top of page

LE SABLAR AUTREFOIS ET AUJOURD'HUI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Maire de Dax, Gabriel Bellocq, lors d'une réunion sur les modes de communications entre Dax et Saint-Paul-lès-Dax faisait remarquer "que ce quartier du Sablar est très particulier puisqu'il est la fois dans la ville de Dax, mais aussi dans le canton de Dax-Nord. Donc, c'est un quartier qui est à mi-chemin entre deux principales villes Dax et Saint-Paul-Iès-Dax. C'est un quartier qui a une identité toute particulière, à la fois un quartier avec une partie d'habitants anciens, qui est plutôt autour du quartier de la place Joffre et d'autres quartiers qui regroupent à la fois de l'habitat privé et de l'habitat social avec les HLM de Lespès, Céron et des Tonneliers.C'est aussi un quartier rempli d'activités artisanales ou commerciales ( notamment de nombreuses concessions automobiles).

 

comment était le quartier du sablar il y a 100 ans

 

C'était un centre commercial fondamental pour l'économie dacquoise dont une partie des berges est dédiée à l'activité portuaire. . C'est sur l'actuelle place du Maréchal Joffre (ancienne place du Sablar) que se tenaient depuis des siècles les importants marchés aux vins et aux chevaux. Le lien entre la ville close et le faubourg du Sablar est assuré depuis l'antiquité par le pont enjambant la rivière. Au nord du quartier  la gare ferroviaire du midi va stimuler l'urbanisation du quartier et permettre le développement d'entrepôts et d'ateliers.

 

 

 

           "La population du Sablar était occupée à de nombreuses industries : distillerie de gemme pour l'essence de térébenthine et le brai, fabrication de bouchons, de tissu, de paillons, de sandales, implantation de plusieurs tuileries (Lasserre, Laffitte, Saint Martin), des tanneries (à proximité de la ligne de chemin de fer, comme la manufacture Prudent ou dans la rue de la tannerie existant encore aujourd'hui.)"  (voir "Autrefois Dax"-Serge Pacaud)         

C'est Napoléon III qui organise la plantation des pins dans les Landes, favorisant en cela le transport des pins par les galupes. Certains jours,  300 à 400 charrettes (brocs) tirées par des mules,  et chargées de pins, arrivent au sablar pour être embarquées. A cette époque, être charretier était dangereux et bien payé.  L'activité portuaire de Dax-Sablar s'est développée au XIXème siècle. 

 

          De véritables villages de bateliers se sont créés ...au Sablar. La fin du 18°siècle marque un déclin. Mais à partir de 1885, le trafic s'accroit et se modifie. On achemine vers le port de Bayonne les richesses nouvelles de la Lande  - (Rappelons que c'est le décret du 19 juin 1857 qui ordonna le dessèchement de la region landaise, d'après les expériences et les rapports de Chambrelent, Ingénieur des Ponts-et- Chaussées à Bordeaux. Les Landes de Gascogne - boisement - furent crées à partir de 1858. Trente ans après, vers 1888, le pin était exploitable: résine et bois. Le Second Empire améliorera la viabilité dans les landes du Sud-Ouest et créant le réseau routier, la voie ferrée Bordeaux-Bayonne {1855} et en assurant l'entretien des voies navigables du bassin de l'Adour.) : bois de pin sous forme de poteaux de mine, traverses de chemin de fer (développement du réseau ferroviaire français) - on achemine planches, bois d'oeuvre etc ...Tous ces matériaux lourds et non périssables font l'objet d'un trafic de plus en plus important  : pierre, madrague, sable, houille, fer, ardoise vers bayonne; jambon, poissons, soies, tissus, cacao vers Dax.

 

          La guerre de 1914/1918 marque le commencement de la fin compte tenu de la mobilisation des hommes et de l'économie de guerre. Mais la Défense nationale absorbait de grandes quantités de produits résineux. Et les gabarres reprirent leurs voyages entre Dax et Bayonne. Cette situation propère se prolongea quelques temps après 1918 ... Hélas, vers 1920... des concurrents aux dents longues : scandinavie, canada, USA firent baisser le chiffre de nos exportations tant pour Ie bois que pour les produits résineux...En1930 les derniers gabariers traditionnels disparaissent. (Dax il y a 100 ans - Belser)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 "Pendant 150 ans, la Rive Droite de l'Adour a fourni la majeure partie des ressources économiques de la Commune de Dax.

Claude Laffite, ancien conseiller pendant 24 ans à la mairie de Dax, reconnu comme le maire symbolique du quartier du Sablar revient sur le passé de son quartier dans un témoignage au Journal Sud Ouest. II est né près de la place Joffre, à deux pas de I'épicerie que tenait sa mère. II n'a jamais quitté la rive droite. -" le sablar, j'y suis né, j'y ai grandi, je m'y suis marié et j'y finirai ma vie -

"La rive droite a fourni pendant plus de 150 ans la majeure partie des ressources de Dax. C'était jadis le port de Dax, le pôle économique de la ville qui regroupait une population laborieuse aimant le bien vivre; un port d'une importance considérable pour tout le bassin de I'Adour. De l'amont venait, les céréales, l'armagnac, le bois, le vin de Mugron aussi réputé que le vin de Bordeaux. Les produits du Marensin, brai, résine, planches, chandelles, miel, cire, peaux y etaient embarqués. De Bayonne arrivaient les produits manufacturés, du sel marin, des poissons séchés, des grains d'autres provinces. Un trafic intense y régnait jusqu'au début du siècle. On parle de 175000 tonnes, sans compter le bois flotté. Le chemin de fer vers 1850 et la création de voies de circulation ont fait que beaucoup de marchandises se sont mises à transiter par route ou voie ferrée. En outre, de fréquentes innondations avaient incité le maire de l'époque, Raphaël Millies-Lacroix à construire des digues. Le port rive droite s'est ensablé et il a était déplacé en 1890 sur la rive gauche, en face de l'actuel splendid qui n 'existait pas encore mais où se trouvaient, un établissement thermal et un casino.

Et voila comment le port rive droite - et son quartier appelé le quartier des tonneliers - à cause de la grande époque ou distillateurs et marchands de vin frayaient avec les fabricants de tonneaux - est devenu le quartier "ensablé" du sablar, de la rive sablonneuse.

 

L 'érosion du temps et les modes n'ont pas altéré le dynamisme et la générosité des habitants. Si après la construction des digues, le quartier s'est ensablé, si Ie chemin de fer a eu raison de la navigation fluviale, l'activité commerciale a rebondi avec la construction de l'avenue Saint Vincent de Paul (1). Le long de l'avenue s'installèrent de nombreux commerces de gros et de détails et des débits de boisson. Un bar s'appelait "le bar de la bourse" et de nombreux négociants en bois et autres commerces venaient y régler des affaires (d'ou la présence de la banque le comptoire national d'escompte de paris) On vit même apparaitre une activité industrielle avec la création de deux tuileries, une fonderie, une distillerie de résine (2) et un atelier de métallurgie. Les usines Lespes (3) fabriquaient, à partir de 1900, des obus pour la guerre de 14. Enfin, la totalité du commerce de gros s'est maintenue au Sablar jusqu'a I'avènement des grande surfaces. (4)

Deux familles se partageaient le Sablar et donnaient du travail à la population: I'industriel anglais  Exshaw et sa distillerie de gemme dont les gabarres descendaient les futs de colophane jusqu'à Bayonne et à l'étranger, et Lespès et sa fonderie avec une grand cheminée qui surplombait le sablar.

Ce temps est révolu fait remarquer Claude Lafitte. Mais nous essayons de perpétuer un certain art de vivre dans le dynamisme, la générosité, la solidarité. Pour moi, l'avenir du Sablar reste flou. L'adour, qui fit la richesse du quartier, risque bien de jouer des tours à la rive droite. Car le plan de protection des risques d'inondation nous pénalise largement en décrêtant que beaucoup d'espaces de la rive droite sont en zones inondables. Certaines constructions ne sont plus autorisées dans ces zones dites sensibles. La partie logement est délocalisée dans Dax rive gauche. Que va devenir Ie Sablar ? un quartier administratif, un quartier du secteur tertiaire, un quartier résidentiel, un quartier de passage, un quartier parking, un quartier sans vie ? cela n 'a jamais eté sa vocation."

 

(1)pour relier le pont de Dax à la gare

 

(2) Un industriel anglais faisait travailler beaucoup d'habitants de proximité dans son usine de produits manufacturés à partir de la résine, et notamment de la collophane, marchandises qui étaient transportées ensuite sur I' Adour, puis par le train et la route. Cela nécessitait aussi beaucoup de tonneaux que les tonneliers fabriquaient sur place. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(3) se trouvaient a I'emplacement des immeubles HLM Lespes, construits en 1960, au croisement des rue Buffon et avenue Jules Bastiat

 

(4) de nombreuses grandes surfaces, dont Ie grand mail, se sont construites autour de Dax. L'avènement des transports en publics et de la voiture a fini par drainer la population vers ces hypermarchés. 

 

 

 

 

 

bottom of page