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HISTORIQUE

La ville de Dax compte aujourd'hui 8 quartiers délimités par le service de l'Urbanisme : 

 Saubagnacq, Saint Vincent, Centre ville, Sablar, Saint Pierre, le Gond, Berre et la Torte

le quartier de la Torte se trouve en bas de la carte en jaune foncé

 

 

LA TORTE, paroisse de Saint Vincent de Xaintes, en quelues dates

 

de la Commanderie des Templiers  à la réunion à la Commune de Dax

 

Le nom de la Torte,  devenu celui d'un quartier  au sud de la ville, est ancien et son histoire est très riche.

 

1140 - La Commanderie des Templiers  fondée par Hugues de Payan, approuvés par  Honorius II et le Concile de Troyes en 1128

Grisetus, fils du vicomte de Dax y fondait en 1140 au lieudit Broydehaut, près de la métairie Dupreuilh, (Dufourcet, Histoire de Dax, p.249) une commanderie de Templiers de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, au sud du chemin qui conduit de Dax à Saint Pandélon.  

Auguste Dompnier de Sauviac fait un description intéressante de l'origine de ce quartier :

            "... Les Frères du Temple de Jérusalem possédèrent la moitié du domaine  de la Torte dont les terres appartenaient à la maison vicomtale d'Ax. Le vicomte Pierre d'Ax, homme illustre par...son amour de la paix,... sa valeur et ses vertus chrétiennes, avait donné, par testament, sa villa de la Torte avec les droits qu'elle comportait au siège de l'Eglise de Dax. L'Eglise prit possession de ce bien. Guiralda, soeur et unique héritière du vicomte Pierre, n'avait sans doute pas vu sans regret la villa de la Torte devenir propriété de l'Eglise par un droit qui lui paraissait peut-être, très contestable... Elle obtint plus tard de faire annuler le testament de son frère, soit que cette décision fût basée sur la justice, soit qu'elle fût le résultat de sa » volonté tyrannique comme le prétendent les chroniques de l'Eglise ... Il s'ensuivit deux choses: que la villa de la Torte rentra dans les domaines de la maison vicomtale d'Ax, et que Guiralda, auteur de cette restitution ou de cette usurpation, fut excommuniée par l'Eglise.

            Le vicomte Raymond-Arnault, son fils, maintint cet état de choses sans y apporter aucun changement. Une circonstance imprévue... devait tout remettre en question. Raymond-Arnault avait un oncle du nom de Grisetus qui, revenu de Jérusalem Chevalier du Temple, désirait ardemment fonder un couvent de cet ordre sur une des terres domaniales du vicomte qui lui avait d'avance abandonnée gratuitement celle qui lui paraîtrait convenir le mieux à ce genre de communauté. Après avoir exploré plusieurs lieux, Grisetus arrêta son choix sur la villa de la Torte. Au moment où cette donation allait s'effectuer en faveur des chevaliers du Temple, on vit Guillaume, évêque d'Ax, intervenir pour s'y opposer. Le seigneut Grisetus, qui recherchait la paix par dessus tout, refusa l'offrande de son neveu à raison du vice dont elle était entachée aux yeux de l'autorité épiscopale. Il s'ensuivit une transaction. Le vicomte désirait satisfaire les deux parties; aussi prit-il la résolution de partager en deux portions égales la terre de la Torte, d'en attribuer une moitié à l'Eglise qui la réclamait en entier, et d'offrir la seconde aux frères du Temple qui purent dès lors l'accepter sans craindre à l'avenir les réclamations de l'évêque. Il fut également convenu, entre les co-partageants, que dans le cas où quelques difficultés  viendraient plus tard à surgir entre eux, la justice vicomtale ni aucune autre ne pourrait s'immiscer dans leurs différends, mais qu'ils seraient réglés à l'amiable par des arbitres de leurs choix...

En 1156, , Arnault-Guillaume Falquarier, évêque d'Ax, ayant cédé aux nombreuses et incessantes sollicitations des chevaliers du Temple établis à la Torte, pour obtenir l'autorisation de construire une chapelle et un cimetière dans leur couvent, consentit avec le chapitre à traiter des conditions auxquelles ce droit pourrait leur être donné, tout en sauvegardant ceux de la paroisse de St-Vincent.

Au début des années 1700 l'on voyait encore, au lieu du Broy, quelques fondements et de grandes briques d'une époque reculée. Nous avons visité les deux métairies du Broy d'ou Haout et du Broy d'ou Bas qui appartiennent  à M. de Laluque, sans découvrir autre chose au Broy d'ou Haout que de vieux fondements sur lesquels on a assis une maison rustique à laquelle ses croisées en guillotine assignent la date du commencement du XVII" siècle. On a conservé le souvenir de la chapelle, aujourd'hui convertie en étable; une ouverture arquée située à l'ouest est le seul indice apparent qui vienne confirmer l'exactitude de cette tradition. Il ne faut pas croire que cette croisée arquée soit contemporaine de l'ancienne chapelle des Templiers. Elle appartient évidemment à la même époque quo celles que l'on voit aux autres parties de l'édifice. Il est probable qu'après la dissolution de l'ordre du Temple survenue en 1311 par le Concile de Vienne1, l'Eglise de Dax hérita de la seconde moitié de la villa de la Torte autrefois attribuée aux Templiers, et qu'elle y entretint l'ancienne chapelle du couvent dont la reconstruction devint nécessaire au XVIIe siècle. Le jardin est vaste; au lieu d'un baradeau, comme cela se pratique journellement, c'est une large terrasse qui le ferme du côté du Sud. En somme le Broy d'en Haout forme une suite de constructions avec trois caractères bien distincts: les fondements dont nous connaissons la haute antiquité, des ouvertures du XVIIe siècle et des parties tout à fait modernes mais nous sommes autorisé à croire que cette villa devait renfermer dans son périmètre les terres du Gon,  (le Gond est un quartier proche de la Torte)...(l) 

En 1276, Bernard de la Torte, bourgeois de Dax fut l'un des fondateur de l'hôpital du St Esprit de la ville et Simon de la Torte était le maire de Dax  

Dans les années 1600, alors que la ville de Dax, à cette période, vivait à l'intérieur de ses remparts, LA TORTE était donc une "paroisse" autonome, rattachée en 1791 à la paroisse de Saint Vincent de Xaintes, un village dans les faubourgs de Dax

1625 -La ville de Dax fait justice dans la paroisse de la Torte. Un arrêt du parlement de Bordeaux entérine la demande des Maire et jurats de la ville de Dax du 29 janvier 1623 de voir étendu leur justice criminelle et politique en ladite ville et banlieue au dit lieu du Sablar (qui était à cette époque sur la paroisse Saint Paul les Dax),...le long de la rivière de l'Adour ...vers la paroisse deYzosse et Candresse, et de la passant  le long de la lande et par devant commune du côté du Midi et maison de Maumen et Maisonnave située dans la paroisse de St Vincent et la Torte..(2) 

1789 - La Torte pendant la Révolution rattachée à la commune de Saint Vincent

Avant la Révolution de 1790, la ville de Dax était de tous temps composée de la ville, du faubourg Saint Pierre au levant, du faubourg Cassourat au midi, des faubourgs St Vincent de Xaintes et Biby à l'Ouest et du faubourg du Sablar au Nord...le territoire de la ville dépendait pour le spirituel de trois curés. Le curé de Dax qui avait dans sa dépendance la ville, les faubourgs de Biby, du Cassourat et de Saint Pierre, le curé de Saint Paul qui outre la commune de Saint Paul avait dans sa dépendance le faubourg du Sablar; enfin le curé de Saint Vincent dont la cure comprenait le faubourg de Saint Vincent et deux quartiers appelés Saubagnacq et LA TORTE. 

Dans son histoire révolutionnaire d'une commune disparue : Saint Vincent de Xaintes, l'abbé Degert cite la Torte :

En 1789, partout se préparait l'organisation des nouvelles municipalités, auxquelles le décret du 14 décembre venait de donner un statut régulier et homogène. Dax invite les habitants de Saint-Vincent à participer aux frais de la délégation à Paris. Ils s'y refusent. Comme ils ne voulurent pas accepter, au nom de leur ancienne autonomie financière, de collaborer avec Dax à l'établissement des rôles de contributions. Il leur fallait une municipalité à part, libre de tout lien, affranchie de toute dépendance administrative, juridique et policière...Les deux communautés de Saubagnacq et de La Torte étaient solidaires du chef-lieu de leur paroisse. Mais La Torte se rétracta bientôt et voulut former sa propre commune.  Le 25 février, ce dernier quartier décida de nommer sa municipalité distincte. A cette époque, La Torte, à vrai dire, ne comptait pas plus de 25 maisons et de 25 à 30 citoyens actifs. Mais ses habitants étaient travaillés par la municipalité de Dax et les propriétaires forains de la ville qui possédaient des terres dans ce secteur de la banlieue. Le quartier de La Torte n'était pas assez peuplé pour s'ériger en commune. Il convenait de dénoncer le rôle suspect joué en la circonstance par  quelques malveillants qui ne désirent que la confusion et le désordre. » Le 23 mars, le Comité de constitution autorisa provisoirement la municipalité de Saint-Vincent à exercer la police dans les deux quartiers de Saubagnacq et de La Torte, tout en administrant matériellement les trois quartiers, sous réserve de la future approbation du Département des Landes. La municipalité parvint à conserver son droit d'établir ses propres rôles d'impôts et toute tentative de fonder à La Torte une commune distincte fut déclarée illégale par le Directoire des Landes le 12 novembre 1792). Il est vrai que La Torte conserva encore longtemps, ses communaux propres, ainsi d'ailleurs que Saubagnacq. En 1792 les députés Lamarque, Carnot et Garrau, envoyés en surveillance à la frontière pyrénéenne, prirent de Bayonne, le 23-10-1792, un arrêté destituant la municipalité de Saint-Vincent. Celle de Dax devait momentanément la remplacer. Cette décision n'était que provisoire, mais il était évident qu'on ne s'en tiendrait pas à une simple suspension. Dax, en effet, n'avait pas renoncé à l'annexion de sa banlieue rurale et convoitait ses communaux. La réunion était prévue depuis avril 1792 au moins et les difficultés politiques devait la précipiter. L'on pensait que ces fusions de communes faciliteraient la répression de l'agiotage qui se réfugiait dans ces faubourgs mal surveillés. Elles permettraient aussi de mieux assurer le logement des troupes de volontaires si une même municipalité administrait une plus large agglomération.  (3) 

 

 

1793 – la torte, le quartier Sud de Dax

 

1793 - Le Conseil général du département des Landes décrête que  les paroisses de Saint Vincent, Saubagnacq et la Torte sont rattachées à Dax.

Dax, de tous temps, convoitait les communaux de sa banlieue. Il fallait aussi lutter contre le particularisme des trois quartiers, faire prévaloir l'intérêt général des habitants, trouver un équilibre de jouissance collective en réglementant le pacage, le soutrage, le glandage, entretenir les chemins, remédier aux crues de l'Adour. La gestion des communaux était diverse d'après leur nature. Les bois de vallée restaient en effet soumis à l'indivision. Chaque quartier demeurait d'ailleurs maître des siens. La chênaie ... de la Torte, ...en bordure du Luy, offraient la ressource du glandage règlementé... Une fois un  peu apaisée l'agitation religieuse de 1791, le 2 juin, la municipalité de Saint-Vincent réunit séparément les propriétaires des trois quartiers en vue de décider pour chacun le partage des communaux... A La Torte où une barthe, contiguë avec Narrosse, avait déjà été partagée sous l'Ancien Régime, la même résolution fut prise : partage proportionnel par propriétaires capcazaliers. Ce quartier possédait 35 arpents de touyas, plus 50 arpents de futaie de chênes, dont une partie indivise avec Seyresse, plus 3 arpents de lande pacagée. Au total, 88 arpents (l'arpent valait à Dax 42 a 20) ), 37 hectares.  Ce qui perdit  ces communes ... ce fut la convoitise de Dax, encouragée par d'anciennes coutumes et service par l'incivisme des habitants des fauxbourgs, notamment des propriétaires terrienss les capcazsaliers. (3)

20 juillet 1816, le Maire, M. de Poyusan, présente à nouveau sa proposition du 18-9-1809  au conseil municipal  de la ville de Dax auquel il demande de voter la réunion à Dax des paroisses de Saint Vincent de Xaintes, avec les quartiers de la Torte et de Saubagnacq qui en font partie... en laissant à chaque commune ses droits d'affouage et de pacage "qu'il en resulterait un grand avantage pour la perception de l'octroi, pour la police et qu'en outre la population de Dax devenant plus considérable et excédant 5000 habitants, par cette réunion, it en résulterait un avantage inappréciable celui d'avoir un maire nommé par sa majesté, qu'une cité fidèle dans tous les siècles a ses rois légitimes et qui en avait donné naguère des preuves non équivoques, méritait cette faveur...Considérant que les quartiers de la Torte et de Saubagnacq qui dépendent de St Vincent, par leur voisinage de Dax et leurs relations journalières avec cette ville doivent nécessairement désirer cette réunion, considérant qu'il est aussi d'un intérêt majeur pour la police que la réunion demandée  s'effectue; Considérant qu'il est même avantageux pour les communes sus nominées d'être réunies à la ville de Dax puisqu'il est certain qu'elles n'ont plus de revenus suffisants pour subvenir à tous leurs besoins, qu'elles n'ont point un assez grand nombre de sujets capables d'occuper des places administratives;...Considérant qu'avec ces réunions à la ville de Dax la population de cette dernière sera forte de plus de 5 000 habitants, que conformément à la loi du 28 pluviose an huit, la ville aura un maire et des adjoints nommés par le Roi....Pour tous ces motifs, le conseil est d'avis que l'on demande la réunion de la commune d'Yzosse et de St Vincent de Xaintes avec les quartiers de la torte et de Saubagnacq qui en dépendent aujourd'hui à la ville de Dax...(4)  

13-11-1818,  lors d'un conseil municipal de la ville de Saint Paul les Dax, il est signalé que la ville de Dax en date du 16 juillet 1816, exprime le voeu de réunir à la cité une partie de ses faubourgs afin que d'après l'augmentation de sa population la ville puisse soliciter l'avantage d'avoir un maire et des adjoints directement nommés par sa Majesté et d'obtenir le titre de Mairie Royale. (5) 

1819 -  La commune de Saint Vincent de Xaintes cède une partie de son territoire à Dax (la partie la plus voisinne de Dax), pour une question d’octroi – les marchands ont mis leurs entrepôts à  Saint Vincent de Xaintes  pour ne pas payer d’octroi., et pour  faciliter la surveillance policière de Saint Vincent de Xaintes,  Saubagnacq, la Torte.

1822 – délibération du conseil général des Landes : le faubourg de St Vincent de Xaintes, Saubagnacq et la Torte sont réunis à la commune de Dax. Une rente annuelle sera servie à Saint Vincent de Xaintes

 

 

D'un espace appartenant à la Commanderie des Templiers, puis à quelques grands propriétaires terriens, c'est aujourd'hui  un quartier pavillonnaire calme et populaire  avec jardins et piscines, le 2° quartier le plus étendu après Saubagnac.  C'est aussi  une zone industrielle où se trouvent de nombreuses entreprises, des supermarchés  "Intermarché", "Lidl",  des villas et un grand espace de verdure. 

Plusieurs activités regroupent les habitants notamment au niveau de l'Amicale de la Torte, et de l'association Octemps qui organisent entre autres manifestations la fête du quartier et  "les foulées de la Torte" 5 à 10 kms dans un magnifique paysage de verdure.

 

(l)  (Auguste Dompnier de Sauviac, Saint Vincent de Sentes, patron de Dax et sa cathédrale, 1855, Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France)

(2)  (ADL E dépôt 88 FF 14)  Cet arrêt est reconduit le 23-2-1666 (ADL E dépot 88  79 FF9 p. 199 t. II) et le 4-9-1677  (ADL E dépot 88 8 AA8 p.11)

(3)  (DEGERT Antoine, 1859-1931, Histoire révolutionnaire d'une commune disparue : Saint Vincent de Xaintes, 1941, bull. soc. Borda 1941, Ed. E Campion Dax, in Gallica)

(4) (Archives municipales de Dax 1 D 2)

(5) (Archives municipales de Saint-Paul-Lès-Dax 1 D 2)

 

LISTE DES NOMS DES RUES

 

LISTE DES NOMS DES RUES DU QUARTIER DE LA TORTE (PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE

Artificiers (rue des ) - Aspremont (rue d') - Beausoleil (rue de) - Benedit (rue du) - Blanc (rue Louis) - Bleuets (rue des) - Boileau (rue) - Boutons d'or (rue des) - Canarin (route de) - Chasseurs (route des) - Chênes (rue des)  -  cités (rue des) - Coquelicots (rue des) - Erables (rue des) -  Fables (impasse des) -  Fontaine (rue Jean de la) - Forces Françaises Libres (rue des) - Genêts (rue des)  - Grand Parc (rue de) -  Gravières (chemin des) - Industrie (rue de l') - Lafitte (rue Pascal) - Lahargou (rue Paul) - Laurens (rue Jospeh de) - Libération de Dax (rue de la) - Licaou (chemin de) - Liot (impasse du) - Marguerites (rue des) - Maysonnave (rue de) - Midi (rue du) - Noisetiers (impasse des) -  Olce (rue du Commandant) - Parcelle (route de la) - Plateau (route du) -  Poy (rue Hector du) - Prunus (rue des) -  Racine (rue) - Résistants (rue des) - Saint Pandélon (route de) - Salles (rue I.) - Torte (route de la) - Tournesols (rue des) - Vigny (rue Alfred de) - 

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