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Première période du Moyen Age à 1922,

date de l'incendie des Bains Saint Pierre

de 1877 à 1885

1877, le docteur Camille Raillard modernise les Baignots connu depuis le début du XVIII° siècle. Acheté le 24 mars 1877 à Antoine Marion, il entame des transformations qui seront suivies de plusieurs autres 1888-1890, 1894-1895, 1897-1908,1901;1927,1930, etc…) . Il créé la société anonyme des baignots. Par rapport aux Grands Thermes, c'est un établissement plus dacquois dans la mesure où il témoigne de l'intérêt nouveau de la bourgeoisie locale pour le thermalisme commercial... Le médecin-Chef des Baignots était le Dr Adolphe Lavielle d'une famille de tradition médicale ancienne. Il est fortement ancré dans le milieu local (Cyril Delmas-Marsalet, Dynasties thermales dacquoises,  Actes du Colloque tenu à Dax le 12 octobre 2002 à l'hôtel Splendid, Centre Généalogique des Landes, Société de Borda) 

 

En 1877, le Dr Fauconneau-Dufresne signale "...la station de Dax possède de temps immémorial la spécialité thérapeutique des boues minérales. Mais, grand Dieu ! comment y étaient-elles administrées, ces boues, avant la création de MM. Delmas et Larauza ? Pour s'en faire une idée, il faut visiter l'établissement Saint Pierre, ou plutôt l'affreux baraquement installé sur les fossés de la ville. Dans l'établissement même des Baignots, remarquable par sa propreté et surtout par son vaste jardin, l'installation des boues minérales, est tout à fait primitive et défectueuse. MM. Delmas et Larauza ont donc comblé une lacune importante dans la thérapeutique thermale, par les dispositions de leur établissement. Il serait difficile en effet de réaliser une installation plus intelligente et plus complète que celle des Thermes de Dax." (cf : Dr Fauconneau-Dufresne -1877, titre médicaux des thermes de dax comme station hivernale - éd Germer Baillière, Paris, p. 157)

 

 

1877, (Maire : Eugène  Gardilane) Le docteur Camille Raillard modernise les Baignots connu depuis le début du XVIII° siècle. Acheté le 24 mars 1877 à Antoine Marion, il entame des transformations qui seront suivies de plusieurs autres 1888-1890, 1894-1895, 1897-1908,1901;1927,1930, etc… . Par rapport aux Grands Thermes, c'est un établissement plus dacquois dans la mesure où il témoigne de l'intérêt nouveau de la bourgeoisie locale pour le thermalisme commercial.. On y trouve :   

Mrs Adnet (qui descendent d'un capitaine de grenadiers originaire de la Marne alliés aux Serres et Dufourcet), le docteur Bertin, Eugène Dufourcet (magistrat, président de la Société de Borda, marié à la fille du banquier Gardilanne), G. Duplantier, Jean Gischia (industriel, fils d'un infirmier-major de l'hôpital de Dax, venu d'Italie, et grand-père d'un artiste peintre bien connu) , Gaspard de Lataulade, avocat (d'une famille noble), le docteur Rochet.  

Quarante ans plus tard, on retrouve la même composition sociale du Conseil d'Administration, avec Ferdinand Puyau, avocat, président de Ia Société de Borda, Paul Arne, de Bordeaux, Joseph de Laurens, avocat, maire de Dax, parent lui aussi des Adnet, Serres et Dufourcet déjà rencontrés, Octave Lartigau, avoué, maire de Dax, Victor Mangin, assureur, et le docteur Auguste Mangin, le docteur Odon Richard de Bayonne, Eugène Milliès-Lacroix lui-même, Alcide Trésaugue négociant, Auguste Vielle, pharmacien et enfin Louis Dufourcet, fils d'Eugène précité.

Mais c'est bien evidemment la famille Serres qui est peut-être la plus representative de la tradition médicale à Dax. En effet, sur près de trois sièc1es, on ne compte plus dans cette famille les apothicaires, chirurgiens, médecins ou sages-femmes.  

lIs s'allient aux Cazade (chirurgiens, ayant donne leur nom à la rue où se trouve le siège de la Société de Borda et du Centre GénéaIogique des Landes), aux Fourcau (chirurgiens), Ducos (famille du consul Roger Ducos), Hournadet (alliés aux Saint-Germain…), Darracq à nouveau, Adnet cités plus haut, de Laurens, Laborde (un maitre d'hôtel de l'évêque de Dax, venu de Meuzac dans la Haute-Vienne, allié aux Fontang sculpteurs). Mais on trouve également des alliances avec des membres du présidial et du barreau, montrant ainsi que la famille Serres etait intégrée depuis les origines à la bourgeoisie dacquoise.  Signalons pour terminer que la descendance du grand Hector Serres se poursuit en la personne de son petit-fils le docteur Antonio Aparisi-Serres, médecin et président de la Société de Borda (encore un !) de 1944 a 1956.  

On conclue de l'examen de ce réseau quasi inextricable d'alliances souvent croisées qu'il existe une très forte endogamie dans le monde des "maitres chirurgiens", devenus, au XIXe siècle, des medecins. 

Le médecin-Chef des Baignots était le Dr Adolphe Lavielle d'une famille de tradition médicale ancienne. Il est fortement ancré dans le milieu local (Cyril Delmas-Marsalet, Dynasties thermales dacquoises,  Actes du Colloque tenu à Dax le 12 octobre 2002 à l'hôtel Splendid, Centre Généalogique des Landes, Société de Borda)

Les Baignots sont situés à 800 mètres de la Fontaine Chaude (baignot veut dire bains en gascon) . Il comporte deux catégories de curistes. Au 19° siècle les Baignots font un forage et trouvent une source qui jaillit à 2m de hauteur à 50° en 2 geyers. La Fontaine Chaude se vide pendant quelques jours. Y avait-il une relation avec le forage ?

En 1877, (Maire : Eugène  Gardilane) le Dr Fauconneau-Dufresne signale "...la station de Dax possède de temps immémorial la spécialité thérapeutique des boues minérales. Mais, grand Dieu ! comment y étaient-elles administrées, ces boues, avant la création de MM. Delmas et Larauza ? Pour s'en faire une idée, il faut visiter l'établissement Saint Pierre, ou plutôt l'affreux baraquement installé sur les fossés de la ville. Dans l'établissement même des Baignots, remarquable par sa propreté et surtout par son vaste jardin, l'installation des boues minérales, est tout à fait primitive et défectueuse. MM. Delmas et Larauza ont donc comblé une lacune importante dans la thérapeutique thermale, par les dispositions de leur établissement. Il serait difficile en effet de réaliser une installation plus intelligente et plus complète que celle des Thermes de Dax." (Dr Fauconneau-Dufresne -1877, titre médicaux des thermes de dax comme station hivernale - éd Germer Baillière, Paris,  p. 157)  

 

 

(Cyril Delmas-Marsalet, dans "de la battelerie au thermalisme, parle de son ancêtre :

 "... I1 est a l'origine du thermalisme moderne à Dax, puisqu'il crée, en 1870, l'établissement des Grands Thermes. Paul Delmas semble n'avoir jamais résidé à Dax, et ce sera Ie docteur Lucien larauza, originaire de Salles, et lui aussi ancêtre de plusieurs médecins, qui devint médecin des Thermes... Un tel homme ne pouvait manquer de s'intéresser au principal "gisement" d'eau et de boues thermales de France. I1 faut ici absolument rappeler le rôle fondamental joué par le grand Hector Serres, pharmacien, maire de Dax, ami de Paul Delmas, et qui, conscient du potentiel dont sa cité disposait, a oeuvré pour la réussite des Grands Thermes de Dax. Paul Delmas présenta donc sa candidature en 1869 (il etait âgé de 35 ans) afin d'achever la construction de l'établissement thermal qui, initiée en 1868, n'avait pu, faute de capitaux, être menée à son terme.

Le Second Empire est, pour Dax, une période de changement, de bouleversements, au cours de laqueIle la ville prend peu a peu son visage moderne (arrivée du chemin de fer, destruction des remparts)

Le comblement des fossés du chateau a laissé libre un terrain ou affleurent depuis longtemps des sources thermales...Cet endroit accueille des Landais et des Aquitains venus soigner leurs rhumatismes avec pour seuls abris quelques barraques de bois, pompeusement baptisées "Bains Bibi" ou "Bains Noguès. (du nom des premiers propriétaires. Cet établissement donnait, malgré un confort précaire et une hygiène toute relative, près de 4000 bains par saison)

Depuis 1863, les sources sont la propriété de la Société des Bains Ste-Marguerite, du nom d'un bastion du chateau-fort, alors détruit, et ou prendront place les jardins des Thermes. Paul Delmas proposa donc au conseil municipal, par sa lettre du 3 novembre 1869, d'achever la construction. II devait livrer le nouvel établissement avant juillet 1870, en échange la ville fournissait un accès gratuit permanent à l'eau de la Fontaine Chaude, le droit de puiser des boues au "Trou des Pauvres", en bordure de l'Adour, la concession de la source d'eau sulfureuse enterrée lors de la construction du pont ; Paul Delmas s'engageait en outre a accueillir dans son établissement les pauvres envoyés par l'hospice de la ville. Le bâtiment fut bientot achevé sous la direction de Victor Sanguinet, architecte de la ville, et fut ouvert au public en juillet 1871. Fort de l'expérience de Longchamps, Ie plan en était très rationnels. Une très grande variété de traitements et des installations modernes étaient offertes: bains minéraux, de boue, sudation, pulvérisation, hydrothérapie, douches, étuves, fumigations, électrisation, piscines et bassins de natation… Le bâtiment s'organisait autour de deux "puits a boue" qui, traversés par les eaux thermales de la source du Bastion, produisaient des vapeurs qui se répandaient dans tout l'établissement par l'intermédiaire de galeries "de réaction", et faisait aussi office de chauffage central. De l'autre côté de la route nationale, à l'emplacement du Casino (Atrium) , se trouvait la machinerie des Thermes (pompes). Enfin, à l'arrière de l'établissement, sur le boulevard de la Marine, se trouvait l'entrée de la partie de l'établissement réservée aux clients extérieurs, qui payaient le tarif de seconde classe.

Pour se résumer, les eaux utilisées par les Thermes étaient fournies par la Source du Bastion, située sous l'établissement, la Fontaine Chaude, un puits d'eau froide sous la dépendance, les eaux-mères fournies par les Salines, les sources de Gamarde et de Pouillon dont les ancêtres possédaient une part; les boues quant à eIles étaient puisées au Roth (rue des Jardins où se trouvait aussi un lavoir à proximité) et au Trou des Pauvres. Maurice Delmas-Marsalet, fils ainé de Paul, né en 1869, devint médecin des Thermes vers 1895 et le resta jusqu'a sa mort "pour la France" en 1918.. Il est Ie père du professeur Paul Delmas-Marsalet (1898-1977) qui a marqué de son empreinte la médecine, et plus particulièrement la psychiatrie. Ce dernier étant trop jeune à la mort de son père pour prendre sa suite aux Thermes, appelé ensuite à de plus hautes fonctions à la Faculté de Médecine de Bordeaux, ce fut …  Armand Delmas-Marsalet (1882-1943) qui devint médecin des Thermes au lendemain de la Première Guerre mondiale. II ouvrit, en outre, un cabinet d'orthopédie. C'est "l'âge d'or" du thermalisme, où Dax reçoit la viste de Sarah Bernhardt, de la reine de Roumanie, etc … L'Atrium Casino sort de terre à l'emplacement de la machinerie des Thermes (1927), puis le grand hôtel du Splendid (1929), encore plus luxueux que les Thermes, au charme alors suranné est construit sur les décombres de l'incendie de l'établissement Dax Salin Thermal

( http://www.cglandes.org/Publications/Bulletin/artdelmas.htm)

 

En 1878, on recense sur la place de la Fontaine Chaude, les bains Auguste-César, Lavigne, Hirigoyen - qui disparaît avant la fin du siècle), Sarrailh et Romains (anciens Bains Barbe). Les prestations sont limitées mais les tarifs bon marché attirent une clientèle locale et populaire. Sur les berges de l'Adour, sont ouverts avant 1880, les bains Séris qui abritent quelques baignoires d'eau claire et des vasques à boue continuellement menacées par les débordements de la rivière. L'établissement est flanqué d'un hôtel d'une douzaine de chambres. En 1900, Mr Séris vend son affaire au Dr Larauza qui fonde avec ses associés une société d'exploitation de ces bains.  L'ensemble très fragile sur ses fondations est finalement rasé et remplacé par l'immeuble Dax Thermal. (Christophe Belser, 2009, Dax il y a 100 ans,  Éd.Patrimoines et Médias, p.78,79)  (cf document B29)

 

en 1979, le nouveau maire  disait à propos de la démolition des remparts Sud et Ouest  : " ..La démolition des remparts Sud et Ouest de la terrasse de l'ancienne préfecture à été achevée malgré de vives protestations. Ces protestations ont heureusement cessé lorsqu'on a pu apprécier avec sang froid l'utilité et le résultat de ce travail. Aujourd'hui, il existe sur l'emplacement d'une partie de ces anciens remparts, un large passage fréquenté par de nombreux piétons et qui facilite la communication des habitants du quartier Saint Pierre avec la cathédrale, la halle et le centre de la ville dont ils se sont en quelque sorte rapprochés. Ces remparts démolis, nous avons remblayé les fossés et commencé les travaux d'appropriation d'un square qui sera un des embellissements  de la cité..." référence ?

Cette affaire de l'expropriation a, semble-t-il pesé sur les relations Bains Saint Pierre/Mairie puisque on en parlait encore lors de l'installation du nouveau maire le 11 février 1879 , dans son discours il précise :

"...Nous avons fait procéder à la démolition des remparts Est. Le projet de cette démolition avait été acceptée longtemps avant notre administration; mais leur exécution avait provoqué vous vous le rappelez de vifs débats et une violente opposition. Aujourd'hui l'utilité de ce travail a été reconnue  par tout le monde et c'est à peine si quelques savants trop amoureux des antiquités exhalent quelques questions et regrets au sujet de la porte Julia disparue.

La démolition des remparts nous a permis d'ouvrir une voie nouvelle, vous savez au prix de quel sacrifice imposé à nos finances par une trop coûteuse expropriation (il s'agit là de la famille Lauquet qui a reçu 40 000 F pour son terrain exproprié). La rue du Théatre a été prolongée; le boulevard et la place Saint Pierre ont été l'objet de travaux importants et l'on peut dire que ce quartier où s'élève chaquejour de nouvelles constructions est aujourd'hui une des mieux aérés et des plus habitable..." référence ?

 

A partir de 1880, un bond en avant se manifesta alors qu'on pouvait compter 7 établissements thermaux, et parmi les plus anciens, les Bains Lauquet (David Chabas, les Landes autrefois, 1994, Ed Horvath, p.133)

 

En 1880, Adolphe Joanne dans son guide sur les bains d'Europe cite les Bains Lauquet en troisième position après le Grand Etablissement des Thermes, l'établissement des Baignots ou Marin et Les Bains Lauquet situé sur la route d'Orthez comportant 9 cabines de Bains et une piscine (cf : Ad.Joanne et A. le Fileur - 1880, Les Bains d'Europe - guide descriptif et médical deseaux d'Allemagne, d'Angleterre, de Belgique, d'Espagne, de France, d'Italie et de Suisse, p.380)

 

1880, (maires : jusqu'à avril 80 Eugène Gardilane, puis Gustave Loustalot) 

c'est le bond en avant pour le thermalisme alors qu'on pouvait compter 7 établissements thermaux dont le plus ancien, les Bains Lauquet. De nombreux hôtels et pensions de famille se fondèrent pour recevoir les perclus de rhumatismes, arthrose et autres maux similaires. Les malades se baignaient dans les eaux chaudes sulfatées, calciques, magnésiennes, sodées, chlorurées, soufrées et recevaient sur leur peau les boues médicinales (le péloïde). David Chabas, Les Landes autrefois, 1994, Ed. Horvath, p.133) (cf document B10) 

1880 et les années suivantes, voient le bond en avant pour le thermalisme alors qu'on pouvait compter 7 établissements thermaux dont le plus ancien, les Bains Lauquet. De nombreux hôtels rt pensions de famille se fondèrent pour recevoir les perclus de rhumatismes, arthrose et autres maux similaires. Les malades se baignaient dans les eaux chaudes sulfatées, calciques, magnésiennes, sodées, chlorurées, soufrées et recevaient sur leur peau les boues médicinales (le péloïde). David Chabas, Les Landes autrefois, 1994, Ed. Horvath, p.133) (

 

 

Depuis la création des divers établissements thermaux de Dax, presque tous avaient un bail renouvelable avec la ville pour  bénéficier d'une prise d'eau à la fontaine d'eau chaude.

 

1880 et les années suivantes  voient l'apogée des rivalités entre établissements thermaux. Il est naturel qu'elles se soient développées, dans la mesure  où ces établissements "médicaux" étaient également des hôtels aux mains d'actionnaires privés, aux premiers rangs desquels figuraient les familles des fondateurs. La rivalité fut vive entre les Grands Thermes et les Baignots. Le Dr Barthe de Sandfort, médecin aux Grands Thermes était particulièrement virulent contre les Baignots en mettant en doute la chaleur et la pureté de l'eau thermale qui serait souillée par les eaux de l'Adour. Paul Delmas  développe la polémique portant sur la façon d'élaborer la boue "médicinale" de Dax. Il critique tout particulièrement l'établissement de Saint Pierre (appartenant aux demoiselles Lauquet). Parlant des bains de boue de cet établissement, qui auraient consisté en planches percées de quelques trous par lesquels suintaient des filets d'eau chaude, il déclare :"qu'il n'a pas constaté la chose en prenant un bain aussi peu engageant que peu coûteux. Ce procédé primitif de chauffage que rien ne régularise, expose d'abord les malades à des congestions fort graves qui sont moins rares qu'on n'ose le dire, malgré la force de résistance des campagnards, clients habituels de la maison" ! (Cyril Delmas-Marsalet, Dynasties thermales dacquoises, Actes du Colloque tenu à Dax le 12 octobre 2002 à l'hôtel Splendid, Centre Généalogique des Landes, Société de Borda)  (Cyril Delmas-Marsalet, Dynasties thermales dacquoises, Actes du Colloque tenu à Dax le 12 octobre 2002 à l'hôtel Splendid, Centre Généalogique des Landes, Société de Borda)  

 

Cette critique du Dr Delmas envers les Bains Saint Pierre est étonnante  compte tenu du témoignage de Magdelaine veuve Lauquet et de sa fille Jeanne dans leur acte d'opposition à la demande par la mairie de déclaration d'utilité publique de la fontaine chaude avec un périmètre de sécurité de 500m en 1885 :

 "...tous les propriétaires ou locataires ou employés des établissements des bains alimentés par cette fontainer dite Nèhe sont venus se guérir aux Bains Saint Pierre ainsi que tout le monde le sait et que nul ne peut nier comme du reste l'a déclaré Mr Delmas, propriétaires des bains dits Thermes de Dax, établissement alimenté par la fontaine chaude dite Nèhe, déclaration qu'il a faite publiquement en mai 1882 devant tout le congrès scientifique et devant Mr Garrigou de Toulouse, leur président en disant, qu'en effet lui-même (il ne pouvait le nier) avait envoyé aux Bains Saint Pierre, sa concierge des Thermes, femme ancienne et presque mourante, qui après 6 mois de traitement dans son établissement était dans des souffrance atroces et que le premier bain qu'elle prit aux Bains Saint Pierre lui donna une nuit de sommeil qu'elle n'avait pu obtenir depuis 6 mois et après quelques heures de piscine d'eau claire, elle guérit promptement. Pourtant cette dame n'avait pris que des bains d'eau claire, ce qui prouve indiscutablement la vertu des eaux des Bains Saint Pierre ..."

 

On raconte que la compétition entre les établissements commençait dès l'arrivée des curistes à la gare de Dax, ou les chauffeurs des différents moyens de transport mis a la disposition des arrivants rivalisaient, de manière parfois rude, afin de "détourner" les clients du concurrent ! Ainsi en temoigne Paul Delmas, qui, en 1874, se plaint de voir "[ses] malades enlevés à la gare par Mahon pour l'Hôtel de la Paix, ou par Saint-Pierre, ou dirigés après coup vers un de ces établissements ou chez Séris. Vingt ans plus tard, il a cette réflexion à propos du directeur de l'Hôtei Graciet, annexe des Thermes "4 clients, qui s'étaient trouvés mal l'an dernier aux Baignots, avaient arrêté leurs chambres chez lui, ils les avaient même désignées et annoncés le jour et le train par lequel ils arrivaient. Puis à la gare on les a détoumés et on les a amenés aux Baignots. Le soir à 5 heures, ils le lui ont fait dire. Conclusion: Comme les autres, il doit ou pister ou envoyer pister à la gare s'il ne veut pas s'exposer à perdre des clients". Les archives familiales... révèlent également que nos ancêtres se tenaient régulièrement au courant, grâce à certains "informateurs", des mouvements de curistes aux Baignots, ainsi que de la "qualité" de la clientèle (avec, par exemple, cette appréciation: "en somme, peu de bourgeoisie"), des animations ou bien encore de la progression des inondations. Malgré tout, cette concurrence commerciale n'empêchait pas les collaborations scientifiques, comme en témoigne, par exemple, le Mémoire sur les eaux thermales minérales pour l'Exposition Universelle de 1889, rédigé par l'ensemble du corps médical dacquois. (Cyril Delmas-Marsalet, Dynasties thermales dacquoises, Actes du Colloque tenu à Dax le 12 octobre 2002 à l'hôtel Splendid, Centre Généalogique des Landes, Société de Borda)  (cf document B11) 

 

Ainsi en temoigne Paul Delmas, qui, en 1874, se plaint de voir "[ses] malades enlevés à la gare par Mahon pour l'Hôtel de la Paix, ou par Saint-Pierre, ou dirigés après coup vers un de ces établissements ou chez Seris. 

            Vingt ans plus tard, il a cette réflexion à propos du directeur de l'Hôtei Graciet, annexe des Thermes

"4 clients, qui s'étaient trouvés mal l'an dernier aux Baignots, avaient arrêté leurs chambres chez lui, ils les avaient même désignées et annoncés le jour et le train par lequel ils arrivaient. Puis à la gare on les a détoumés et on les a amenés aux Baignots. Le soir à 5 heures, ils le lui ont fait dire. Conclusion: Comme les autres, il doit ou pister ou envoyer pister à la gare s'il ne veut pas s'exposer à perdre des clients"

            Les archives familiales... révèlent également que nos ancêtres se tenaient régulièrement au courant, grâce à certains "informateurs", des mouvements de curistes aux Baignots, ainsi que de la "qualité" de la clientèle (avec, par exemple, cette appréciation: "en somme, peu de bourgeoisie"), des animations ou bien encore de la progression des inondations. 

 

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Le 17 avril 1882, Mr jules Barbe propriétaire de l'établissement des bains romains, 9 rue des pénitents, demande le renouvellement pour 6 ans de son bail = accordé (cf : Mairie de Dax, registre des délibérations du Conseil Municipal, 1880-1885, 1 D 17, p. 196)Certains aussi se plaignaient contre leurs concurrents comme la plainte portée contre le bail accordé à Mr Barbe des Thermes Romains par les Dr Delmas et Larauza des nouveaux Thermes pour prise d'eau à la fontaine chaude. (cf :registre des délibérations du conseil municipal, 1 D 16, n° 192, page 165)

 

Le 9 juin 1882, renouvellement pour 6 ans du bail de prise à la fontaine chaude de Garlin et Hirigoyen = accordé (cf : Mairie de Dax, registre des délibérations du Conseil Municipal, 1880-1885, 1 D 17, p. 207)En 1883, fermeture de l'exploitation de la mine de sel sur la place saint pierre.

 

En 1883, le Dr Raillard rachète les Baignots devenus inconfortables face aux Grands Thermes. Il créé la société anonyme des baignots et entreprend la modernisaton entre 1888 et 1901. Les travaux dureront jusqu'en 1930.  En 1888 un premier pavillon sort de terre suivi d'un hôtel en 1894 (avec ascenseurs, électricité et téléphone) et de nouvaux bains en 1897. L'hôtel des Baignots fermera en 1989.

 

En 1883, (maire Sintas) fermeture de l'exploitation de la mine de sel sur la place saint pierre 

 

Malgré tout, la concurrence commerciale n'empêchait pas les collaborations scientifiques, comme en témoigne, par exemple, le Mémoire sur les eaux thermales minérales pour l'Exposition Universelle de 1889, rédigé par l'ensemble du corps médical dacquois. (Cyril Delmas-Marsalet, Dynasties thermales dacquoises, Actes du Colloque tenu à Dax le 12 octobre 2002 à l'hôtel Splendid, Centre Généalogique des Landes, Société de Borda)  

            Le Dr Barthe de Sandford, "grand pourfendeur" des Bains Saint PIerre et gendre du Dr Delmas, le fondateur des Grands Thermes signale, en 1883, que  les sources Saint Pierre, c'est "quelques griffons non captés qui sourdent au pied même des remparts dans des conditions assez désavantageuses, près des voies  d'égout. (La source spécialement affectée à l'usage interne, aux bains Saint-Pierre, est moins exposée que les piscines, en apparence du moins, à des infiltrations d'eau fluviale ou autre. Cette source sourd à l'Est des bâtiments, plutôt encaissée que captée, régulièrement on la voit émerger d'un sable siliceux, au fond d'un petit puits carré formé de pans de bois et cubant un mètre environ. Dans les couches supérieures, sa température est de 45"°.  (extrait de Hector Serres, considérations ssur les eaux thermo-minérales de Dax)". Bien qu'il reconnaisse "que le phénomène des boues médicinales ne se produit que dans trois points à Dax : au "Trou des pauvres" et à la source du Roth (propriétés concédée aux grands  Thermes) et à Saint Pierre",  il précise à propos des Bains Saint Pierre " et qui se font remarquer surtout par leur extrême bon marché. " Dr Barthe de Sandfort, Dax pittoresque et thermal, Guides Dentu et Hote des Thermes, 1883, p. 224,256,257,278, 307)

"La création des Thermes produisit une révolution locale, en réveillant l'activité et stimulant le zèle ; les installations rudimentaires, qui avaient suffi aux besoins d'une clientèle surtout régionale, ne pouvaient plus répondre aux exigences de la vie moderne. Les bains particuliers se transformèrent, au point d'être aujourd'hui méconnaissables pour qui ne les a vus depuis quinze ans. Pour des raisons diverses, faciles à expliquer, ils n'ont pu arriver tous à réaliser les désiderata nombreux que comporte une question aussi complexe que l'utilisation vraiment scientifique de richesses hydrologiques variant suivant leur composition et surtout suivant leur application.

Mais tous sont entrés dans la voie du progrès. Aussi, chaque jour voit s'affirmer davantage le développement considérable de la station, dont l'honneur revient à tous ceux qui, depuis 1866, ont collaboré à la grande oeuvre des Thermes, au prix de labeurs et de sacrifices incessants... Dr Barthe de Sandfort, Dax pittoresque et thermal, Guides Dentu et Hote des Thermes, 1883, p. 277-278

                  Le Dr Barthe de Sandfort ajoute : L'établissement Bains Saint-Pierre, dans une prairie marécageuse, au pied de la promenade du Rempart appartient aux Demoiselles Lauquet qui les dirigent elles-mêmes. Nous recommandons aux personnes délicates la plus grande prudence dans l'usage de ces bains de boues, à l'installation desquels aucun contrôle médical n'a présidé et qui se font remarquer surtout par leur extrême bon marché. " Dr Barthe de Sandfort, Dax pittoresque et thermal, Guides Dentu et Hotel des Thermes, 1883, p. 224,257,278, 307)

 

Le 12 août 1883, renouvellement du bail Sarrailh pour prise d'eau à la fontaine chaude pour l'alimentation des bains de baignoire - pour 6 ans = accordé. (cf : Mairie de Dax, registre des délibérations du Conseil Municipal, 1880-1885, 1 D 17, p. 558) depuis la création des divers établissements thermaux de Dax, ils avaient tous un bail avec la ville pour bénéficier d'une prise d'eau à la fon taine d'eau chaude.Pour les Bains Saint Pierre, il n'y avait pas besoin de bail puisque la source au pied des remparts leur appartenait. Pourtant il existe dans un registe des délibération du conseil municipal de la mairie de Dax, une demande des BSP pour une prise d'eau à la Fontaine Chaude = accordé - des prises ont déjà été accordées à Mrs Lavigne et Hirigoyen (cf : Mairie de Dax, registre des délibérations du Conseil Municipal, 1855-1863, 1 D 14, p. 28). Quelle étaitdonc la raison de cette demande d'une prise d'eau à la Fontaine Chaude pour les BSP ?

 

23 novembre 1883, Monsieur Delmas passe un bail  de fermier (de 6 ans) avec le génie militaire pour installer sur un espace de 2 m de largeur, un aqueduc sur la place Poyanne (3N204)

 

Le 17 juin 1884, (30 ans après l'achat), une demande est posée par la mairie pour une déclaration d'utilité publique de la Fontaine Chaude avec un périmetre de protection de 500 mêtres le Conseil Municipal de la ville de Dax s'est réuni en séance ordinaire sous la présidence de Mr H.Sintas, Maire. Un membre du conseil municipal expose :- qu'il serait très important pour la ville de Dax d'arriver à faire déclarer d'utilité publique la fontaine chaude connue sous le nom de la fontaine de la Néhe;- que cette source constitue une véritable fortune pour la ville tant à cause de son abondance que de ses vertus curatives et de la température élevée ;- qu'en la concédant ou en l'exploitant directement on pourrait en retirer des revenus relativement considérables mais que pour cela il faut nécessairement la mettre à l'abri des entreprises des voisins qui par des travaux et des captages plus profonds pourraient facilement arriver à tarir cette source ou à la détourner à leur profit : que c'est ce qui est arrivé partiellement quand tout dernièrement Mr Barbe (les Baignots) a approfondi l'un de ses puits; que c'est ce qui a eu lieu aussi dans d'autres villes thermales notamment à la Bourboule.- que le seul moyen face à ce grave inconvénient serait la déclaration d'utilité publique de la fontaine chaude, que déjà il y a 3 ans environ, le conseil a émis le voeu de voir prononcer cette déclaration : que rien n'ayant était fait pour l'obtenir le même membre insiste pour que le conseil émette de nouveau un semblable voeu et prie Mr le Maire de faire les démarches nécessaires pour arriver à un résultat satisfaisant dont l'urgence se fait sentir aujourd'hui plus que jamais en présence de nombreux projets qui se produisent journellement pour l'exploitation de nos richesses thermales.- Le conseil municipal émet le voeu que la Fontaine Chaude soit au plus tôt déclarée d'utilité publique et qu'il soit établi autour de la dite source un périmètre de protection de 500 mètres de rayon et invite le maire à faire les démarches nécessaires à cet effet (cf : 1884/17-6 Mairie de Dax, registre des délibérations du conseil municipal, 1880-1885, 1 D 17, page 386)

 

le 27 mai 1885, le Conseil d'Hygiène remet son rapport sur la déclaration d'utilité publique de la Fontaine Chaude. Le Conseil d'Hygiène approuve la demande d'utilité publique mais s'oppose à la fixation d'un périmètre de 500 m; les droits  de la ville étant suffisamment protégés par la déclaration d'utilité publique. Les fixations des périmètres étant de nature à provoquer des vexations vis à vis des propriétaires voisins. Le dossier sera renvoyé à la commission de Contentieux.  (Mairie de Dax, archives municipales, 1 D 105)

 

2 juin 1885 - 31 ans après l'achat (maire : Hippolyte Sintas, 31 ans après l'achat), demande renouvelée de déclaration d'utilité publique de la Fontaine Chaude sous le mandat du maire de Dax H. SINTAS, le 10 Octobre 1885. Il est présenté - par la mairie - une déclaration de mise en place d'un périmètre de sécurité de 500 mètres autour de la Fontaine Chaude; la ville de Dax disant vouloir faire exploiter par quelque compagnie concessionnaire la Fontaine Chaude dite Néhe. Les BSP sont à 176m de la fontaine chaude. Le périmètre de sécurité permettrait à la ville de s'opposer à tous travaux dans les propriétés du périmètre sous le prétexte que ces travaux pourraient altérer ou diminuer la source de cette fontaine (référence ?)

 

2 juin 1885 Il est présenté, une nouvelle fois, par la mairie, une déclaration de mise en place d'un périmètre de sécurité de 500 mètres autour de la Fontaine Chaude; la ville de Dax disant vouloir faire exploiter par quelque compagnie concessionnaire la Fontaine Chaude dite Néhe. Les BSP sont à 176 m de la fontaine chaude. Le périmètre de sécurité permettrait à la ville de s'opposer à tous travaux dans les propriétés du périmètre sous le prétexte que ces travaux pourraient altérer ou diminuer la source de cette fontaine  (Mairie de Dax, registre des délibérations du Conseil Municipal, 1D17, p.511)

La réaction de Madame Veuve Lauqué (80 ans)  et de sa fille Jeanne (52 ans) n'a pas tardé. Dans une lettre de 4 pages, dont les héritiers se passent des copies de génération en génération et qui est mise sous verre aux Bains Saint Pierre, elles portent un acte d’opposition énergique  à cette déclaration de la Mairie.

 En résumé, dans cette lettre de 4 pages, Madame Lauqué rappelle :

- que ce ne sont pas les seuls thermes à proximité de la Fontaine Chaude qui seront pénalisés

- que la population qui se sert de la fontaine chaude à des fins domestiques sera aussi pénalisée

- que son époux est mort en 1868 et qu'elle gère les BSP  seule depuis 17 ans avec l'aide de sa fille

- que les eaux et boues des Bains Saint Pierre sont les seules sources naturelles de Dax

- qu'elle remplit sa fonction de recevoir les indigents gratuitement

- qu'elle n'a pas voulu vendre son établissement à la ville pour la somme de 550 000 francs

- qu’il est important de respecter sa propriété privée qui est sacrée et qui est toute sa fortune et celle de ses enfants.

Elle s'oppose très formellement à ce que maintenant ou plus tard, l'établissement des Bains Saint Pierre soit englobé dansle périmètre de la Fontaine Chaude

Elle va redéposer - en suivant les conseils des administrateurs du département - une demande d'utilité publique et la fixation d'un périmètre de protection pour les Bains Saint Pierre.

 

 

Eugène TRUTAT, conservateur au musée d'histoire naturelle de Toulouse  a résumé  1885, ce que d'autres plus tard ont confirmé : "lors du contact à l'occasion des crues, d'un dépôt limoneux, avec l'eau thermale, il se produit une transformation fort curieuse et ces boues deviennent médicinales. Sous l'action de la lumière et de la chaleur se développe rapidement une abondante végétation d'algues d'espèces spéciales qui transforment ce dépôt purement minéral en une tourbe vivante, onctueuse dans laquelle les propriétés émollientes viennent s'ajouter aux propriétés minérales de l'eau thermale. (Eugène Trutat, 1885, "les stations hivernales du sud ouest Pau-Biarritz-Dax-Archachon, Éd. Durand, Fillous et Lagarde, Paris, p.8)

On peut observer enfin que dans les courriers échangés par Pierre Lauquet puis par Magdelaine Veuve Lauquet, avec les instances municipales et départementales, ils développent un point de vue très personnel sur les eaux et les boues de Dax et sur leur établissement thermal;  dans cette période de 1845 (où Pierre Lauquet est le fermier de l'Hospice de Mont de lMarsan) à 1911 (décès de Magdelaine Lauquet) avaient-ils connaissance des travaux des différents chercheurs ?  Ils voyait bien les résultats des cures dispensées mais probablement ils n'avaient pas les connaissances scientifiques de l'époque qui leur auraient permis de mieux  appréhender  les eaux et boues thermales ...

 

1885 - Comme le signale Mme Vve Lauquet dans sa lettre, la population utilisait la Fontaine Chaude pour les besoins domestiques. C'était un quartier réputé pour se mauvaises odeurs mais aussi un quartier commerçant avec un marché, des potiers avec leurs tours et leur argile. Lorsqu'une fièvre s'abat sur la ville, les habitants du quartier de la Fontaine Chaude sont épargnés

 

 

En 1885, dans sa lettre d'opposition de déclaration d'utilité publique pour la Fontaine Chaude, avec un périmètre de sécurité de 500 m. , Madame Veuve Lauquet  précise :

- la Fontaine Chaude dite Néhe, dont les eaux n'ont, malgré les livres et les écrits de charlatanerie, aucune vertu curative, ne sont en réalité employées que pour les besoins des ménages et de la propreté puisque chose indiscutable tous les propriétaires ou locataires ou employés des établissements de bains alimentés par cette fontaine dite Néhe sont venus se guérir au Bains Saint Pierre, ainsi que tout le public le sait et que nul ne peut nier comme du reste l'a parfaitement déclaré Monsieur Delmas, propriétaire des bains dits Thermes de Dax, établissement alimenté par la Fontaine Chaude dite Néhe : déclaration qu'il a faite publiquement en Mai 1882 devant tout le congrès scientifique et devant Mr Garrigou de Toulouse, leur président en disant, qu'en effet, lui-même (il ne pouvait le nier) avait envoyé aux Bains Saint Pierre, sa concierge des Thermes, femme ancienne et presque mourante, qui, après 6 mois de traitement dans son établissement était dans des souffrances atroces et que dès le premier bain que prit cette dame aux Bains Saint Pierre lui donna une nuit de sommeil qu'elle n'avait pu obtenir depuis 6 mois et après quelques bains de piscine d'eau claire, elle guérit promptement.Pourtant cette dame n'avait pris que des bains d'eau claire, ce qui prouve indiscutablement la vertu des eaux des Bains Saint pierre et la nullité des eaux de la Fontaine Chaude dite Néhe...

cet établissement de bains qui sont les seuls et unique naturels à Dax possédant les seules boues naturelles uniques à Dax,

établissement seul peut-être dans l'univers où l'on puisse se baigner sur les sources mêmes et, par la suite le seul qui puisse être

déclaré d'utilité publique;

 

...car ce qui a fait et qui fera la réputation et le fortune thermale à Dax ce sont ses boues et c'est uniquement à l'établissement

Saint Pierre que ces boues existent à l'état naturel comme l'a déclaré publiquement Mr Garrigou,  président du congrès

scientifique dans une séance au Palais de Justice de Dax en Mai 1882. Tout ce terrain béni est un lac de myriades de sources

chaudes, venant perpendiculairement du sol, emportant avec elle, les propriétés des mines qu'elles traversent, soit : de la

magnésie, du  soufre, du sel, du fer et de l'arsenic. Les chimistes qui viennent  en faire les analyses pour probablement les

appliquer à d'autresétablissements de bains ne peuvent contenir leur joie en voyant la richesse de ces sources précieuses,

qui apportent constamment avec elles ces boues chaudes miraculeuses si renommées à qui la ville de Dax doit sa réputation

européenne, boues fines et  onctueuses qui font l'admiration des savants, qui jaillissent si abondamment des entrailles de la terre

qu'on est obligé de les sortir des piscines afin de donner l'essor voulu aux sources. L'Etablissement Saint Pierre, autorisé

par l'Etat, d'après l'ordonnance royale du 18/6/1823 renferme donc les sources et boues merveilleuses ainsi que l'attestent les

déclarations des autorités médicales et les cures nombreuses inespérées qui s'y produisent chaque année... on connaît l'immense

qualité curative exceptionnelle des eaux et des boues de Saint Pierre...

...Il renferme des eaux et des boues qui sont les seules véritables naturelles uniques à Dax dont l'intérêt public ne peut être contesté et dont les propriétés curatives vraiment remarquables sont attestées par les médecins inspecteurs et par les sommités médicales les plus autorisées, que par les guérisons inespérées qu'elles produisent chaque année.

La contenance du terrain de cet établissement important est de six mille mètres carrés, terrain qui n'est qu'un véritable lac de boues chaudes, fines, onctueuses jaillissant constamment des entrailles de la terre, amenées perpendiculairement à la surface du sol par des myriades de sources chaudes précieuse et inépuisables. Ces boues miraculeuses inépuisables qui font l'admiration  des savants qui viennent sans cesse les visiter possèdent des qualités curatives naturelles vraiment merveilleuses qui de Dax fait sa réputation européenne. Car plus de 7000 malades viennent chaque années chercher et trouver leur guérison dans l'établissement des Bains Saint Pierre, dans ses eaux et ses boues divines crées par Dieu, triomphant de toutes les maladies soi-disant incurables ou qui n'ont pu être soulagiées et guéries dans aucun autre établissement. (Mairie de Dax, archives municipales 3 N 202)

... Du reste c'est inévitable, on veut étouffer l'établissement qui ferait la fortune de Dax. Car ne serait-ce que ce livre infame que la ville a payé 500 francs, livre qui dit que les boues sont faites du limon de l'Adour et des herbes aquatiques quand les boues arrivent bouillantes des entrailles de la terre à l'établissement Saint Pierre. (collection personnelle de Madeleine Jogan,  lettre à Théodore Denis,1890)

   

Cette dernière argumentation signe l'ignorance de Magdelaine Lauquet sur les phénomènes des eaux et boues thermales.   mais que lui mais que lui importait .... il fallait faire tourner "la boutique" et toute argumentation était bonne...à cette époque. Par contre, son arrière petit-fils, Edouard Defoug, médecin,  avait lui  reçu la formation scientifique et médicale qui lui a permis d'écrire La station de Dax.  Etude hydrologique, climatologique et thérapeutique". Bordeaux, imprimerie de l’Université, 1927.144 p,)

 

 

 

La réaction de Madame Veuve Lauqué ( 80 ans) et de sa fille (52 ans) ne tarde pas. Dans une lettre de 4 pages, dont les héritiers se passent des copies de génération en génération et qui est mise sous verre aux Bains Saint Pierre, un acte d’opposition énergique est porté à cette déclaration. En résumé, dans cet acte, Madame Lauqué rappelle : - que ce ne sont pas les seuls thermes à proximité de la Fontaine Chaude qui seront pénalisés;- que la population qui se sert de la fontaine chaude à des fins domestiques sera aussi pénalisée;- que son époux est mort en 1868 et qu'elle gère les BSP seule depuis 17 ans avec l'aide de sa fille;- que les eaux des BSP sont les seules sources naturelles de Dax;- qu'elle remplit sa fonction de recevoir les indigents gratuitement;- qu'elle n'a pas voulu vendre son établissement à la ville pour la somme de 550 000 francs;- qu’il est important de respecter sa propriété privée qui est sacrée et qui est toute sa fortune et celle de ses enfants.Elle va déposer - en suivant les conseils des administrateurs du département - une demande d'utilité publique et la fixation d'un périmètre de protection pour les Bains Saint Pierre.

 

 

 

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