'affaire au sujet de cette indemnité.

On peut donc mieux comprendre  les relations conflictuelles et procédurières entre les Bains Saint Pierre et la Mairie. A cette époque, où il fallait la contre-signature du mari pour signer des contrat ou des lettres officielles, il n'était pas facile d'être une femme gérante d'un établissement de bains  !  j'imagine donc que, les actions engagées et les soutiens sollicités par Madame Veuve Lauquet et sa fille Jeanne leur servaient de protection devant l'intérêt , les prétentions et les pressions que pouvaient porter des concurrents ou autres personnes à leur établissement. Elle  dit dans une de ses lettres que la Ville lui a proposé l'achat de son établissement pour  550 000 F !   

à la fin

Ensuite, il faut tenir de la transformation de la ville selon les municipalités en place, leurs compositions sociales, leurs orientations politiques et du développement d'un thermalisme financier et bourgeois, tant au niveau privé que public. Dans cette période  on verra des "appétits s'aiguiser" et des désirs d'hégémonie, dont les "petits établissements populaires" de la place de Dax auront à souffrir . D'après Magdelaine Lauquet, des BSP, dans un courrier envoyé à Th. Denis, plusieurs de ces conflits auraient "un but de haine et de nore vengeance par des personnes qui cherchent la ruine de cet établissement importants (date ?)

 

de  1863 à 1866 l'échange de courriers avec la mairie fait ressortir dans quelle sdfdifficultés s'st trouvé Mr Blanchet pour mener à bien son aventure thermale

 

de  1863 à 1866 l'échange de courriers avec la mairie fait ressortir dans quelle sdfdifficultés s'st trouvé Mr Blanchet pour mener à bien son aventure thermale

-Le Courrier du Dr Blanchet à Monsieur le Maire de Dax et aux membres du conseil municipa du 4 février 1866 est très explicite sur l'ensemble des difficultés.

sujet: Etablissement Thermal quartier Bibi

Le délai que vous avez bien voulu nous accorder pour la construction de l'établissement thermal étant près d'expirer, je viens au nom de la société que j'ai l'honneur de représenter vous prier de vouloir bien nous accorder le temps nécessaire pour terminer cette grande entreprise. Votre délibération de novembre 1860, modifiée en juillet 1862 porte que la construction devait être terminée dans un délai de trois années,à partir de la notification. Cette dernière datant du 19 février 1896 expire dans quelques jours.

Les causes de notre retard sont nombreuses et je vous demanderai, messieurs, d'exposer brièvement les principales par ordre chronologique.

France et qui serait peut-être le premier si toutes les sources pouvaient être utilisées.

La première a dépendu de la difficulée d'organisation. Malgré la confiance et la sympathie dont plusieurs de vous m'ont honoré, je n'ai pu constituer ma société que le 25 juillet, 5 mois après la notification, encore n'ais-je pu le faire à cette époque, qu'en souscrivant moi-même presque la moitié des actions et en m'engageant pour 56 000 F au lieu de 25 000 comme je l'avais promis. Ce chiffre relativement très considérable ajouté à mes sacrifices antérieurs dont la compensation est éventuelle prouve mon dévouement à l'oeuvre et ma confiance dans l'entreprise, cette souscription égalant presque toutes les autres réunies, doit être une garantie pour tous.

La deuxième cause du retard est dueàa la difficulté de la démolition des remparts et à l'abondance des matériaux. Notre architecte avait évalué à 1400 m le produit de cette démolition, nous avions accordé 5 mois pour ce travail. Le produit s'est élevé à 9 500 mètres etlIe travail a duré une année soit 7 mois de retard.

La troisième cause a dépendu des éléments : les crues exceptionnelles et continuelles de l'hiver 1864-65 ont submergé nos travaux pendant 6 mois; lorsque l'eau en se retirant nous permettait l'accès du chantier, une nouvelle crue venait en peu d'instants détruire le travail de plusieurs jours. Nous avons perdu ainsi 6 mois. : de novembre 1864 au 19 mai 1865.

La quatrième cause est venue de la difficulté des premiers travaux par suite de l'abondance de nos sources et de la perméabilite du sous sol, circonstances qui rendaient, si je puis m'exprimer ainsi, nos épuisements inépuisables.

Enfin la cinquième et dernière cause est due à l'impossibiliée d'obtenir un plan en temps opportun, impossibilité qui nous a forcés à nous adresser ailleurs après deux années d'attente; ajoutons toutefois que la tâcheéetait devenue trés difficile par suite de notre désir de faire un établissement aussi complet que possible, à la hauteur des connaissances actuelles, digne de votre protection de la ville et de la richesse de notre bassin qui est le second de France et qui serait peut-être le premier si toutes les sources pouvaient être utilisées.

 Cette cause de retard que j'aurai dû placer la première a été très préjudiciable à nos intérêts car désirant avancer nous procédions quand même et d'une manière tout à fait empirique tâchant de tirer parti le lendemain des leçons de la veille.

Nous osons espérer, Messieurs après cet exposé que nous aurions désiré restreindre que vous nous tiendrez compte de nos efforts, des difficultés qu'il nous a fallu surmonter et que vous nous accorderez le temps nécessaire pour terminer notre oeuvre commune. Nous avons pensé inutile de fixer un délai; vous nous connaissez maintenant et vous devez savoir que nul plus que nous n'est intéressé à une prompte terminaison

Veuillez me permettre, Messieurs d'aborder maintenant un autre sujet :

Par lettre en date du 15 juin 1864 et après communication de celIe du 14 mai écrite par Mr le Maire, Mr le colonel commandant du génie nous a autorisé à user de la place Ste 

Marguerite pendant tout le temps de nos constructions et jusqu'a 20 m de distance de la bordure de la route n° 2. Mr le Maire nous ayant retiré cette jouissance le 25 novembre dernier (1865), je viens au nom de la société que j'ai l'honneur de représenter vous dire que cette interdiction compromet les intérêts de l'oeuvre et que nous sommes menacés de voir les travaux suspendus.

J'ai donc l'honneur de vous prier Messieurs de bien vouloir nous permettre d'user de l'autorisation donnée par Ie propriétaire de cette place qui est en quelque sorte le vestibule de l'établissement par suite des dispositions du plan.

Nous espérons et nous vous prions d'agréer, l'assurance de nos sentiments respectueux. Blanchet et Cie.

référence ?

 

Les terrains Bibi vacants sont adjugés aux enchères à MM Lavigne et Lamazouère, les entrepreneurs qui ont commencé les travaux avec Mr Blanchet

 

Les Bains Saint Pierre car Madame Veuve Lauquet était contre la destruction du Rempart Est. Jean Vergès dans "la démolition des remparts de Dax" signale :

le 21 mai 1867, on décide de s'attaquer au rempart Est... Une forte opposition locale se manifeste au grand jour...une grande partie de la population n'est pas d'accord avec ses notables. Ces opposants sont en majorité issus des classes moyennes ... ce sont des artisant et des commerçants... On accuse les opposants de n'être pas des propriétaires riverains et d'être connus comme républicains ! ...une opposition très forte se manifeste, celle de la dame Lauquet, propriétaire des Bains Saint Pierre dans les fossés des remparts. Elle est aussitôt accusée d'occupation abusive. Pourtant la famille Lauquet occupe de temps "immémorial" les fossés. (Jean Vergès, La démolition des remparts de Dax, 1977, Ed. Castay, p.13,14. Extrait du bulletin de la société de Borda, à compléter)

 

            Il n'est pas question ici de faire l'histoire des remparts de Dax dans cette première période. Mais c'est avec l'histoire des remparts de la ville de Dax et l'opposition à leur destruction par Magdelaine Lauquet qu'il faut lire l'histoire des relations des Bains Saint Pierre et de la ville de Dax à cette époque. 

 

 

 

bottom of page