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Première période de 1661 Ã  1922,

date de l'incendie des Bains Saint Pierre

de 1661 à 1854

Au Moyen Age, les bains de la Fontaine Chaude constitués de trois bassins sont mentionnés.

 

En 1500-1600, André de la Serre décrit les bains "comme était si beaux, salubres et de grande vertu que tous ceux de la ville et des alentours : plusieurs autres d'assez loin pays, viennent fréquenter les bains pour boire l'eau et se baigner dedans"(1) Il est signalé aussi des bains sommairement aménagés au site des Baignots (Poybaignou). La grande majorité de la population se baigne dans des bourbiers ou dans des sources naturelles et se laisse ensuite sécher au soleil.

Vers 1700, les bains de Pouybaignou semblent avoir disparu et l'unique établissement thermal est celui de la Fontaine Chaude. (2)

 

Dès le XVI° siècle, "Les Baignots" non loin du pont de chemin de fer furent les premiers thermes et leur histoire est très liée au début de Dax, station thermale. Mais depuis 1989, ils sont fermés et leurs bâtiments sont transformés en appartements.

 

En 1661-1671, (maire : Jean François de Borda), on entend parler de bains de boue sur des sources (les sources Saint Pierre), qui appartenaient à l'Etat. "Il est signalé à cet endroit, au pied des remparts - des bains de boue sur des sources "les sources saint pierre" appelés aujourd'hui (en 1890) Bains Saint Pierre ou Bains Lauquet " (3)

 

 

 

Les sources Saint Pierre font partie du groupe de sources sur une longueur de 25 à 30 kms, au bord de l'Adour de Préchacq à Saubusse. chacun des griffons de ces sources n'est que le soupirail d'une nappe liquide courant le long de l'Adour et même au sein de celui-ci et qui du sein de la terre par des trous de roches jaillit du sol. 

 

Vers 1700, les bains de Pouybaignou semblent avoir disparu et l'unique établissement thermal est celui de la Fontaine Chaude. ( Christophe Belser, 2009, Dax il y a 100 ans,  Éd. patrimoines et médias, p. 60

 

1740, c'est un nouvel aménagement des Baignots avec des bains de boue et d'eau thermale après leur période de fermeture

 

Au XVIII ° siècle, les nombreuses crues de l'Adour, emportent les pierres du pont romain et causent beaucoup de dégâts. Mais en même temps le limon de l'Adour en crue se dépose sur les sources d'eau thermale. Grâce à l'effet des algues et du soleil ce limon se transforme, lentement,  en boues thérapeutiques.  

 

1750, "Les bains Bibi (ou Noguès) sont situés au cours de la marine (actuel cours de verdun). Ils possèdent 4 piscines. On dit qu'aux bains Noguès, les malades viennent se plonger au milieu d'une boue excellente, (coram populo - publiquement) après avoir déposé leurs effets dans quelques baraques décorées du nom de Bains Noguès. (4)

 

En 1801, il existe déjà plusieurs petits établissements de bains autour de la Fontaine Chaude. Il existe aussi, de temps plus ancien, deux sources d'eaux chaudes, qui ont une bonne renommée dans la population : ce sont les sources Saint Pierre, dans les Fossés Est de la ville de Dax et les sources Bibi situées dans les fossés Ouest, près du Chateau de Dax. 

 

En 1807, l'Hospice Civil de Mont de Marsan se voit attribuer par l'Empereur, 16 parcelles de terrain et maisons dans les anciennes fortifications de la ville de Dax, dont le sources des Fossés Saint Pierre.

pourquoi l'empereur a-t-il donné ces sources ?

            Lorsque Ie gouvernement impérial voulut abandonner aux hospices des propriétés nationales invendues en remplacement des biens et capitaux, dont ils avaient été dépouillés par la loi du 23 messidor an 2 (juillet 1793), un Décrêt Impérial du premier jour complémentaire an 13, décida d'abord que chaque hospice jouirait pendant un an et à compter du premier vendémiaire an 14, des biens désignés ...et en seraient mis provisoirement en possession, ... L'hospice de mont de marsan serait mis en possession notamment des terrains, maisons et échoppes dépendant des fortifications de la ville de Dax.

            En conséquence par procés verbal du vingt six avril 1806, Monsieur Ie Receveur des Domaines au bureau de Dax délaissa à l'hospice de mont de marsan seize parcelles distinctes de terrains et maisons des anciennes fortifications de cette ville;  bientot apres parut la loi du sept septembre 1807 portant concession définitive en faveur des hospices, des domaines nationaux dont ils avaient éte émis provisoirement en possession.... l'hospice de mont de marsan fut donc mis en possession definitive des maisons, terres et jardins composant seize parcelles distinctes, ainsi qu'il etait relate dans Ie proces verbal de mise en possession provisoire

Pour les Sources Saint Pierre, que se passe-t-il pendant ces 31 ans, jusqu'en 1854 (date à laquelle Pierre Lauquet en devient propriétaire). Ils resteront la propriété de l'Hospice Civil de Mont de Marsan jusqu'en 1854. 

 

En 1809, (maire : Jean Marie Siest) « Les sources Saint Pierre sont aménagés, vers 1809, sur des sources naturelles situées dans les fossés orientaux de la ville. Il s’agit de baraquements en toit de chaume qui sont modernisés dans les années suivantes. On y soigne essentiellement les rhumatismes. durant le Second Empire, les bains comptent plusieurs piscines abritées et des cabines". Comment se faisaient les soins ? A l’origine, les malades descendaient dans des bourbiers de boues chaudes et bienfaisantes formées du limon de l’Adour maturé par le soleil – grâce au développement des algues et bactéries - dans les cratères naturels d’où sortait l’eau minérale chaude au pîed des remparts. C'était la source Saint Pierre qui est devenue les Bains Lauquet - puis ils bénéficièrent du péloïde - sorti des bassins de maturation dans les établissements thermaux - dans des baignoires pour un enveloppement global, puis sur des lits pour des cataplasmes, les bains complets de péloïde ayant été abandonnés car dangereux pour la santé. (5)

 

1810-1820, le chateau est transformé en caserne

 

En 1811, L'espace des Fossés Saint Pierre, ainsi que les fossés autour des remparts de la ville avaient très mauvaise réputation, justifiée d'ailleurs. Les propriétaires riverains des fossés,  qui écrivent au comte d'Angosse, préfet des Landes en qualifiant les fossés de "marais Saint Pierre" mal famé, insalubre, avec des exhalaisons funestes, des immondices, et des reptiles. Ils proposent d'acheter cet espace pour en faire un jardin. La Mairie se penche aussi sur la question et propose le dessèchement des fossés qui présentent des exhalaisons infectes et sont source de maladies putrides à cause du croupissement de l'eau. La proposition du Conseil Municipal, en Mai 1811,  est "soit que l'hospice de Mont de Marsan fasse l'assèchement, soit que l'hospice vende aux enchères cette partie de terrain à la charge de l'acheteur de faire l'assèchement, ou de le louer à la Ville de Dax qui fera l'assèchement - pour cause de salut public" (archives départementales des Landes, Mont-de-Marsan, 1 X 203 (document B33, B34)

Le sous préfet se saisit de la question en juin 1811,  de l'asséchement des fossés Saint Pierre et écrit au préfet, le Comte D'angosse. (ADL 1 X 203) 

                  Deux ans plus tard, le 16 janvier 1813, c'est Napoléon III, Empereur des français, lui-même qui "décrète que la Commission administrative de l'Hospice de la Commune de Mont de Marsan , département des Landes, est autorisée à vendre aux enchères publiques et en différents lots, 75 ares, 60 centiares de terrain provenant des fossés de la ville de Dax appartenant à l'Hospice ci-dessus, le dit terrain estimé à 899 francs 55 centimes... Cette adjudication sera faite à la charge par les acquéreurs de se conformer aux ordres de la police municipale pour combler le terrain dont il s'agit et y établir la salubrité.  (ADL 1 X 203)

 

1813-1818, aménagement de la Fontaine chaude avec un portique toscan et des griffons

La Fontaine Chaude, dans la période 1813-1818, est modernisée. le Dr André Barrau  décrit la Fontaine Chaude : "on apporte quelques améliorations à la Fontaine Chaude, un grand bassin carré avec un mur de 6 mètres percé d'ouvertures aux grilles de fer. L'eau étant retenue en large  surface. Sur la façade principale : un portique de style toscan avec neuf robinets en bronze (griffons) en forme de gueules de lion donnant issue à l'eau de la fontaine. Par temps froid il s'élève un épais nuage de vapeur. " (André Barrau, " La station de Dax. Etude hydrologique, climatologique et thérapeutique. Bordeaux, imprimerie de l’Université, 1927. 144 p,)

21 juillet 1892, il y a une baisse des eaux de la Fontaine Chaude (sécheresse ? ) - de sondages sont autorisés (mairie de Dax, archives municipales 1 D 106)

 

            1814-1818,  La première guerre mondiale freine l'activité thermale. La gare et les hôtels sont transformés en hôpitaux et un contrat est passé avec l'autorité militaire pour des soins gratuis à l'armée. Cette gratuité durera jusqu'en 1990.

 

1822, installation d'un pont de bois détruit par un incendie en 1823 et reconstruit en 1830.

 

1823, (maire : Pierre Firmin Cazenave) dans une ordonnance royale du 18 juin, l’hospice de Mont de Marsan, à qui le Maréchal Soult en avait fait don, est autorisé à exploiter la source thermale propriété de l’état « l’hospice de Mont de Marsan entoure la source Saint Pierre – ou des fossés de la ville – d’une baraque en planches. L’eau de la source sort de 40° à 47 ° » (6)

 

Le 18 juin 1823, l'Hospice Civil de Mont de Marsan est autorisé à exploiter la source thermale propriété de l’état « l’hospice Civil de Mont de Marsan entoure la source Saint Pierre–ou des fossés de la ville – d’une baraque en planches. L’eau de la source sort sort de 40° à 47 ° Â» Dr Charles Lavielle, médecin thermal des Baignots, 1902, Dax médical et thermal – Éd  Paul Brodard, coulommiers, p.12)

 

Pierre Lauquet connaissait-ils les Bains Saint Pierre avant de les acheter ?  Certainement.

L'hospice Civil de Mont de Marsan ne gérait pas directement ses biens à Dax. Il mettait aux enchères par adjudication à la bougie des baux à loyer  (pour les maisons) et à ferme pour la gestion de ses biens ( échoppes, terrains,boues) par des "fermiers" avec la présence de son représentant sur place, tel le 8-9-1824 où la Commission Administrative de l'Hospice Civil de Mont de Marsan écrit au Préfet pour obtenir son approbation du "cahier des charges" pour le renouvellement des baux à loyer et à ferme des maisons, échoppes et terrains dépendant des fortifications de la ville de Dax. (archives départementales des Landes  l X 203)

En quoi consistait "le fermage"  :

Le fermage  est une convention par laquelle un propriétaire d'un droit abandonne à quelqu'un pour un temps déterminé la jouissance d'un bien moyennant un prix fixé : la ferme. Tous les frais d'exploitation sont à la charge du fermier qui en contrepartie reçoit seul les recettes provenant de sa gestion. Le statut du fermage apporte une relative sécurité au preneur en place en fixant la durée du bail. Toutefois, à tout moment, le bailleur peut décider de mettre en vente le fonds loué. Pour éviter que le fermier ne perde son outil de travail, il dispose d’un droit de préemption, c’est-à-dire qu’il a la faculté de se porter acquéreur en priorité sur tout autre candidat. 

En 1830, lorsqu'il est fermier de l'Hospice de Mont de Marsan, aux Bains Saint Pierre de Dax,  Pierre Lauquet a 27 ans et il est possiblement fiancé avec Magdelaine Lacuquerain, 25 ans qu'il épousera l'année suivante, le 17 février 1831. Ils auront une fille, Marie Jeanne,  le 3 février 1833 et un fils, Jean Edouard le 28 février 1842. 

En 1834, c'est Pierre Duvignau, aubergiste qui obtient le fermage des Bains Saint Pierre. Mais le 11 aout 1839, l'hospice de Mont de Marsan renouvelle les baux à loyer et à ferme. Au paragraphe 3 on peut lire : la partie des mêmes fossés en nature de jardinage et herbages, depuis la Fontaine Saint Pierre jusqu'au Pont de Pierre ... y compris les eaux thermales possédées au même titre par Pierre Duvignau fils ainé aubergiste  moyennant 48 F par année est adjugée à Pierre Lauquet. Nota, l'adjudicataire sera tenue de rembourser, au sieur Pierre Duvignau, fermier actuel, la valeur des constructions qui ont été faites pour la commodité des baigneurs. C'est Jean Montaut fermier et aubergiste qui avait construit le bâtiment pour la commodité des baigneurs; Jean Miramont puis Pierre Duvignau en ont profité après Jean Montaut.  (archives départementales des Landes, Mont-de-Marsan, 1 X 203)

 

Le 17 février 1831, mariage à l'âge de 28 ans, à Dax, de LAUQUÉ Pierre Charpentier, né à Horsarieu-Barrabas le 3-10-1803 avec Magdeleine LACUQUERAIN, couturière, née à Donzac, le 17-11-1805, âgée de 25 ans

 

Le 3 février 1833, naissance de Marie Jeanne LAUQUÉ à Dax

 

1834, la commission administrative de l'hospice civil de Mont de Marsan renouvelle les baux à loyer et à ferme des biens qu'elle possède à Dax (archives départementales des Landes, Mont-de-Marsan, 1 X 203) La partie des Fossés "bains saint pierre"  y compris les eaux thermales mis en adjudication aux bougies (3 de 1 minute) est en fermage avec Jean Miramont . Il demande la valeur de la construction qui a été faite pour la commodité des baigneurs par Jean Montaut précédent fermier.  L'adjudicataire est Pierre Duvignau, fils ainé, aubergiste pour la somme de 485 F annuel. 

C'est en 1835 que l'on a un aperçu de la situation de Dax avec Girault de Saint Fargeau qui dans son guide pittoresque du voyageur en France décrit Dax comme une "ancienne et jolie petite ville de 4176 habitants." Après avoir résumé le passé historique de la ville... il précise que Dax "située dans une plaine fertile, sur la rive gauche de l'Adour, qui la sépare du Faubourg du Sablar avec lequel elle communique par un pont fort élevé; c'est une ville assez bien perçée généralement bien bâtie, environnée de fossés et ceinte de remparts de construction romaine d'où l'on jouit d'une bellevue sur la campagne environnante"... "Dax possède de nombreuse ssources d'eau minérale; on en rencontre presque partout dans quelque endroit que l'on creuse de 4 à 10 mètres de profondeur;... les sources les plus renommées sont au nombre de quatre : 1 la Fontaine de Nesle (!) ou Fontaine Chaude, 2 les sources des fossés  (Bains Saint Pierre), 3 les sources des Baignots, 4 les sources adouriennes". Il décrit, en détail, la Fontaine Chaude et son usage domestique et il précise : "on a formé récemment à peu de distance deux établissements de bains dont l'un a reçu le nom de César (Girault de Saint Fargeau, guide pittoresque du voyageur en France, 1835, Ed. Firmin Didot Paris, p. 30 à 33)

 

Le 18 mars 1836 - L'hospice de Mont de Marsan vend aux enchères,  ses propriétés de Dax

Un courrier de la sous préfecture annonce l'aliénation des terrains appartenant à l'hospice de Mont de Marsan au pied des remparts de Dax (archives municipales Dax 1 N 1). Ces terrains seront mis aux enchères à la bougie. Seulement deux lots seront invendus, lots 25 et 26. C'est le lot 26 qui sera vendu de gré à gré en 1854 à Pierre Lauquet.

 

1838, (maire Jean Castagnet) naissance du Dr Jean Marie Camille Railliard. (Raillard). La famille s'installe à Dax vers 1775. Il achète l'établissement des Baignots à Dax en 1878 à Antoine Marion. Il créée la société anonyme des Baignots en 1886. En 1892, un forage permet la création du petit geyser appelé 'source Raillard".  Il dirige le journal "Dax-thermal." Il décède à Bayonne le 8 septembre 1903 

 

en 1838,  (maire Jean Castagnet) 15 ans après l'ordonnance royale qui confiait la gestion de la source Saint Pierre à l'hospice de Mont de Marsan, on peut lire un premier témoignage dans le guide pittoresque du voyageur en France,  : " Dax possède de nombreuses sources d'eaux minérales : on en rencontre presque partout, dans quelques endroit que l'on creuse de quatre à dix mètres de profondeur. Ces eaux jouissaient d'une grande réputation à l'époque où les romains étaient maîtres de la Gaule; une voie militaire conduisait de cette ville à Toulouse. les sources les plus renommées sont au nombre de quatre :  1 la fontaine chaude - 2 les sources des fossés (bains Saint Pierre) -  3 les sources des baignots - 4 les sources Adouriennes…" Un large passage de la description concerne la fontaine chaude et l'établissement des Baignots. quand aux sources adouriennes : " elle se présentent en grand nombre au bord de l'Adour. Elles sont très abondantes; mais jusqu'à présent on en a tiré aucun parti" â€¦ Dans le mode d'administration il est précisé : "on fait peu d'usage à l'intérieur des eaux de Dax à cause de leur température. Il n'y a qu'une source dont on boive communément. ( c'est la source appelée "la Buvette",  les bains saint pierre) o yn va surtout pour y prendre des bains d'eau et de boue"  (Société de gens de lettres, géographes et artistes, guide du voyageur en France, 1838, Ed. du Bastion, p.30,33)en 1838,  (maire Jean Castagnet) 15 ans après l'ordonnance royale qui confiait la gestion de la source Saint Pierre à l'hospice de Mont de Marsan, on peut lire un premier témoignage dans le guide pittoresque du voyageur en France,  : " Dax possède de nombreuses sources d'eaux minérales : on en rencontre presque partout, dans quelques endroit que l'on creuse de quatre à dix mètres de profondeur. Ces eaux jouissaient d'une grande réputation à l'époque où les romains étaient maîtres de la Gaule; une voie militaire conduisait de cette ville à Toulouse. les sources les plus renommées sont au nombre de quatre :  1 la fontaine chaude - 2 les sources des fossés (bains Saint Pierre) -  3 les sources des baignots - 4 les sources Adouriennes…" Un large passage de la description concerne la fontaine chaude et l'établissement des Baignots. quand aux sources adouriennes : " elle se présentent en grand nombre au bord de l'Adour. Elles sont très abondantes; mais jusqu'à présent on en a tiré aucun parti" â€¦ Dans le mode d'administration il est précisé : "on fait peu d'usage à l'intérieur des eaux de Dax à cause de leur température. Il n'y a qu'une source dont on boive communément. ( c'est la source appelée "la Buvette",  les bains saint pierre) o yn va surtout pour y prendre des bains d'eau et de boue"  (Société de gens de lettres, géographes et artistes, guide du voyageur en France, 1838, Ed. du Bastion, p.30,33)

 

11 aout 1839, (maire Charles de Poyusan) l'hospice de Mont de Marsan renouvelle les baux à loyer et à ferme. Au paragraphe 3 on peut lire : la partie des mêmes fossés en nature de jardinage et herbages, depuis la Fontaine Saint Pierre jusqu'au Pont de Pierre sur le ruisseau de la fontaine chaude qui se dégorge dans la rivière de la Dour y compris les eaux thermales possédées au même titre par Pierre Duvignau fils ainé aubergiste  moyennant 48 F par année est adjugée à Pierre Lauquet. Nota, l'adjudicataire sera tenue de rembourser, au dire d'expert au sieur Pierre Duvignau, fermier actuel, la valeur des constructions qui ont été faites pour la commodité des baigneurs. C'est Jean Montaut fermier et aubergiste qui avait construit le bâtiment pour la commodité des baigneurs; Jean Miramont puis Pierre Duvignau en ont profité après Jean Montaut.  (archives départementales des Landes, Mont-de-Marsan, 1 X 203) 

 

Le 28 février 1842, naissance de Jean Edouard LAUQUÉ à Dax

 

Dans les années 1842-1843, les Bains Saint Pierre devaient avoir quelque importance dans la Cité, puisque le Maire de l'époque, Charles de Poyusan, réglemente, le 25 Août 1842, l'établissement Saint Pierre et les Bains du quartier Bibi, appelés aussi Bains Noguès. Il est question des différentes responsabilités du fermier, du régisseurs, du médecin inspecteur, du personnel, des malades. Il est largement question de la mixité des malades dans les bains et des matériels pour les soins. Cela semble un souci de mettre en place, l'hygiène au niveau des soins et une sérieuse reprise en main de la mixité des bains en commun dans les bourbiers !

On peut y lire, entre autres recommandations : "L'ancienneté de l'inscription règlera le choix de l'heure du bain et des douches; la durée du bain sera d'une heure; celle d'une douche de 25 minutes.

Les personnes qui déserteront leur bains pendant plus de trois jours perdront leur tour d'inscription, avec la faculté toutefois de la céder durant ce laps de temps. Si ces personnes allèguent une maladie, le fermier ou régisseur ou le médecin-inspecteur statueront. Il en sera de même pour les malades qui demanderaient à échanger entre eux leurs tours d'inscription.

            Les portes des cabinets des bains et des douches seront bien clos ainsi que leur croisées qui seront garnies de rideaux. Il sera établi deux chaufferies pour le linge à laver, numérotées et en nombre égal à celui des baignoires. Plusieurs thermomètes en centigrades seront disponibles pour fixer la température du bain.

         Les bains en commun qui auront lieu dans les piscines  et  pour les personnes du même sexe seront annoncés par le soins d'une petite cloche placée au dessus de l'établissement.  Le fermier ne peut rien exiger des indigents soit pour le bain soit pour les soins qui leur seraient donnés par l'agent de service.

          Sous aucun prétexte, les personnes de sexe différent ne sauraient assister aux bains pris en commun dans les piscines;  leur présence est rigoureusement (interdite) jusqu'après la sortie du bain et jusqu'à ce que chaque malade ait repris son vêtement.  Un intervalle  d'une demi-heure est indispensable entre les bains soit d'eau soit de boue pris en commun dans les piscines. La plus grande décence dans la tenue et dans le vêtement ainsi que la plus grande tranquilité doivent régner parmi les personnes qui se baignent en commun.

article 2

            Un baigneur et une baigneuse logés le plus près possible de l'établissement et agréé par le maire et le médecin inspecteur seront constamment à la disposition des malades; ils  tiendront leur cabinet, leur baignoire, leur piscine et enfn tout l'établissement dans le plus grand état de propreté possible. Ils se conduiront toujours avec la lus grande décence envers leurs malades et ne manqueront jamais aux égards qui leur sont dus.

article 3

            Le fermier ou régisseur résidera le plus près possible de l'établissement et ne le quittera pas pendant que les malades prendront leurs bains. Ils doivent surveiller leurs baigneurs dans l'accomplissement de leur devoir; Il fait la répartition des bains et des douches et fait tenir l'établissement dans le plus grand état de propreté; Il suit tous les mouvements du service d'après l'avis du médecin inspecteur auquel il doit signaler à son tour les faits de nature à porter à la décence, à l'ordre et aux égards dûs aux malades ... Fait à Dax le 7 juillet 1842 - vu et approuvé par le Ministre du Commerce (Mairie de Dax,  archives municipales , 3 N 202)

 

Le 8-7-1845, alors que les bains thermaux du quartier Saint Pierre sont encore propriété de l'Hospice de Mont de Marsan,  et que probablement Pierre Lauquet en est le fermier, le sous préfet des Landes, compte tenu de l'ordonnance royale du 18 juin 1823 et l'instruction du ministre de l'intérieur arrête le tarif des droits à percevoir pour l'usage des eaux thermales et bains de boue du quartier de Saint Pierre. (Mairie de Dax, archives municipales 3 N 202). Ce tarif est mentionné sur les affiches publicitaires faites par Pierre Lauquet et qu'il distribuait dans tout le Sud Ouest.

lettre préfet thèse p.10

 

en 1844, 21 ans après l'ordonnance royale qui confiait la gestion de la source Saint Pierre à l'hospice de Mont de Marsan, on peut lire dans le dictionnaire de la France : "les sources les plus renommées sont au nombre de quatre : 1 la fontaine chaude - 2 les sources des fossés - 3 les sources des baignots - 4 les sources Adouriennes.. Les sources des fossés de la ville sont extrêmement abondantes; elles sont à découvert dans le quartier Saint-Pierre et peu fréquentées…"(7). Ce qui tendrait à montrer que l'Hospice de Mont de Marsan exploitait peu ces sources

 

21 ans après l'ordonnance royale qui confiait la gestion de la source Saint  Pierre à l'hospice de Mont de Marsan, en 1844, on peut lire dans le dictionnaire de la France : "les sources les plus renommées sont au nombre de quatre :  1 la fontaine chaude - 2 les sources des fossés -  3 les sources des baignots - 4 les sources Adouriennes.. Les sources des fossés de la ville sont extrêmement abondantes; elles sont à découvert dans le quartier Saint-Pierre et peu fréquentées..." Ce qui tendrait à montrer que l'hospice Civil de Mont de Marsan exploitait peu ces sources. Il précise aussi  que dans le mode d'administration des eaux "on fait peu d'usage à l'intérieur des eaux de Dax à cause ce leur haute température. Il n'y a qu'une source dont on boive communément.." Il s'agit là de la source des Fossés plus tard Bains Saint Pierre (Girault de Saint Fargeau-1844, Dictionnaire géographique, historique, industriel et commercial de toutes les communes de la France, Dax -éd. Firmin Didot Paris, p.69

 

 

En 1845, dans une lettre adressée au Maire de Dax, Pierre Lauquet demande à la mairie, un soutien pour effectuer les travaux...d'utilité publique et indispensable aux malheureux, infirmes qui viennent chercher, dans les eaux bienfaisantes le soulagement à leurs maux, soulagement qu'il obtiennent gratis ou à peu de frais.  (Mairie de Dax, archives municipales 3 N 202) 

                 

Les Bains Bibi 10 juillet 1844 - 21 mai 1845 -  A l'origine, avant la construction des Grands Thermes, existait dans cet espace du quartier Bibi, près de la place Sainte Marguerite, dans les fossés du chateau fort, les Thermes bibi ou Noguès, du nom peut être, d'un habitant prôche, Monsieur Dunoguès, avoué :

Le 21 mai 1845, Théodore Denis, ch. Rousset lieutenant colonel du génie en chef de Dax, Henry Crouzet, ingéneieur ordinaire des Ponts et Chaussées, chargé du service de l'arrondissement de Dax.

Nous sommes réunis, en vertu de l'article 7 de l'ordonnance du 1-8-1821, pour entrer en conférence relativement à la demande faite par Mr Dunoguès, avoué, d'être autorisé en ce qui concerne le département de la guerre, à construire un établissement de bains thermaux dans le fossé dela place gauche du bastion Saint Marguerite. 

- Ayant examiné lzq pièces du projet et notamment le plan général dressé le 22-7-1843…;

- Ayant ensuite vérifié l'état des lieux, lanature du terrain, la manière dont les source thermales se distribuent à sa surface et les circonstances de la formation des boues qui constituent la principale richesse de ces eaux;

Nous avons reconnu ainsi que l'a déjà fait le Conseil Municipal de la ville de Dax et la commission administrative de l'Hospice Civil de la même ville. 

- il serait réellement d'utilité publique de remplacer les deux petites baraques actuelles par un établissement qui offrirait à toutes les classes et dans toutes les saisons, les moyens de profiter de ces eaux thermales avec sécurité et que les conditions du cahier des charges tendent évidemment à le rendre de plus en plus favorable aux pauvres et aux militaires;

- que la position des sources et des boues surtout ne permet pas de donner à l'établissement une autre position que celle qui est indiquée sur le projet;

Il y a nécessité absolue de construire l'établissement sur cet emplacement si son caractère d'utilité détermine le ministre de la guerre à accorder à Mr Dunoguès les différentes exceptions qui'l sollicite tant sous le rapport de la grandeur de la construction que sous celui du choix des matériaux.

Les sources d'eau chaude, situées dans les fossés de la ville, aux abords de la place Sainte Marguerite, lesquelles appartiennent encore au génie militaire mais qui seront sous peu à la ville par suite d'un projet d'échange. (Mairie de Dax, archives Municipales, 3 N 204)

 

le 10 janvier 1849, que Pierre Lauquet,  fermier pour l'Hospice Civil de Mont de Marsan aux Bains Saint Pierre, écrit à la mairie de Dax:

            "J'ai l'honneur de vous informer que l'Etablissement de bains thermaux que je tiens en ferme, dans les Fossés du front de l'Est, est entièrement délabré et va nécessiter...d'urgentes réparations. Ces réparations pour le remettre dans son état normal me seraient permises sans difficultés par l'autorité compétente mais cet établissement tel qu'il existe laisse beaucoup à désirer, car il est sans cesse envahi par les crues de l'Adour et les inondations fréquentes me causent des préjudices  considérables

             Pour remédier à cet inconvénient, je me propose, Messieurs, d'y faire de notables réparations, soit en exhaussant la baraque existante ou en en construisant une nouvelle pour y loger les malades, lesquels se trouveraient à l'abri des inondations. Or comme les travaux que nécessite un tel état de chose, sont d'une assez grande importance, l'autorité militaire pourrait rejeter ma demande si elle n'était appuyée par vous et s'il n'était pas constaté par l'autorité locale que les travaux dont il s'agit sont d'utilité publique et indispensable aux malheureux, infirmes qui viennent chercher, dans les eaux bienfaisantes le soulagement à leurs maux, soulagement qu'il obtiennent gratis ou à peu de frais.

            En conséquence, je viens vous prier Messieurs de vouloir bien m'accorder votre concours dans cette circonstance en me délivrant une déclaration favorable et de nature à me faire obtenir la per mission de l'autorité militaire.  Dans cet espoir, je suis, avec respect Messieurs votre très humble et très obéissant serviteur.  Pierre Lauquet"  (Mairie de Dax, archives municipales 3 N 202)

Cette lettre contient plusieurs informations intéressantes :

- Pierre Lauquet connaissait donc les Bains Saint Pierre avant de les acheter;

- les Bains Saint Pierre étaient entièremeent délabrés;

- le terrain appartenait à l'autorité militaire; il n'avait pas encore rétrocédé à laville de Dax;

- Pierre Lauquet compte sur l'aide de la mairie pour sa demande à l'autorité militaire espérant que l'autorité locale soutiendra des travaux "d'utilité publique"

- les salutations de "humble et obéissant serviteur" à cette époque étaient couramment employées par tous; c'était comme "mes salutations distinguées" de notre temps.

Les crues de l'Adour      

On ne peut quitter cette période sans parler des crues "bienfaisantes"  de l'Adour et de leur maîtrise et sans conseiler de lire l'excellent document de Guy Laporte "le péloïde de Dax", écrit en 1966 

Le Dr Ch.Lavielle dans « Dax pittoresque Â» fait remarquer que « par sa situation topographique, l’établissement de Saint Pierre est malheureusement exposé aux débordements de l’Adour qui l’inonde plusieurs fois par an Â» ( Dr Charles Lavielle - Dax médical et thermal, 1902, Éd.Paul Brodard, Coulommiers, p. 72)

Et Alex Cazalis précise, dans son livre "Dax" â€¦ dès que l'Adour était en crue,  l'eau couvrait les nombreuses prairies aux alentours â€¦ et s'avançaient derrière les arênes jusqu'au Bains Saint Pierre.  Inondés à peu près régulièrement chaque saison, le Maire Eugène Milliès-Lacroix eut l'idée de mettre tous ces terrains. dénommés la «Pédouille» (terrain sur lequel on ne trouve que des déchêts), à l'abri des caprices de l'Adour et de valoriser ainsi ... dix hectares; ... En 1934 on édifée la digue Saint-Pierre par des moyens artisanaux: avec une pelle mécanique on prenait la terre sur les prairies voisines et l'on établissait un barrage qui tient assez bien â€¦ tant qu'il n'eut pas a supporter une forte pression des flots. Sur les terrains ainsi gagnés la ville établissait après 1945 un lotissement dont le cahier des charges prévoyait que toutes les maisons devaient avoir un rez-de-chaussée surélevé. Aucune pièce  d'habitation ne devait être prévue à même le sol. En même temps on jetait les bases du futur terrain de sports ainsi que le tracé de nouvelles avenues.

Mais l'Adour devait rappeler les riverains au sens de la réalité avec la crue de 1952 : l'Adour atteignit Ie 5 février 1952 la côte inconnue depuis 1770 de 6 m. 52...à Saint-Pierre où la barrière de terre lâchait à une extrémité, l'eau approchait de la place des salines.

La digue Saint-Pierre fut alors consolidée et sérieusement renforcée. Toutefois, après une autre alerte en 1961, une mission d'ingénieurs hollandais forts d'une longue expérience dans la lutte contre les flots, vint donner d'utiles conseils aux responsables dacquois. Aujourd'hui la digue prend naissance à l'entrée du pont des arênes et se prolonge sur près d'un kilomètre jusqu'aux bâtiments de la gendarmerie, au quartier Berdot : elle mesure trente mètres à la base et seize mètres au sommet, à une hauteur de près de sept mètres.  ( Alex Cazalis - 1974 - Dax,  Ã‰d.bibliothèque de Borda,  page 92) 

C'est donc vers 1961 que fut construite la digue qui protège tous les terrains de ce quartier des Bains Saint Pierre." 

 

entre 1851 et 1870, c'est l'essor du thermalisme grâce aux travaux du pharmacien Hector Serres maire de la ville en 1868. Cette période si riche de recherches et de découvertes thermales scientifiques donne aux médecins et aux scientifiques une place prépondérant. Entre 1851 et 1870,  c'est l'essor du thermalisme grâce aux travaux du pharmacien Hector Serres et des médecins

 

3 avril 1851,  (maire Paul Serres) A cette date, le registre des délibérations de la commission administrative de l'hospice civil de Mont de Marsan fait ressortir la décision de l'hospice de vendre aux enchères les biens qu'elle possède dans la ville de Dax :

La Commission administrative de l'hospice civil de la ville de Mont de Marsan â€¦

..."en vertu d'un décrêt impérial du 4 ventose an 9, l'hospice de Mont de Marsan, possède le long des remparts et dans les fossés de la ville de Dax plusieurs maisons, Ã©choppes, jardins, prairies, terres vagues, boues et eaux thermales actuellement affermés à Divers pour une somme totale de 1800 F par an outre les charges au compte encore des preneurs

- considérant que l'hospice de Mont de Marsan en vertu d'un décrêt impérial du 4 ventose an 9, possède le long des remparts et dans les fossés de la ville de Dax plusieurs maisons, Ã©choppes, jardins, prairies, terres vagues, boues et eaux thermales actuellement affermés à Divers pour une somme totale de 1800 F par an outre les charges au compte encore des preneurs;

- considérant que ces propriétés sont pour la Commission, d'une administration difficile en raison de leur éloignement, de leur nombre et de leur nature diverse, qu'aussi elles exigent souvent des réparations d'entretien considérables et que la Commission ait à Dax un délégué permanent et salarié chargé de surveiller les intérêts de l'hospice de Mont de Marsan à l'encontre de ses fermiers;

- considérant que la ville de Dax vient d'obtenir son déclassement comme ville de guerre et l'autorisation de démolir les bastions Sainte Marguerite, les portes saint Pierre et saint Vincent et la partie des remparts situés au sud et qui les relient;

- que les zones militaires n'existant plus autour de la ville, et les propriétés de la ville se trouvant ainsi affranchies de toutes servitudes ont incontestablement acquis une augmentation de valeur;

- considérant que plusieurs habitants de la ville de Dax ont aussi manifesté le désir d'acquérir quelques unes des propriétés appartenant à l'hospice de Mont de Marsan, 

- que la ville de Dax elle-même ne pourrait réaliser les agrandissements et embellissements, constructions et créations des places publiques qu'elle projette, si elle ne pouvait pas acquérir certains terrains contigus aux remparts et appartenant à l'Hospice de Mont de Marsan;

-  qu'il y a donc opportunité et utilité pour l'Hospice de Mont de Marsan d'obtenir l'autorisation d'aliéner aux enchères publiques toutes les propriétés qu'il possède aux abords et dans les anciens fossés de la ville de Dax;

- considérant que ces diverses propriétés de l'Hospice de Mont de Marsan ont été visitées et estimées par les sieurs Boubé et Saintignan à ces fins délégués, ainsi qu'il existe dans leurs procès verbaux d'expertises en date des 15 février et 28 mars 1851; 

- que dans son procès verbal d'estimation le sieur Saintignon évalue à 39 743 F 91 centimes la valeur réelle du total de ces propriétés et que cette évaluation étant en harmonie avec le produit total des baux actuels s'élevant à 1800 F an sans tenir compte de la plus-value résultant du déclassement de la ville de Dax comme place de guerre, le procès verbal d'expertise du sieur Saintignon doit être homologué et ses évaluations  prises pour base de mise à prix;

- considérant que dans l'intérêt de l'hospice il convient que la vente des ces propriétés ait lieu devant l'un de Mrs les notaires de Dax, aux enchères publiques et à l'extinction des feux en présence de trois de ses administrateurs et de son trésorier ou de leurs délégués, en divers lots…

Il a été délibéré :

art 1er - il y a lieu de solliciter du gouvernement l'autorisaton de vendre toutes les propriétés … que l'hospice possède aux abords et dans les fossés de la ville de Dax…

art 2 -  La Commission administrative sera autorisée à accorder aux adjudicataires un délai de Cinq ans pour se libérer des derniers deux tiers du montant de leur adjudication; le premier tiers devant être payé comptant … avec hypothèque et caution solvable.

art 3 - il sera procédé à la vente dans la ville de Dax par devant Mrs les notaires de cette résidence, aux enchères publiques à l'extinction des feux… (archives départementales des Landes, Mont-de-Marsan, 1 X 203) 

 

3 avril 1851,  (maire Paul Serres) A cette date, le registre des délibérations de la commission administrative de l'hospice civil de Mont de Marsan fait ressortir la décision de l'hospice de vendre aux enchères les biens qu'elle possède dans la ville de Dax :

La Commission administrative de l'hospice civil de la ville de Mont de Marsan â€¦ 

- considérant que l'hospice de Mont de Marsan en vertu d'un décrêt impérial du 4 ventose an 9, possède le long des remparts et dans les fossés de la ville de Dax plusieurs maisons, Ã©choppes, jardins, prairies, terres vagues, boues et eaux thermales actuellement affermés à Divers pour une somme totale de 1800 F par an outre les charges au compte encore des preneurs;

- considérant que ces propriétés sont pour la Commission, d'une administration difficile en raison de leur éloignement, de leur nombre et de leur nature diverse, qu'aussi elles exigent souvent des réparations d'entretien considérables et que la Commission ait à Dax un délégué permanent et salarié chargé de surveiller les intérêts de l'hospice de Mont de Marsan à l'encontre de ses fermiers;

- considérant que la ville de Dax vient d'obtenir son déclassement comme ville de guerre et l'autorisation de démolir les bastions Sainte Marguerite, les portes saint Pierre et saint Vincent et la partie des remparts situés au sud et qui les relient;

- que les zones militaires n'existant plus autour de la ville, et les propriétés de la ville se trouvant ainsi affranchies de toutes servitudes ont incontestablement acquis une augmentation de valeur;

- considérant que plusieurs habitants de la ville de Dax ont aussi manifesté le désir d'acquérir quelques unes des propriétés appartenant à l'hospice de Mont de Marsan, 

- que la ville de Dax elle-même ne pourrait réaliser les agrandissements et embellissements, constructions et créations des places publiques qu'elle projette, si elle ne pouvait pas acquérir certains terrains contigus aux remparts et appartenant à l'Hospice de Mont de Marsan;

-  qu'il y a donc opportunité et utilité pour l'Hospice de Mont de Marsan d'obtenir l'autorisation d'aliéner aux enchères publiques toutes les propriétés qu'il possède aux abords et dans les anciens fossés de la ville de Dax;

- considérant que ces diverses propriétés de l'Hospice de Mont de Marsan ont été visitées et estimées par les sieurs Boubé et Saintignan à ces fins délégués, ainsi qu'il existe dans leurs procès verbaux d'expertises en date des 15 février et 28 mars 1851; 

- que dans son procès verbal d'estimation le sieur Saintignon évalue à 39 743 F 91 centimes la valeur réelle du total de ces propriétés et que cette évaluation étant en harmonie avec le produit total des baux actuels s'élevant à 1800 F an sans tenir compte de la plus-value résultant du déclassement de la ville de Dax comme place de guerre, le procès verbal d'expertise du sieur Saintignon doit être homologué et ses évaluations  prises pour base de mise à prix;

- considérant que dans l'intérêt de l'hospice il convient que la vente des ces propriétés ait lieu devant l'un de Mrs les notaires de Dax, aux enchères publiques et à l'extinction des feux en présence de trois de ses administrateurs et de son trésorier ou de leurs délégués, en divers lots…

Il a été délibéré :

art 1er - il y a lieu de solliciter du gouvernement l'autorisaton de vendre toutes les propriétés … que l'hospice possède aux abords et dans les fossés de la ville de Dax…

art 2 -  La Commission administrative sera autorisée à accorder aux adjudicataires un délai de Cinq ans pour se libérer des derniers deux tiers du montant de leur adjudication; le premier tiers devant être payé comptant … avec hypothèque et caution solvable.

art 3 - il sera procédé à la vente dans la ville de Dax par devant Mrs les notaires de cette résidence, aux enchères publiques à l'extinction des feux… (archives départementales des Landes, Mont-de-Marsan, 1 X 203) 

 

Pierre Lauquet en fermage, aux sources Saint Pierre,  pour l'hospice de Mont de Marsan

 

C'est probablement ce qui a dû arriver en 1854, à Pierre Lauquet au moment où l'hospice de Mont de Marsan à décidé d'alièner ses propriétés à Dax. Ayant été fermier aux Sources Saint Pierre pour l'Hospice de Mont de Marsan, il avait un droit de préemption qu'il a utilisé pour acheter les Bains Saint Pierre mis en vente par l'Hospice de Mont de Marsan.

 

1852, début du démantèlement des remparts jusqu'en 1871, date de la fin de démantèlement et ouverture de nouvelles artères dans la ville

 

Le 12 novembre 1854, la compagnie des Chemins de Fer du Midi ouvre la ligne ferroviaire Bordeaux-Dax

 

C'est probablement ce qui a dû arriver en 1854, à Pierre Lauquet au moment où l'hospice de Mont de Marsan à décidé d'alièner ses propriétés à Dax. Ayant été fermier aux Sources Saint Pierre pour l'Hospice de Mont de Marsan, il avait un droit de préemption qu'il a utilisé pour acheter les Bains Saint Pierre mis en vente par l'Hospice de Mont de Marsan. Au 31 octobre 1854,  deux lots n'ayant pas été vendus, la Commission administrative de l'hospice civl de Mont de Marsan attribue le lot n° 26 (les Bains Saint Pierre) de ses biens à Dax à Pierre Lauquet.  (archives départementales des Landes, Mont-de-Marsan, 1 X 203)

Le 25 novembre 1854, (maire : Charles Pardeilhan), c'est le 25 novembre 1854 que l'affaire commence. Pierre Lauqué (51 ans) et Madeleine Lacuquerain, épouse Lauqué (49 ans), originaires de Doazit et de Donzac, habitant à Dax, achètent le site des sources à l’hospice de Mont de Marsan pour les soins en rhumatologie. La chronique signale que décennies apres décennies, l'établissement ... finit par accueillir jusqu'à 8000 curistes par an. (extrait d'un article de Serge Airoldi - Sud Ouest, 2007) . Ils ont une fille de 22 ans, nommée Marie Jeanne et un fils de 12 ans nommé Jean Edouard.

 photo BSP 1850 thèse p. 12

 

Pierre Lauquet connaissait bien cet endroit car jusqu'à cette date, il avait été avait le fermier de l'hospice de Mont de Marsan pour cet établissement. Il avait, selon les usages priorité pour l'achat. Pierre et Magdelaine ont une fille de 22 ans, nommée Marie Jeanne et un fils de 12 ans nommé  Jean Edouard.

                  L'acte de vente est fait en présence de Maitre Pierre Paul  Mène notaire à Dax (archives départementales des Landes, Mont-de-Marsan, 3 E 23 ) Dans les archives deux dates apparaissent soit le 25 septembre 1854 soit le 25 novembre 1854 (table alphabétique des acquéreurs pour Dax 1849-1856, 3 Q 2815)  C'est un document précieux dans l'histoire de la famille Lauquet et de ses descendants car il signe leur propriété sur les Bains Saint Pierre. Il est conservé aux Archives départementales qui conservent les archives anciennes de l'hopital de Mont de Marsan. Voir la photo de l'extrait (pages 1 et 4) du contrat d'achat des Bains Saint Pierre par les époux LAUQUET  page 18

 

Par devant Maitre Pierre, Paul MENE, notaire à la résidence de Dax, département des Landes, ici présent,

-Mr Alphonse GROS, secrétaire a I'Hospice de Mont de Marsan, domicilié dans cette même ville, agissant en qualité de délégueé de la Commission Administrative dudit établissement .

- en vertu de la déliberation du 21 du mois annexée a une des minutes de ce jour qui sera enregistrée avec les présentes

- lequel a par ces présentes VENDU purement et simplement avec toute garantie de fait et de droit

- en faveur du sieur Pierre LAUQUET, charpentier et Magdelaine LACUQUERAIN son épouse, ménagère et demeurant à Dax, ici présents qui acceptent;

            L'ETABLISSEMENT DE BAINS DE BOUE DES FOSSES (EST) de la ville de Dax, ensemble de terrains en dépendant, Ie tout de la contenance d'un hectare, quatre ares, quarante centiares, (10 440 m2) confrontant au nord au pied du talus de la levée qui conduit au rempart, du midi au terrain n° 25 vendu au sieur Cazaux, du levant au boulevard Saint Pierre, du couchant au rempart : les mêmes objets enfin qui comprennent Ie 26° lot des fosses de la dite ville, appartenant au "feu dit Herpres" ... et qui a été formé par Ie sieur Saintignan, arpenteur, géomeêre à Mont de Marsan dans son procès verbal du 18 avril dernier enregistré à Dax Ie 11 Août dernier et annexé à une de nos minutes du 27 juillet de la présente année.

            Cet établissement et Ie terrain qui y est attaché dans la formation dudit lot suivant Ie rapport de Saintignon sont ensemble vendus pour la somme de 15 660 francs, prix amiablement arrêté par l'acquéreur et la dite commission suivant délibération du 31 octobre dernier approuvée par Mr Ie Préfêt Ie sept de ce mois. Laquelle somme de 15 660 F a été à I'instant payée par les acquéreurs en main de Me Jean Minou, receveur du dit hospice.

            Les dits époux Lauquet déclarent avoir fait Ie dit paiement au moyen de pareille somme de 15 660 F empruntée à Monsieur Joseph de Gardilane, ex négociant demeurant à Dax ici présent et agissant pour Ie compte et avec les deniers de Melle Gracieuse Berreterot, sa belle-soeur, rentière demeurant à Cénac, département de la Gironde, à laquelle les dit époux Lauquet s'obligent solidairement à rembourser Ie dit capital dans sept ans à compter d'aujourd'hui avec facuIté d'anticiper même par des acomptes en prévenant un mois à l'avance. En attendant le remboursement de la dite somme, les co-acheteurs s'obligent avec la même solidarité à en fournir I'intérêt aà5% par an, en deux termes égaux de fin en fin de mois échus, sans que l'un attende l'autre.

 

A raison de I'emploi fait de ladite somme empruntée et pour en faire suite, Mr Alphonse Gros au nom de ladite Commission, subroge mais sans garantie Melle Berreterot pour elle acceptant Mr Jospeh De Gardilane plus haut nommé, dans tous les droits, privilèges et hypothèques de l'établissement de bienfaisance vendeur sur les immeubles qui font l'objet de la présente vente notamment dans l'effet de l'interruption d'office qui sera prise à son profit lors de la transcription des présentes.

En outre, les dits époux Lauquet, conjoints, affectent et hypothèquent spécialement une maison qu'il possèdent à Dax en face de la place (Est) de la Fontaine Chaude, entre les maisons Laborde et Lalanne; entendant que ladite prêteuse prenne telles inscriptions que de droit. .

Les dits acquéreurs se soumettent par ailleurs aux clauses, charges et conditions insérées dans un cahier des charges dressé par ladite Commisison Administrative le 19 juin dernier, approuvé par Mr Ie Préfet Ie 21 du même mois, enregistré à Dax Ie 11 août suivant par M. Dupoy qui en a recu Ie droit, lequel cahier est annexé à la minute susdite du 27 juillet dernier.

... Mr Gros en nom et qualité fait délivrance aux dits Sieur et Dame Lauquet dudit lot numéro 26 contenant I'établissement de bains de boue et terrains adjacents à concurence d'une étendue superficielle d'un hectare , quarante ares, quarante centiares, dans la limite plus haut indiquée pour par ces acquéreurs en jouir, faire et disposer en toute propriété et revenus ... à partir du 11 du courant pour la perception de ce dernier comme le feu "Herpres" avait pu Ie faire lui-même en raison d'un bail consenti Ie 27 octobre dernier devant nous notaires en faveur des Sieurs Hiraltart et Castera et que les époux Lauquet sont tenus de maintenair jusqu'a son expiration.

Dont acte fait, passé et lu aux parties à Dax et en date du 25 novembre 1854 en présence de Mrs Bernard Lafourcade aubergiste et Thomas Hirigoyen propriétaire domiciliés à Dax, témoins qui ont signé avec les comparants sauf la femme Lauquet qui a déclaré ne pas savoir signer ....

Signature

Mène Notaire

Gros représentant de l'hospice de Mont de Marsan

Lafourcade, Hirigoyen les témoins

C'est au moment de la signature de l'acte qu'une surprise apparaît : Magdelaine Lauquet intervient pour dire qu'elle ne sait pas signer en tant qu'épouse Lauquet. Pourtant lors de son mariage en 1831, elle avait bien signé Lacuquerain M. Peut-être ne savait-elle écrire que son nom.  Les différents courriers à son nom qui furent écrits plus tard, semblent alors avoir été écrits par sa fille Jeanne, (1833-1911) qui elle avait reçu l'instruction de l'école en plein développement. à Dax, à cette époque.

 

 contrat d'achat edes BSP thèse p. 17

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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(1)9          texte repris en 1883 par Tamizey de Larroque dans documents inédits pour servir à l'istoire de la ville de Dax, 1883,Éd. Louis Hugonis, Paris, p.55, cité par                                 Dufourcet, Taillebois et Camiade, 1890, l'Aquitaine Historique et monumentale, Éd. Labèque, t.1, p.72 et par Christiphe Belser, 2009, Dax il y a 100 ans, Éd.                         patrimoines et médias, p.59

(2)10       Christophe Belser, 2009, Dax il y a 100 ans, Éd. patrimoines et médias, p. 60

(3)11       Dufourcet, Taillebois, Camiade, 1890, L’Aquitaine historique et monumentale - tome 1 , Éd. Labèque, Dax, p. 114

(4)12       Christophe Belser, 2009, Dax il y a 100 ans, Éd Patrimoines et médias, p. 61

(5)13       Christophe Belser, 2009, Dax il y a 100 ans, Éd. Patrimoines et médias, p. 78

(6)14       Dr Charles Lavielle, médecin thermal des Baignots, 1902, Dax médical et thermal – Éd Paul Brodard, coulommiers, p.12

(7)15       Girault de Saint Fargeau, 1844, Dictionnaire géographique, historique, industriel et commercial de toutes les communes de la France, Dax, Havard, Paris, p.69).

(8)16       Mairie de Dax, registre des délibérations du conseil municipal,1855-1863, 1 D 14, p. 20

(9)17       Mairie de Dax, registre des délibérations du conseil municipal, mai 1863- mai 1872, 1 D 15, p. 2)

(10)18    Mairie de Dax : tables décennales 2E6

(11)19     bulletin de la société des sciences, lettres et arts de Pau, 1871-1872; II série, tome 1er, Note sur le site de sel gemme de Dax, Léon Ribaut, Pau, p.46

(12)20     Extrait du bulletin de l'association "Les barricaïres deu Sablar" 2001, n° 4 http://barricairesdeusablar.wix.com/dax-los-barricaires, bulletin-n-4/, Source :Histoire                          de la gare de Dax par Jean-Pierre Mabille

(13)21     Mairie de Dax, registre des délibérations du conseil municipal, mai 1863- mai 1872, 1 D 15, p. 2

(14)22     Christophe Belser, 2009, Dax, il y a 100 ans, Éd patrimoines et médias, p. 64

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